Depuis le rachat il y a deux ans de SoftLayer pour la bagatelle de 2 milliards d'euros, IBM n'a eu de cesse d'aiguiser mois après mois sa stratégie cloud. Au point aujourd'hui de la rendre particulièrement perforante : en 2014, la croissance de cette activité a en effet progressé de 50% dans le monde - et plus en encore en France - ce qui constitue en soit une belle performance. Au premier trimestre 2015, les revenus cloud se sont également accrus de 75%. Dans le monde, la part du chiffre d'affaires cloud de big blue est d'ailleurs passée de 4,4% (sur un total de 100 Md$ de dollars) en 2013, à 7,7% (sur 93 Md$) en 2014.
A fin 2015, la société va pourvoir s'appuyer sur un bataillon de 40 datacenters SoftLayer répartis dans le monde (versus 28 fin de l'année dernière) pour fournir ses services cloud. Dont récemment 2 en Australie, un au Japon et un autre ouvert il y a 3 semaines à Milan qui viennent compléter les 3 d'Amsterdam, un autre à Londres et celui de Paris, hébergé dans les locaux de GlobalSwitch à Clichy. IBM n'a d'ailleurs pas dit son dernier mot en France. Selon nos informations, le fournisseur va ainsi bien ouvrir un second datacenter SoftLayer en France, en toute vraissemblance à Lille, ce qui serait cohérent en termes de maillage territorial après Paris (SoftLayer) et Montpellier (services Cloud pour PME-PMI) et par rapport au fait que la région lilloise concentre de nombreuses autres fermes de centres de calcul. Des datacenters qui devraient par ailleurs, comme le sont actuellement ceux de Paris et Montpellier, tous interconnectés.
Plusieurs centaines de clients Softlayer en France
En tout, sur deux ans, IBM a investi dans ses datacenters cloud 1,2 milliard, en plus des 2 milliards mis sur la table pour racheter SoftLayer. Et ce n'est manifestement pas terminé : « On continue à investir dans beaucoup de domaines, notamment dans notre plateforme Bluemix mais aussi dans l'IoT avec 3 milliards de dollars investis. On va continuer à investir aussi de gros montants dans le cloud en 2016 mais je ne peux pas vous dire exactement combien », nous a expliqué Christian Comtat, directeur du développement de l'activité cloud d'IBM France, interrogé à l'occasion de la Cloudweek (dont il est au comité de pilotage) organisé par Eurocloud (dont il est membre du conseil d'administration).
Aujourd'hui, IBM revendique en France plusieurs centaines de références clients sur SoftLayer, dont il est toutefois toujours difficile d'obtenir les noms. Certains sont cependant connus, il s'agit de Boursorama, d'Assima ou encore de la BPCE et de Shell qui recourent à SoftLayer à des fins d'overlay système. « L'overlay système permet d'afficher en temps réel et avec une mise à jour permanente des informations complémentaires et contextuelles sur l'interface utilisateur au-dessus de la couche applicative, comme par exemple des promotions instantanées sur un site e-commerce », explique Christian Comtat. Un autre exemple de l'emploi de Softlayer se situe au niveau de ses capacités en termes d'hybridation, au coeur de la stratégie IBM. « Les usages, et non la volonté d'optimiser le IaaS, vont fondamentalement déterminer l'hybridation des entreprises. C'est pourquoi pour les accompagner nous avons apporté notre soutien à des plate-formes comme OpenStack, Cloud Foundry et Docker pour proposer une offre cloud agile, réactive et capable de gérer de grandes volumétries de données », poursuit Christian Comtat.
Containers et Blue Box, deux autres piliers de la stratégie cloud
Intégrée à SoftLayer, la plateforme Bluemix - baptisée « fabrique à services » par IBM - joue également un rôle central dans la fusée cloud de l'éditeur. Et ce, encore plus depuis qu'elle a intégré 15 services Watson ainsi que plusieurs briques en matière de développement d'applications mobiles ou de services IoT (par exemple avec PSA Peugeot Citroën) avec l'intégration du langage Node.js. La plate-forme bénéfice d'ailleurs d'un nouveau coup de fouet avec l'annonce fin juin de l'intégration de conteneurs Docker. « Les conteneurs Docker viennent se greffer à Bluemix afin d'apporter une facilité d'utilisation de l'hybridation et donner la capacité aux entreprises de développer encore plus vite des applications et des services cloud », explique Christian Comtat. « Il va par exemple être possible de mettre dans un conteneur Docker des serveurs web avec des bases de données pour en faire un objet qu'il sera possible de déplacer très rapidement d'un endroit à un autre ».
Enfin, on n'oubliera pas de citer dans l'arsenal des solutions cloud proposées par IBM, Blue Box. Le rachat tout récent de ce spécialiste d'appliances cloud devant permettre de donner les moyens aux entreprises de gérer facilement leurs clouds privés ou hybrides sous OpenStack ou Cloud Foundry.
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