La rentabilité de France Télécom perd du terrain sur les trois premiers mois de l'année. C'est un des enseignements des résultats trimestriels publiés par l'opérateur historique. Les indicateurs font ressortir un chiffre d'affaires en hausse de 10,3 % - ou 2,2 % à périmètre comparable - à 12,81 MdE. Une progression essentiellement due à l'activité mobile de FT, les divisions de communications fixes et entreprises voyant leurs revenus diminuer. Si le chiffre d'affaires évolue favorablement, la rentabilité des activités du groupe est en déclin. La marge brute opérationnelle perd ainsi 0,7 % - ou 1,2 % à données comparables -pour s'aligner à 36,5 %. L'opérateur insiste sur une progression de 9 % des frais commerciaux pour expliquer ce recul, ainsi que sur "la pression concurrentielle accrue en Europe" et les nouveaux abonnés dans les mobiles et l'ADSL, dont le nombre reste stable sur un an. Principale contributrice aux revenus du groupe, la division consacrée à l'activité mobile enregistre un CA de 6,63 MdE, soit 7,4 % de plus qu'au T1 2005 en données comparables. Une forte hausse du nombre d'abonnés a contribué à cette augmentation : à la fin de la période considérée, ils sont 86,5 millions, soit 15,8 % de plus qu'un an auparavant. Parmi eux, les clients à la 3G et à l'Edge sont 2,2 millions, en croissance de 45 % en trois mois. Pour le seul Hexagone, Orange France revendique un chiffre d'affaires de 2,39 MdE, en hausse de 2,9 % en pro forma, et une progression du nombre d'abonnés de 5,4 %. Le tableau est moins florissant quand il s'agit de la téléphonie fixe. La division Services de Communication Résidentiels voit son CA reculer de 2 %, à 5,56 MdE. Si le groupe se félicite de "son avance dans le haut débit", il ne peut que constater "le repli tendanciel du volume des communications téléphoniques du réseau commuté". Ainsi, on note un recul de 2,8 % du nombre de lignes grand public, à 26,6 millions, en ligne avec les prévisions du président de l'Arcep : celui-ci évoquait, en novembre 2005, une perte de 10 000 abonnés par semaine pour l'opérateur historique. Une perte non seulement due aux offres attractives des opérateurs alternatifs sur le domaine de l'abonnement RTC, mais aussi à la généralisation des formules triple play. Car, si FT voit le nombre de ses clients ADSL croître de 46,5 % sur un an, à 4,9 millions pour la France, ses concurrents ne sont pas en reste et étendent leurs bases d'abonnés sur le même rythme. Or, ces abonnés profitent des offres de VoIP proposées par la concurrence pour s'affranchir de FT. Le groupe mené par Didier Lombard a beau jeu de revendiquer 2,2 millions de clients à sa Livebox, soit cinq fois pus qu'il y a un an : l'exode des abonnés semble inéluctable et s'illustre aisément par la baisse du chiffre d'affaires de la division. Avec un CA de 1,92 MdE, en recul de 6,3 % en pro forma, les Services de communications entreprises pâtissent eux aussi de la fuite des abonnés au téléphone fixe. Ces derniers, représentant plus de la moitié des revenus de la division pro, sont en effet 15,5 % de moins qu'au T1 2005 à avoir choisi l'opérateur historique. Une baisse insuffisamment compensée par une forte progression des services IP VPN, en progression annuelle de 75 % en volume et de 15,1 % en valeur, à 455 ME.
L'exode des abonnés pèse sur les marges de France Télécom
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