6 projets viennent d’être retenus par l’Etat pour tirer parti de l’intelligence artificielle dans la transformation de l’action publique. Leurs champs d’applications sont multiples : détection des occupations irrégulières des sols, meilleure maîtrise des risques et activités nucléaires, détection des risques sanitaires dans les restaurants, amélioration des traitements post-opératoires ou des contrôles environnementaux. Portés par des acteurs publics qui se sont fortement mobilisés – tant administrations centrales qu’établissements publics, rectorats, universités, hôpitaux, tribunaux… -, ces projets ont été sélectionnés parmi les 52 dossiers déposés à la suite de l’appel à manifestation d’intérêt (AMI) lancé en juin par la DINSIC et la DITP, sous l’impulsion de Mounir Mahjoubi, secrétaire d’Etat chargé du Numérique, désormais dans le giron de Bercy. Cette initiative est menée dans le cadre du programme d’investissements d’avenir (PIA).
Le 1er projet, sur la détection des occupations irrégulières de sols, vise à lutter contre les décharges sauvages et les constructions illégales dans les milieux sensibles. Porté par la Direction départementale des territoires et de la mer de l’Hérault, elle utilisera la reconnaissance visuelle sur des images satellites et photographies aériennes pour automatiser la comparaison d’images et détecter plus rapidement les anomalies. Le 2ème projet est porté par la Direction générale de l’alimentation. La détection des risques sanitaires dans les restaurants se fera par l’analyse sémantique des commentaires et avis clients sur les réseaux sociaux. Cela permettra de prioriser les contrôles sanitaires des agents et d’être davantage sur le terrain. Le 3ème projet est présenté par l’Autorité de sûreté nucléaire. Il s’agit là aussi de recourir à l’analyse sémantique, cette fois sur les 20 000 lettres de suite rédigées après chaque inspection. L’objectif est de mieux identifier les éléments à contrôler lors d’une visite pour la protection des personnes et de l’environnement en liaison avec l’utilisation du nucléaire.
Un robot de conversation vocale
L’Agence française pour la biodiversité porte le 4ème projet. De nouveau il est question d’améliorer l’efficacité des contrôles. L’objectif est d’analyser les données environnementales (par exemple sur la qualité de l’eau) pour construire des modèles permettant de prédire les contrôles non conformes pour passer moins de temps sur les contrôles in fine conformes et davantage sur les contrôles problématiques. Le Centre hospitalier universitaire de Toulouse a de son côté déposé le 5ème dossier retenu. Il veut améliorer les traitements post-opératoires par l’analyse sémantique des comptes-rendus et dossiers médicaux « volumineux et désorganisés », souligne la présentation du projet. Le CHU veut optimiser la recherche d’information médicale et la cohérence des dossiers patients. Enfin, le 6ème projet est mené par le Centre national Chèque emploi associatif qui souhaite développer un robot de conversation vocal pour pouvoir apporter des réponses administratives rapides aux associations qui utilisent ses chèques. A partir des questions récurrentes des associations, il est question d’entraîner des modèles utilisant compréhension naturelle du langage et synthèse vocale pour répondre directement à certaines questions.
Ces projets seront encadrés pendant dix mois par les équipes de la DINSIC, direction interministérielle du numérique et du système d’information et de communication de l’Etat, et la DITP, direction interministérielle de la transformation publique. Les équipes des projets recevront un accompagnement technique pour développer un PoC et monter en compétences sur les technologies d’intelligence artificielle. Les aspects de transformation du métier associés à l’usage de ces technologies seront également appréhendés.
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