400 jours pour accélérer la transformation numérique de l’Etat. C’est l’agenda qui a été présenté hier par Amélie de Montchalin, ministre de la Transformation et de la Fonction publiques. Il concerne trois catégories d'utilisateurs : les usagers et entreprises, les agents publics et les acteurs de l’action publique et politique - autrement désignés acteurs de la démocratie. Avec un triple enjeu, celui de la qualité des services publics apportés, celui de l’ouverture et de la transparence et, enfin, le dernier mais non le moindre, celui de la souveraineté et de la sécurité.
Pour les usagers et entreprises, cela signifie par exemple un service public accessible sur téléphone mobile pour effectuer des démarches rapides, en gardant malgré tout - systématiquement est-il précisé - des alternatives au numérique à travers téléphone, guichet ou autre. Pour les agents publics, il s’agit entre autres d’automatiser les tâches répétitives pour avoir plus de temps pour la relation avec l’usager, de favoriser le travail collaboratif et, du côté de la souveraineté et de la sécurité, de maintenir les compétences numériques au sein de l’Etat et de mieux protéger les services publics contre les attaques. Du côté des acteurs de l’action publique, l’objectif est de pouvoir, notamment, renforcer la participation citoyenne ou ouvrir davantage les données publiques pour favoriser l’innovation. Trois grands chantiers numériques vont être accélérés : la simplification des démarches administratives essentielles en ligne, FranceConnect pour en sécuriser l’accès, et l’équipement des agents.
FranceConnect+ pour un plus haut niveau de sécurité
FranceConnect sera ouvert en mars à Pôle Emploi et en juillet à la CAF. L’objectif est d’atteindre 20 millions d’usagers du service cette année et 30 millions en 2022. D’ici mai 2021, FranceConnect+ sera lancé pour des démarches nécessitant un niveau de sécurité plus élevé. La connexion aux identités numériques européennes est prévue pour l’été. Actuellement, les 3/4 des 250 démarches les plus fréquemment effectuées par les Français sont en ligne, assure la Ministre. L’objectif est d’atteindre 100% en 2022 en satisfaisant 8 Français sur 10.
L’équipement des agents publics se poursuit. Depuis un an, 160 000 ordinateurs portables ont été déployés. Il est prévu cette année que l’ensemble des agents ayant des fonctions ouvertes au télétravail soient équipés.
Ouverture des données et stratégie sur le choix des clouds
En 2021-2022, trois autres projets importants vont être engagés. Le 1er sur l’ouverture des données, le 2ème sur la stratégie cloud et le 3ème sur le numérique public de demain. Concernant l’ouverture, en septembre, chaque ministère devra fournir une feuille de route sur la gouvernance et la valorisation de ses données. Des financements ont déjà été accordés (6 M€) cette année à des projets liés aux données dans le cadre de #FranceRelance. Il est prévu d'ouvrir 60 jeux de données et codes sources en 2021.
La stratégie cloud portera sur le choix des technologies pour assurer la sécurité et garantir la souveraineté. Dans ce domaine, l’an dernier, la sélection de prestataires cloud non souverains ont en particulier suscité des polémiques, celui de Microsoft pour le Health Data Hub est critiqué (dernièrement par la Cnam), de même que celui d’AWS par Bpifrance pour orchestrer les prêts garantis par l’Etat.
Sur le numérique du futur, la projection se fait sur 2030. Il est question d’associer largement à la réflexion la société civile et les expertises pluridisciplinaires. Ces chantiers de transformation numérique de l’Etat sont menés avec les collectivités territoriales. Au total, ils mobilisent 1 milliard d’euros dans le cadre de #FranceRelance. La formation et le renforcement des compétences sont également engagés avec, en avril, le lancement d'un plan pour augmenter l’attractivité des parcours de carrière dans le numérique public et favoriser la diversité des profils.
Commentaire