S'il y a bien un type d'escroquerie qui a le vent en poupe en ce moment, c'est bien celle des faux virements. Apparu en 2010, le nombre de ce type d'entourloupes s'est multiplié au point d'atteindre les 700 faits recensés pour un préjudice estimé à 300 millions d'euros, d'après la direction centrale de la Police Judiciaire. Pour lutter contre ce fléau, l'Office Central pour la Répression de la Grande Délinquance Financière (OCRGDF) a mis en oeuvre plusieurs actions, dont un partenariat avec l'Epita afin d'améliorer ses outils, après deux précédents signés en 2011 et 2013, respectivement avec l'Office Central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l'information et de la communication et l'Office central pour la répression des violences aux personnes.
À travers son Institut d'innovation informatique (3IE), l'Epita va ainsi apporter son concours technique à l'OCRGDF pour améliorer le suivi des infractions à caractère économique, commercial et financier liées à la criminalité professionnelle ou organisée. 3IE travaillera, à partir d'une base école constituée de données anonymes agrémentée de quelques cas factices, sur la refonte de la base de données, la création d'applications web et l'implémentation de puissants outils de requêtage, permettant d'améliorer le traitement et l'analyse des données. Ces outils, annoncés comme ergonomiques et intuitifs, seront conçus afin que l'OCRGDF puisse les adapter facilement aux évolutions des comportements des délinquants.
« La lutte contre les nouvelles formes de la criminalité organisée nécessite une complémentarité entre les partenaires publics et privés. C'est dans cette optique que les compétences reconnues de l'Epita ont été une nouvelle fois sollicitées », explique Jean-Marc Souvira, chef de l'Office Central de Lutte contre la Grande Délinquance Financière de la direction centrale de la Police Judiciaire. « Ces partenariats avec la Police Judiciaire s'inscrivent dans la continuité de l'engagement citoyen de l'EPITA et participent au développement de l'éthique des jeunes ingénieurs », a quant à lui indiqué Joël Courtois, directeur général de l'Epita.
L'Epita aide la Police à traquer les escrocs aux faux virements
3
Réactions
L'École pour l'informatique et les techniques avancées a signé un partenariat avec l'Office Central de Police Judiciaire pour la répression de la grande délinquance financière pour lutter contre les escroqueries aux faux virements qui se sont multipliées depuis 2010. L'Epita travaillera notamment sur des outils de requêtage permettant d'améliorer le traitement et l'analyse des données.
Newsletter LMI
Recevez notre newsletter comme plus de 50000 abonnés
Bahh .. moi j'ai l'impression que les escrocs n'intéressent pas nos forces et la justice ..
Signaler un abusEt pour preuve : tapez "Gilbert Houth" dans votre moteur de recherche préféré .
Totalement en accord avec ce commentaire. La solution n'est pas technique mais repose d'avantage sur les processus internes des entreprises et les systèmes de double signature.
Signaler un abusDans le cas de ces escroqueries au faux virement, je ne suis pas persuadé que le remède soit technique. En effet, ces escroqueries consistent pour l'aigrefin à appeler une personne identifiée de l'entreprise (un comptable, généralement), et à se faire passer pour un VIP (PDG, DAF...) de celle-ci afin qu'il change les coordonnées bancaires d'un fournisseur juste avant règlement. Le succès de l'arnaque repose sur les informations (organigramme, facture) dont dispose l'appelant et sur sa crédibilité vis-à-vis du collaborateur. L'astuce consiste pour l'escroc à insister sur le caractère d'urgence du changement, pour éviter justement que son interlocuteur, aidant mais candide, ne prenne le temps de vérifier. Cette vérification consiste simplement à contrôler la légitimité de la demande (notamment l'identité de l'appelant), par exemple via quelques questions bien senties, voire un appel à l'assistant de direction concerné etc. Qu'apporterait un outil informatisé d'analyse, aussi sophistiqué soit-il ? Ne faut-il pas former plutôt les collaborateurs d'une entreprise à la méfiance, à l'esprit critique, et à la prise d'initiative ?
Signaler un abus