France Digitale et EY dévoilent le baromètre 2024 sur la performance économique et sociale des start-ups françaises, incluant cette année, pour la première fois, les fonds de capital-risque. Les résultats laissent apparaître un fléchissement du marché, avec 40 000 emplois créés d’ici l’été 2025, soit 10 000 postes en moins par rapport à l’an dernier. 86% des startups envisagent de recruter dans les 12 prochains mois contre 92% l’an dernier. Sans surprise, celles de série B et + envisagent le plus de d'embauches, alors que ¾ des structures en en seed ou qui n’ont pas encore levé envisagent de recruter moins de 11 personnes. Les (rares) jeunes pousses qui vont employer plus de 50 personnes dans les 12 prochains mois, sont pour la plupart, des deeptech dans des technologies de rupture, quantique, IA et hardware.
61% des start-ups françaises ont recruté entre une à 10 personnes en 2024. (Source: France Digitale/EY)
Des levées portées par de grosses opérations
Autre indicateur de ce baromètre : les start-ups s’internationalisent et leur masse salariale aussi, Ainsi, 40% des emplois créés par ces dernières sont situés en Europe et à l’international. 37% viennent du Maghreb, 29% d’Asie et 19% d’Amérique du Sud. Pour rappel, elles ont enregistré en 2023 un chiffre d’affaires record avec près de 10 Md€ de revenus dont 40 % désormais réalisés à l’étranger. Le rapport de France Digitale et d’EY montre également que le financement se tend et ce même si les levées de fonds au 1er semestre 2024 restent stables en France par rapport à l’an dernier. Sur la période, 26 M€ ont été investis dans des nouvelles structures pour un montant moyen de 10,33 M€ par opération. Mais lorsqu’on y regarde de plus près, les bons chiffres sont portés par quelques méga levées de fonds, et les tours de financement inférieurs à 100M€ décélèrent, aussi bien en montant qu’en nombre d’opérations.
A partir de la série B, les start-ups réussissent à lever des capitaux mais c’est plus difficile qu’avant. (Source : France Digitale/EY)
Une course à la rentabilité
« Le marché semble bloqué car les sociétés de capital-risque recherchent des liquidités, à la fois pour rembourser leurs investisseurs et pour déployer de nouveaux fonds. Elles réservent une part plus importante de leurs actifs en sous-gestion au refinancement de leur portefeuille au détriment des start-ups », selon l’analyse du baromètre. Pour France Digitale et EY le défi principal que vont devoir relever les startups et leurs investisseurs dans les prochains mois, alors que le marché des levées de fonds semble s’enrayer, reste la recherche de liquidités. Dans ce contexte, près de 80% des start-ups viseraient la rentabilité dans les 3 prochaines années. De plus, aussi bien pour leurs outils internes que pour développer leur offre commerciale, elles comptent faire de l’IA un facteur de compétitivité.
Pour cela, il faudrait qu’elles puissent faire face à la compétition importante de la part de gros acteurs dont la position sur la chaîne de valeur leur donne un avantage concurrentiel certain, préviennent France Digitale et EY. Start-ups et investisseurs appellent donc les décideurs publics à maintenir une stabilité dans la stratégie politique d’innovation en France et en Europe, pour maintenir le niveau de confiance de tous les acteurs – investisseurs internationaux, clients, talents – dans l’écosystème.
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