Le Règlement GDPR donne une résonnance plus importante aux réflexions déjà anciennes sur la protection des individus à l'heure où se multiplient les traitements des données. « Plus de data ont été récoltées cette année que depuis le début de l'histoire de l'humanité, lancent deux avocats, Adrien Basdevant et Jean-Pierre Mignard dans leur livre l'Empire des données, publié aux éditions Don Quichotte. « Cette nouvelle matière première nourrit quantité d'algorithmes qui déterminent les conditions d'accès à un crédit ou à un emploi, prévoient le décrochage scolaire, détectent les profils à risque terroriste, et repèrent les prédispositions à certaines pathologies. »
Le ton est donné. Ce livre est destiné à rompre l'opacité autour du monde de la donnée, des prises de décisions assurées en notre nom par « des mécanismes qui nous dépassent ». Il se veut didactique avec trois chapitres : l'histoire des données, la régulation par les algorithmes, la gouvernance des données. Très clair, il balaye large, passe de la médecine aux smart city, du terrorisme à l'Etat-Nation, de la fiscalité aux statistiques, n'oubliant aucun sujet lié aux données mais sans se perdre dans les digressions.
Quel rôle doit jouer le citoyen utilisateur ?
Les auteurs ont la bonne idée de placer quelques jeux de mots et des accroches séduisantes : « lorsque la norme devient l'énorme », « le coup data », « quelle éthique pour les poissons du cyberespace ». On apprend beaucoup et on ne s'ennuie pas. Les deux avocats ont évidemment un but, un tel livre ne peut être qu'une plaidoirie, c'est la démocratie dans le monde numérique. Est-elle encore possible ? L'algorithme va-t-il se substituer à la loi ? Quel rôle doit jouer le citoyen utilisateur ?
Ensevelis sous les communications, plus ou moins pertinentes, suscitées par GDPR, nous pouvons lire et garder ce livre à portée de main. Il rejoint finalement le fameux Règlement européen pour construire une nouvelle ligne de défense pour nos données et nos vies personnelles dans le monde numérique.
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