Avec 1,2 million d'agents, 12 millions d'élèves à gérer répartis dans 62 000 écoles, collèges et lycées rattachés à 35 rectorats pour 52 milliards d'euros de budget (hors contributions aux pensions de l'Etat), l'Education Nationale constitue à la fois le premier ministère et budget de la Nation. Concernant ses priorités, elles sont dans la droite ligne de la stratégie gouvernementale et du plan d'action public 2022, à savoir de meilleurs services publics rendus aux usagers, la modernisation du cadre d'exercice des agents de l'Etat et une baisse durable des dépenses de fonctionnement. « Le numérique est un vrai levier dans ses 3 axes de transformation et on s'inscrit totalement à la fois dans la dématérialisation des services aux usagers, l'amélioration des conditions de travail des agents et la maitrise des dépenses publiques », a expliqué Laurent Le Prieur, sous-directeur du socle numérique au ministère de l'Education Nationale à l'occasion d'un retour d'expérience sur l'édition 2019 du Dell Technologies Forum France.
L'Education Nationale dispose historiquement d'une production informatique adossée sur l'ensemble de ses rectorats et des projets de rénovation de ses systèmes d'information ont été menés. « L'essentiel de notre SI étant réparti, on s’inscrit dans une démarche de consolidation de ces infrastructures pour gagner en agilité », a indiqué Laurent Le Prieur. Pour l'aider à atteindre cet objectif, le ministère a choisi notamment de miser sur l'hyperconvergence.
Un parc de 19 500 machines virtuelles
Le ministère a noué avec Dell et sa filiale VMware un partenariat depuis 2003-2004. Aujourd'hui, l'Education Nationale opère 19 000 machines virtuelles. En termes de ressources IT internes, le ministère peut compter sur ses 2 350 informaticiens (dont 350 développeurs) pour l'aider dans ses projets de rénovation technologique de ses 40 plateformes de production. « On a lancé des projets, des modèles éprouvés en 2015 dans une ou deux académies de référence qu'on est en train de déployer à l'échelle en parallèle d'un programme d'outillage de nos développeurs », a précisé Laurent Le Prieur. En termes d'outillage, le ministère s'est tourné vers Dell et la technologie VxRail de VMware. « Dans le cadre du renouvellement de l'infrastructure et de son obsolescence on s'appuie sur de l'hyperconvergé mais cela ne veut pas dire que l'on ne s'intéresse pas à d'autres technologies », a poursuivi Laurent Le Prieur.
Outre l'hyperconvergence, le ministère de l'Education Nationale a également engagé une stratégie multicloud. « Depuis 10 mois on a une doctrine qu'on essaie de mettre en place autour de trois cercles : cloud privé, cloud dédié avec un industriel infogérant, et du cloud public a base d'offres de catalogues de services de différents providers », a fait savoir Laurent Le Prieur. « L'Education Nationale a des enjeux forts sur les données personnelles, avec des informations sur des élèves mineurs, et on n'aimerait pas retrouver le parcours des élèves sur internet », glisse le responsable. A noter par ailleurs que le ministère a développé Cloud Education (Cloé), un cloud interne basé sur VMware Vcloud Fundation depuis mars 2018. Objectif : permettre à ses développeurs de consommer à la demande de l'infrastructure as a code (outils de développement, tests fonctionnels...).
300 000 copies du Bac déjà dématérialisées sur un cloud privé
Autre usage adossé au cloud privé : la dématérialisation des copies du Bac qui est déjà une réalité pour 300 000 d'entre elles sur un objectif cible de 27 millions une fois la décision de généralisation prise par le ministre. Avec principalement pour but de retrouver sur tablettes, ordinateurs, la même expérience utilisateur qu'avec le papier et palier les problèmes de pertes de copies ou d'accidents de correcteurs qui ne seraient plus en capacité de les corriger. « C'est un des défis que l'on relève avec la réforme du bac voulue par le ministre qui va totalement infléchir la posture de la correction traditionnelle que l'on a connu avec des enseignants ramenant à la maison des copies papier pour les corriger », a expliqué Laurent Le Prieur.
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