La doctrine « Cloud au centre » du gouvernement et la circulaire du 15 septembre 2021 de la Dinum mettent au piquet les offres gratuites de Microsoft Office 365 et Google Workspace à destination des élèves et des enseignants. Cette semaine, le ministère de l’Education nationale a tranché dans une réponse donnée à une question posée par le député Modem Philippe Latombe (en lice pour les personnalités IT 2022 du Monde Informatique). Ce dernier avait sollicité le ministère dirigé par Pape NDiaye pour savoir si l’offre gratuite de Microsoft dans les établissements scolaires ne s’apparentait pas à « une forme ultime de dumping et à de la concurrence déloyale ». Il mettait en avant le fait qu’il n’y ait pas d’appel d’offres. Enfin, il soulignait le problème de souveraineté « «en raison de la localisation des données personnelles sur un cloud américain et de l'extraterritorialité du droit américain ».
Dans sa réponse, le ministère se réfère aux deux textes cités précédemment. Le premier est la doctrine « cloud au centre », dévoilée en mai 2021 avec comme credo, « le cloud est l’hébergement par défaut des services numériques de l’Etat, soit dans un cloud interne, soit dans un cloud externe qualifié par l’Anssi comme un cloud de confiance ». Le second est la circulaire de la Dinum qui s’apparente à un rappel à l’ordre en rappelant que « le déploiement d’Office 365 est prohibé dans l’administration ». On peut ajouter l’avis de la Cnil sur l’utilisation des outils collaboratifs américains au sein de l’enseignement supérieur et de la recherche en mai 2021.
Les collectivités locales mises à contribution
En conséquence, le ministère précise que depuis octobre 2021, il a demandé aux recteurs d’Académie d’« arrêter tout déploiement ou extension de cette solution ainsi que celle de Google, qui seraient contraires au RGPD ». Le Gouvernement rappelle néanmoins que l’application de cette décision est du ressort des collectivités territoriales (les mairies pour les écoles primaires, les conseils départementaux pour les collèges et les conseils régionaux pour les lycées).
Si cette décision était attendue et cohérente avec la doctrine de l’Etat sur le cloud, en pratique la bascule sur des alternatives à Office 365 ou Workspace n’est pas aussi simple. Il existe certes des solutions open source comme Libre Office ou Only Office, mais leur adoption reste encore discrète. Au moins, le ministère a fixé un cap, ce qui peut être un accélérateur pour le déploiement de ces solutions. A suivre.
@Visiteur24515 : c'est tout à fait vrai. La gendarmerie est sous Ubuntu modifié depuis longtemps, contrairement à son ministère de tutelle : l'armée, qui a fait un deal indigne avec Microsoft.
Signaler un abusAutre inconvénient : le passage à Windows 11 va demander de remplacer un grand nombre de postes informatiques dû aux exigences matérielles de cette nouvelle version.
Microsoft, a-t-il des actions chez les fabricants de PC ?
Les systèmes d'exploitation à sources fermés devraient être bannis de toutes les services de l'état, sans exception, surtout qu'il y a mieux et moins cher. Et quand en plus ces systèmes d'exploitations sont produits par des puissances hostiles, c'est se tirer une balle dans le pied ou se faire saborder des contrats à 35 milliards d'euros. A ce niveau-là de décision : incompétence ou trahison.
Signaler un abusC'est une réaction logique et courageuse, car de plus en plus difficile à prendre avec le temps, de refuser des offres quasi gratuites de ces prestataires qui hameçonnent comme un poisson l'utilisateur et l'administration, pour ensuite imposer leurs tarifs à des utilisateurs qui ne savent utiliser que ces logiciels, et ont tout stocké sous leurs formats propriétaires.
Signaler un abusLe rubicon a été franchi avec le stockage des documents de l'utilisateur dans le Cloud propriétaire de ces fournisseurs, ce qui en pratique y emprisonne à vie les documents personnels et leur utilisateur.
Au plus total mépris du RGPD.
Le corollaire est qu'il faudra accepter que les solutions alternes soient maintenues par des prestataires qu'il faudra accepter de faire vivre.
Ce sera le prix de notre liberté.
Encore une demi mesure !!
Signaler un abusQue doivent faire les profs en attendant? Doit on arrêter aussi les cours le temps que le ministre trouve une solution!!
Mr le ministre, avant de stopper les déploiements merci de proposer des solutions de remplacement.
J’en profite juste aussi pour rappeler que pour l’enseignement primaire les professeurs n’ont ni moyen ni formation, plus le temps passe plus les budgets diminuent, où va t on ?!
Merci
Ceci devrait être interdit même aux collectivités locales disposant des compétences en la matière.
Signaler un abusEt, il faudrait faire de même pour les universités. Dans l'université où je travaillais, la suite Office et d'autres produits Microsoft étaient offerts au personnel et aux étudiants. Je n'imagine pas le coût pour l'université qui manquait de moyens financiers pour embaucher des personnels enseignants ou techniciens et administratifs, sans parler de la mise aux normes et à l'entretien des bâtiments.
Au dernier étage d'un de ces bâtiments, la température grimpait au-dessus de 35° C l'été et descendait à 12 ° C l'hiver : pas de double vitrage, mauvaise isolation du plafond, fuite au niveau des fenêtres...