En direct d’Andover (Etats-Unis). Si aujourd’hui, seules 10 à 15% des données sont produites en périphérie via capteurs et objets connectés en tout genre, Gartner prévoit que ce taux grimpera à 75% d’ici 2025. Pouvoir gérer cette technologie de calcul au mieux est donc un enjeu clé à mesure que le nombre de données traitées grimpe. Là où certains ont déjà bien étudié la question – HPE, Dell EMC ou IBM – Schneider Electric investi dans l’edge computing depuis peu. Et si, comme l’indique le CTO et vice-président de l’innovation du groupe, Kevin Brown, « chaque fournisseur à sa version de ce qu’est l’edge computing aujourd’hui », Schneider Electric a aussi la sienne.
Il s’agit de faire dialoguer un triptyque d’architectures : une brique de calcul et de stockage où les données sont générées et consommées, un « Edge régional » localisé dans des lieux urbains plus centraux pour apporter de la puissance supplémentaire et enfin les solutions apportées par les plus gros fournisseurs cloud et leurs datacenters surpuissants. Mais aujourd’hui, les premières parties ont toujours un sérieux problème de résilience selon l’entreprise française de solutions électriques.
A chaque usage son système intégré
Dans sa présentation, Kevin Brown montre en effet qu’aujourd’hui, un datacenter centralisé a un taux de disponibilité de 99,98% quand une solution d’edge locale n’est fiable qu’à 99,67%. « Vu comme ça, on peut se dire que ce n’est pas si énorme » avoue M. Brown, « mais en temps d’arrêt des systèmes, un datacenter Tier III ne sera inactif pendant moins de deux heures par an quand une solution de Tier I sera à l’arrêt pendant près de 29 heures en une année. » Pourquoi ? Parce que le nombre de ces solutions sont éparpillées dans de multiples sites et que, bien souvent, ils ne sont pas correctement gérés. « Les racks peuvent n’être pas du tout sécurisés, le dispositif peut ne pas avoir de système de refroidissement dédié. Il est même possible qu’aucune personne ne soit en charge de la maintenance sur place » indique le CTO de Schneider Electric. C’est pourquoi Dave Johnson, en charge de la division Secure Power de l’entreprise, estime que la réponse à ces problèmes réside dans les systèmes intégrés.
Schneider Electric a revu ses offres produits en fonction de trois cas d'usages. (Crédit : Nicolas Certes)
Le fabricant a donc réorienté ses différentes offres produits selon trois cas d’usages (ou environnement) et trois types de systèmes intégrés : les environnement industriels, commerciaux et IT ; et les micro-datacenters, ceux en rangées ou d’autres modulaires tout-en-un. Le but est de proposer aux clients des solutions clés en main personnalisables que ce soit dans leur déploiement, leur niveau de protection et les niveaux de services d’intégration et de gestion qu’ils souhaitent.
Une plateforme pour les gérer tous
Un autre élément clé de l’offre de Schneider pour mieux gérer l’edge est sa plateforme EcoStruxure IT. Il s’agit simplement d’une solution DCIM conçu pour datacenter mais « edge-first ». Schneider a lancé la première offre commerciale de cette plateforme IoT, interopérable basée sur Azure au cours du dernier trimestre 2018. La version Expert – à 60$ par terminal et par an – propose des tableaux de bord agnostiques en termes de fournisseurs pour fournir un état des lieux de l’écosystème IoT en temps réel, sur PC ou mobile. Viendrons bientôt des accès selon le statut de l’utilisateur. Le prochain niveau d’EcoStruxure, Advisor, sera lancé au cours du deuxième semestre cette année. Et permettra de visualiser l'état de santé de ses infrastructures selon le contexte. Ceci grâce à des algorithmes de machine learning entraînés par un datalake d'information sur l'état des batteries, des fonctions de refroidissement, etc. accumulés par les produits Schneider. Pour le moment, cette brique d'IA n'est disponible que sur l'état des batteries, Jim Simonelli, en charge des business émergents, indique que le groupe a encore besoin de plus de données pour mieux recouper les données entre elles et entraîner les algorithmes. L’abonnement à cette offre s’élèvera à 277$ par rack et par an.
Le module Advisor de la plateforme EcoStuxure de Schneider Electric permettra de visualiser l'état de santé de ses infrastructures selon le contexte. (Crédit : Nicolas Certes)
Ces deux niveaux d'utilisation d'EcoStuxure sont plus orientés vers des utilisateurs voulant manager eux-mêmes leurs infrastructures. Un troisième niveau est disponible, Asset Advisor, et propose un service de télémaintenance orchestré directement par Schneider. Disponible dans six régions différentes - dont la France - ce service est lui-même découpé en plusieurs niveaux. Schneider peut seulement assurer un service de télémaintenance par chat ou gérer l'infrastructure dans sa totalité selon les volontés du clients. Le prix de l'abonnement varie en fonction. Le groupe a également un large écosystème de partenaires certifiés pour assurer ce genre de maintenance là où Schneider ne peut pas le faire directement.
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