Pour diminuer les effectifs de la fonction publique, l'Etat compte sur les départs naturels, ceux des retraités, le numérique pourrait également jouer son rôle. Nul cynisme dans cette analyse, mais une étude très sérieuse menée par le cabinet Roland Berger, qui a noté, de 1 à 10, le potentiel d'automatisation de 700 activités menées par les agents de la fonction publique.
L'étude a sérié les catégories d'emplois les plus susceptibles d'être atteintes par les effets de l'automatisation. Roland Berger explique d'abord que « les emplois qui apparaissent comme les plus exposés à de fortes probabilités d'automatisation concernent les « personnels administratifs et techniques », les secrétaires administratifs, les contrôleurs et techniciens et les adjoints administratifs et techniques ». Ces professions utilisent de plus en plus des agendas automatisés, des documents classifiés et gérés de manière plus simple, des processus internes automatisés, des contrôles ciblés avec des algorithmes prédictifs.
Certains emplois ne sont pas touchés en totalité
Selon le modèle économique utilisé par le cabinet, entre 3 et 8% des effectifs seront touchés, ce qui représente entre 40 et 110 000 emplois de fonctionnaires d'Etat sur un total de 1,4 million. Derrière ce chiffre global, Roland Berger nuance sérieusement l'analyse. Certains emplois ne sont pas touchés en totalité et des tâches informatiques menacées sont en fait réparties sur plusieurs postes. Au lieu de disparition brute, il parle de transformation en profondeur du contenu des postes et de l'organisation du travail. Dans certains cas, l'automatisation peut s'accompagner d'une revalorisation des postes.
L'étude du cabinet Roland Berger ne verse pas dans l'alarmisme, mais parle de redéploiement des missions et de renouvellement des métiers. Elle cite l'exemple de l'Australie, où l'administration a lancé trois projets : Govdex (un espace virtuel de travail collaboratif pour les fonctionnaires), Govshare (une plateforme permettant aux différentes administrations de partager et réutiliser des ressources), Public Sector Innovation (un site qui aide les fonctionnaires à développer de nouvelles solutions numériques).
Il faut désormais agir sur la transformation interne
Roland Berger plaide pour une forte transformation digitale interne des structures de l'Etat, mais pointe les obstacles structurels qui freinent cette évolution, comme la présence de silos et de systèmes d'informations différents. Contrairement au privé, ce n'est pas la pression concurrentielle qui fait avancer, mais deux objectifs avancés au plus haut niveau de l'Etat : la dématérialisation et la sécurisation. « Il faut désormais agir sur la transformation interne des Administrations, en se fixant des objectifs nationaux ambitieux » conclut Roland Berger.
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