Dans son dernier Outsourcing Index, ISG a fait état pour l'année 2015 d'un recul de 12% du marché mondial de l'externalisation informatique (ITO) qui a chuté à 13,7 milliards de dollars. Une baisse surtout marquée par les premiers trimestres de l'année, la barre ayant été redressée en fin d'année grâce à un 4e trimestre particulièrement dynamique à la hausse tant sur un an (+15%) que d'un trimestre à l'autre (+55%).
« Après une année 2014 extrêmement forte grâce à plusieurs megas contrats comme celui du rachat d'Euriware par Capgemini, on a observé en France un mouvement général de baisse en valeur par contrat mais dans le même temps une augmentation du nombre total de contrats », nous a indiqué Lyonel Roüast, partner et président SEMEA chez ISG. « Sur l'année, le volume des opérations d'externalisation informatique a baissé. On est définitivement entré dans l'ère des petits contrats et les entreprises veulent profiter de solutions cloud et SaaS moins chères. » Toutefois, le recours au cloud et au SaaS est loin de déboucher systématiquement sur des économies.
Le coût à l'usage de Linux dans le cloud plus avantageux que Windows
Evolution comparée du coût en fonction de l'usage cloud Vs internalisé d'un poste Windows. (crédit : ISG)
Amenée à tester des configurations de prix de prestations cloud chez différents fournisseurs dont Amazon, ISG a ainsi constaté que les bénéfices financiers du cloud dépendent avant tout de son niveau d'utilisation. Dans son dernier Cloud Comparison Index, ISG prend par exemple le cas du coût d'une configuration système Windows dans le cloud versus internalisée : alors qu'avec un taux d'usage compris entre 0 et 57% le coût du système Windows dans le cloud apparaît plus avantageux que celui internalisé, avec un taux d'usage plus important, le coût apparaît plus avantageux pour la configuration Windows internalisée. Avec une configuration type sous Linux, le cloud apparaît largement plus avantageux, le coût étant plus élevé seulement dans le cas d'un taux d'usage supérieur à 78%.
Evolution comparée du coût en fonction de l'usage cloud Vs internalisé d'un poste Linux. (crédit : ISG)
En tout état de cause, la France est loin de faire la différence en Europe, le pays étant plutôt en ce moment à la remorque de la dynamique de croissance du BPO en général et de l'externalisation IT en particulier. « Dans un contexte de chômage énorme, l'outsourcing n'est pas une solution facile à mettre en oeuvre et pour beaucoup d'entreprises françaises, mettre son infrastructure IT dans le cloud reste délicat contrairement à d'autres pays comme l'Allemagne ou la Grande-Bretagne », conclut Lyonel Roüast.
La question est à se poser. L'âge d'or est peut-être achevé mais l'externalisation continue son parcours. Et comme toujours, on ne sait pas ce qui va se passer puisque l'année ne fait que commencer. En espérant bien entendu qu'il y aura un bon retournement de situation.
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