AMD, qui rêvait d'Austerlitz, vit Waterloo. Le fondeur voit ainsi le cours de son titre atteindre, à moins de 9 $, son plus bas niveau depuis plus de quatre ans. A titre de comparaison, l'action s'échangeait à plus de 40 $ en février 2006. AMD, qui se voyait en redoutable vaisseau lors du rachat d'ATI en juillet 2006, ne ressemble plus qu'à un frêle esquif pâtissant du lancement largement décevant du Phenom. L'échec - peut-être provisoire - du quadri-coeur tient non seulement à des performances qui peinent à convaincre les acquéreurs, mais également à un bogue dans la mémoire cache de troisième niveau peu engageant. La tempête que traverse AMD est encore accentuée par les conséquences de la guerre des prix qui l'oppose à Intel : si ce dernier n'en pâtit guère, AMD voit son chiffre d'affaires reculer de 23% en 2007. Pire, AMD sort du top 10 des fabricants de semiconducteurs cette année. Il passe ainsi de la 8e à la 11e place du classement iSuppli, loin derrière Intel qui consolide sa première position avec un CA en hausse de 8% sur un an. Le cours du titre AMD valorise le groupe à 5 Md$. Un chiffre qui sonne comme un cruel constat d'échec : le fabricant vaut aujourd'hui moins que ce qu'il avait versé pour se payer ATI (5,4 Md$). A titre de comparaison, la valorisation de Nvidia atteint 19 Md$, celle d'Intel 162 Md$.