Dans la liste des naufrages des projets informatiques de l’Etat, le progiciel Scribe vient de se trouver une place. Cette initiative, née en janvier 2016 selon le panorama des grands projets SI de l’Etat, devait remplacer la solution vieillissante de rédaction des plaintes de la Police nationale. A cette époque, Capgemini a été retenu pour réaliser ce nouveau progiciel baptisé Scribe. Mais comme souvent dans ces projets, tout ne se déroule pas comme prévu et le retard s’accumule. Le panorama cité précédemment, donne un nombre d’année de 8,4 années, soit une livraison attendue en 2024.
Mais de livraison, il n’y en aura pas. En effet, suite aux retards et au départ du chef de projet avec la moitié de son équipe, le développement du progiciel a du plomb dans l’aile. L’année dernière, Capgemini a réalisé un audit montrant que le programme ne pourra pas se faire en raison « d’un gros problème sur l’architecture même du projet », précisent nos confrères de France Inter. Cerise sur le gâteau, aucun recours n’est possible contre le prestataire qui a bétonné juridiquement son contrat.
Après plusieurs réunions avec les différents participants, la place Beauvau a décidé d’abandonner le programme Scribe. Le montant de la facture est salé, près de 12 millions d’euros pour un projet qui n’aura pas vu le jour. Le ministère de l’Intérieur a décidé de relancer un appel d’offre pour doter la Police nationale d’une solution de rédaction des plaintes moderne à l’horizon 2024. Nous avons sollicité le ministère pour avoir plus d’informations sur cette affaire, mais sans réponse pour le moment.
C'est probablement parce qu'il y avait « un gros problème sur l’architecture même du projet » que le chef de projet est parti avec la moitié de son équipe.
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