L’annonce est assez lapidaire, mais elle a le mérite de la clarté. Dans un message, Donna Malayeri, la responsable produit chez Google et membre du Knative Steering Committee, a expliqué « depuis le début du projet Knative, il y a eu un débat pour savoir si le projet serait donné à une fondation comme la CNCF (Cloud Native Computing Foundation). La direction de Google a analysé cette question et a décidé de ne pas faire don de Knative à une fondation dans un proche avenir ».
Le projet Knative a été présenté à l’évènement Next de 2018 et vise à standardiser les déploiements serverless en utilisant Kubernetes. Ce programme open source a déjà séduit Pivotal qui y contribue et a lancé PFS (Pivotal Function Service) en s’appuyant sur Knative et le projet Istio, plateforme permettant de connecter, gérer et sécuriser les microservices. Dans le détail, Knative comprend différents composants : un service de conteneurs capable de gérer la montée en charge de 0 à N (Serving), un système de gestion et de traitement des évènements (Eventing) et un système de build (Build).
La communauté critique le refus d’une gouvernance ouverte
La décision de Google n’a pas été appréciée au sein de la communauté du projet Knative, comme l’indique notre confrère The Register. Ainsi, Brendan Burns, ingénieur distingué chez Microsoft en charge de l’équipe AKS (Azure Kubernetes Service) et surtout responsable de Kubernetes chez Google jusqu’en 2016, se déclare sur Twitter « déçu de voir Knative renoncer à une gouvernance ouverte ». Il ajoute « la croissance et l'orientation utilisateur de Kubernetes, Helm et bien d'autres montrent que la CNCF est un excellent lieu pour les communautés ouvertes. L’OSS (Open Source Software) est meilleur si nous travaillons ensemble dans des espaces neutres».
Joe Beda, ingénieur principal, chez VMware souligne dans un tweet que la décision de Google s’étend aussi à Istio. Nonobstant, il critique la gouvernance du projet et la répartition des sièges à la direction du Knative Steering Committee. « 7 sièges sont attribués par des fournisseurs et non par la communauté, 4 d’entre eux sont détenus par Google. Et il faut la majorité pour changer quoi que ce soit », constate le responsable. Sébastien Goasguen, créateur du projet Kubeless, partage son dépit face à cette décision et indique dans un tweet « si j’étais IBM et VMware, je retirerais mes développeurs de Knative jusqu’à ce que Google revienne à la raison ». La mainmise de Google fait donc grincer des dents sur les principes de gouvernance. A voir si la pression sera assez forte pour faire plier la firme de Mountain View, car Knative et Istio sont des projets importants pour le développement de Kubernetes.
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