Depuis plusieurs mois, Kaspersky ne ménage pas ses efforts pour regagner en crédibilité après avoir été banni des Etats-Unis qui soupçonnent, de même que le Royaume-Uni, que ses logiciels aient été utilisés par le gouvernement russe à des fins d’espionnage. Dernière décision en date, l’éditeur russe de logiciels de sécurité vient d’annoncer qu’il allait transférer ses infrastructures de la Russie vers la Suisse et ouvrir son premier centre de transparence. « D’ici la fin de 2019, Kaspersky Lab aura établi un datacenter à Zurich et dans cette implantation seront stockées et traitées toutes les informations pour les utilisateurs en Europe, Amérique du Nord, Singapour, Australie, Japon et Corée du Sud, d’autres pays suivront », indique la société dans un communiqué. Pour assurer une transparence et une intégrité complète, Kaspersky Lab précise qu’il confiera la supervision de cette activité à un tiers indépendant également basé en Suisse. L'éditeur ajoute qu'il va également relocaliser à Zurich les outils qu’il utilise pour compiler ses logiciels à partir de son code source.
En octobre, dans le cadre de ce qu’il présentait comme une initiative de transparence mondiale, l’éditeur avait déjà annoncé qu’il prévoyait de faire évaluer son code source par un tiers de confiance et d’ouvrir trois centres de transparence, dont un en Europe. Ce dernier devrait être établi dès cette année, également en Suisse. Dans ce cadre, le code source de ses produits et les mises à jour de ses logiciels seront disponibles pour être examinés, assure Kaspersky Lab. L’éditeur veut ainsi pouvoir démontrer que ses logiciels sont conçus « dans un seul objectif : protéger ses clients des cybermenaces », souligne-t-il.
Renforcer la résilience de l'infrastructure IT
Le déplacement des infrastructures principales de Kaspersky est présenté par le Wall Street Journal comme un déménagement de 12 M$. Il est annoncé dans un contexte géopolitique qui voient les Etats-Unis se méfier de certains adversaires politiques et commerciaux, les groupes chinois Huawei et ZTE en ayant également fait les frais. Kaspersky Lab n’est pas la première société d’origine russe à installer un datacenter en Suisse. En 2016, le spécialiste de la sauvegarde Acronis, dont le siège social est basé en Suisse mais dont les dirigeants sont russes, a déjà implanté plusieurs datacenters en Europe, à Strasbourg, en Allemagne et en Suisse. Sur fond d’annonce de sa prochaine implantation à Zurich, Kaspersky Lab ajoute qu’il compte améliorer de façon significative la résilience de son infrastructure IT et accroître ses efforts de transparence, tant pour ses clients que pour le grand public.
Eugène Kaspersky, fondateur de Kaspersky Lab, a toujours vigoureusement contesté les accusations portées contre sa société dont les logiciels auraient, selon les autorités américaines, pu être utilisés à des fins de piratage. Le dirigeant devait venir s’expliquer à ce sujet devant le Congrès américain. En octobre, le Wall Street Journal avait révélé que des hackers russes avaient dérobé des informations de cyberdéfense à la NSA en piratant le PC d’un sous-traitant de l’agence américaine de sécurité sur lequel se trouvait un logiciel antivirus Kaspersky. En décembre, Eugène Kaspersky a contesté son bannissement devant les tribunaux américains. Et en mars, dans le cadre de son initiative de transparence, Kaspersky anti-virus porté à 100 000 $ le montant de son programme de bug bounty pour récompenser les utilisateurs qui découvriraient des failles sévères dans ses logiciels.
La stupidité humaine n'a pas des limites, les états-unis et le royaume uni sont-ils plus confiables que la Russie? Je ne le crois pas.
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