2023 pourrait bien être l’année des réductions de coûts. Lors de la publication des résultats de clôture de son exercice fiscal 2022, HP annoncé un chiffre d'affaires net annuel de 63 Md$, en baisse de 0,8 % (+0,7 % à périmètre constant) par rapport à la période de l'année précédente. Sur le quatrième trimestre, le chiffre d'affaires net s'est élevé à 14,8 Md$, en baisse de 11,2 % (-8 % à périmètre constant) versus la même période de l'année précédente. Le bénéfice net par action pour l'exercice 2022 a atteint quant à lui 3,05 $, en recul par rapport à celui de 5,33 $ un an auparavant, en dessous des précédentes perspectives qui tablaient sur un BNPA compris entre 3,46 $ et 3,56 $.
Le fournisseur pointe du doigt les frais de restructuration, d'acquisition et de cession, ainsi que l'amortissement des actifs incorporels ou encore les coûts liés à sa sortie de la Russie. « Nous avons connu une fin d'exercice solide malgré la navigation dans un environnement macro-économique volatil et le ralentissement de la demande au second semestre. Au quatrième trimestre, nous avons atteint notre objectif de BPA non conforme aux PCGR, tout en achevant notre plan triennal de création de valeur et en dépassant nos indicateurs clés », a déclaré Enrique Lores, président et CEO de HP. « Ce trimestre nous permettra de mieux servir nos clients et de stimuler la création de valeur à long terme en réduisant nos coûts et en réinvestissant dans des initiatives de croissance clés pour positionner notre entreprise pour l'avenir ».
Des difficultés dans les ventes de PC
Force est de constater que HP subit une forte baisse dans les ordinateurs personnels et l’impression. La firme annonce ainsi que le chiffre d'affaires net de la branche ordinateurs personnels s'est élevé à 10,3 Md$, en baisse de 13 % d'une année sur l'autre (mais de 9 % à taux de change constants) avec une marge d'exploitation de 4,5 %. Le chiffre d'affaires de l'activité BtoC a diminué de 25 % tandis que celle pour les entreprises s'est contractée de 6 %. Le nombre total d'unités écoulées a reculé de 21 %, avec pour les ordinateurs portables une baisse de 26 % contre 3 % pour les PC de bureau.
Côté impression, le chiffre d’affaires s'est élevé à 4,5 Md$, en baisse de 7 % d'une année sur l'autre (-6 % à périmètre constant) avec une marge d'exploitation de 19,9 %. Le revenu net de l'activité BtoC a diminué de 7 % et celui BtoB augmenté de 1 %. Le chiffre d'affaires net dess consommables (cartouches, toners...) a quant à lui diminué de 10 %.
Les effectifs sévèrement touchés
Face à ces résultats en baisse, HP a annoncé un plan de transformation baptisé « Future Ready » et que l’on peut tout bonnement qualifier de plan de restructuration pour l’année 2023. Façon liste de courses, HP détaille son plan : « La société prévoit de réduire l'effectif mondial brut d'environ 4 000 à 6 000 employés ». Ces départs représenteront entre 6 % et 10 % de ses effectifs. A ce jour, l’entreprise compte en effet environ 61 000 salariés, soit quelque 10 000 de plus qu’il y a un an. Avec cette vague de licenciements, elle espère économiser a minima 1,4 Md$ par an, ces trois prochaines années. Elle engagera environ 1 Md$ en coûts de main-d'œuvre et hors main-d'œuvre liés à la restructuration et à d'autres charges, avec environ 0,6 Md$ au cours de l'exercice 2023, et le reste réparti à peu près également entre les exercices 2024 et 2025. « Ces actions devraient être achevées d'ici la fin de l'exercice 2025 » rappelle-t-elle. En octobre 2019 déjà, peu de temps après un plan de licenciement de près de 5 000 personnes, HP avait annoncé qu'elle supprimerait jusqu'à 16 % de ses effectifs d'ici 2022. La restructuration était alors motivée par les difficultés de sa branche impression.
Côté estimations pour l'avenir, HP revoit à la baisse le bénéfice net pr action de son premier trimestre pour l’exercice 2023. Elle rejoint ainsi le cercle plus si fermé des entreprises technologies qui, après avoir fortement embauché durant la pandémie, sont rattrapées par le marché instable et l’inflation, les obligeant à se restructurer. Depuis le début de la pandémie, le site qui répertorie les licenciements annonce que 1 386 entreprises technologiques ont renvoyé 23 3150 employés.
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