En janvier, deux des organisations les plus actives dans la promotion et le développement de Linux et de l'Open Source, l'Open Source Development Lab et Free Standards Group ont fusionné pour donner naissance à la Linux Foundation. A sa tête, Jim Zemlin, ancien directeur exécutif de la FSG. Nos confrères américains de Computer World ont pu s'entretenir avec lui à la conférence Ubuntu Live sur les prochaines actions de la Linux Foundation et sur l'adoption grandissantes de applications Open Source. Computer World : Une fusion n'est jamais simple. Comment a fonctionné l'alliance de l'Open Source Development Lab et du Free Standards Group jusqu'à présent ? Jim Zemlin : C'est une alliance réussie qui s'est effectuée comme sur des roulettes. Nous avions toutes les raisons d'effectuer ce rapprochement puisque nos deux entités étaient complémentaires, en termes de promotion, d'éducation, d'outils de développement et de discours. Linux devient de plus en plus populaire. La communauté rentre dans une phase où elle proposera de meilleurs logiciels avec de meilleures fonctions. Depuis 2001 et le projet d'IBM Linux pour les entreprises, Linux séduit et ne peut plus être vu comme quelque chose de « nouveau ». Qu'est ce que cela signifie aujourd'hui ? Nous entrons maintenant dans une seconde phase, où la différence entre l'Open Source et les logiciels propriétaires doit être encore plus soulignée. Je ne pense pas que j'ai besoin d'expliquer les avantages d'une architecture ouverte ou de la réactivité sur le marché. Mais dans un second temps, il faut élever son niveau de jeu et accroître son avantage qui, pour l'Open Source, est la rapidité de l'innovation technologique. Comment se préparer à cette seconde phase ? Si la popularisation de Linux et de l'Open Source n'est plus nécessaire, quel peut être le rôle de la Linux Foundation auprès de la communauté IT ? Nous souhaitons continuer à collaborer avec d'autres communautés Open Source comme les fondations Mozilla, Apache ou encore Eclipse. Chacun de ces groupes est assez important pour s'adapter à une plus grande collaboration afin de renforcer l'opposition entre les systèmes ouverts et fermés. En collaborant, chacun peut travailler sur son coeur de mission avec d'autres organisations, comme le Software Freedom Law Center en aidant à faire face aux problématiques juridiques liées à linux et l'Open Source. J'aimerais qu'il y ait plus de collaboration transversale, un calendrier mieux synchronisé sur tous les projets et de meilleurs tests pour s'assurer de la stabilité des produits. Le projet Ruby est un parfait exemple. Quand vous soumettez un code, il faut aussi penser au protocole de test qui va avec. Quel est le principal message que vous adressez à la communauté IT aujourd'hui à propos de Linux et de l'Open Source ? J'essaie d'être très clair en soulignant qu'il n'y a aucun risque inhérent à utiliser de l'Open Source. Le succès que l'on peut rencontrer dans certaines entreprises aide le mouvement du logiciel libre. Nous avons besoin que tout le monde réussisse, c'est fondamental pour l'Open Source. La passion que génère Ubuntu est bonne pour Red Hat et d'autres fournisseurs. Il faut garder un oeil là-dessus. Leur réussite est la nôtre.