Si la conjoncture actuelle liée à la pandémie de Covid-19 est porteuse de nombreuses incertitudes pour l’économie française en général, c’est particulièrement le cas sur le chapitre de l’emploi. Et dans ce domaine, ce sont le plus souvent les jeunes (ainsi que les seniors) qui courent le plus grand risque de pâtir des difficultés vécues par les entreprises y compris dans le secteur IT. Dans sa dernière note de conjoncture, l’Apec avait déjà relevé une diminution de 40% des offres de cadres informaticiens depuis le début du confinement. En toute logique, les jeunes diplômés, y compris ceux du secteur des nouvelles technologies, subiront également les effets de la crise sanitaire.
La dernière enquête sur la situation des jeunes diplômés conduite par l’Association pour l’emploi des cadres révèle en effet des conditions d’emploi difficiles pour ces derniers dans tous les secteurs, y compris celui du numérique. En effet, on voit que par rapport à avril 2019, les offres ouvertes aux jeunes diplômés du secteur informatique ont chuté cette année de 71 % (alors que la baisse des demandes au global est de 69 %). Toutefois, cette décrue du nombre de propositions n’empêche pas le secteur IT de rester le principal pourvoyeur du marché de l’emploi des jeunes cadres, avec plus de la moitié des offres ouvertes aux profils juniors.
Traditionnellement en hausse, les offres d'emploi ouvertes aux jeunes diplômés du numérique a chuté brutalement en avril 2020. Source: Apec.
Conditions plus favorables pour les jeunes experts
Pour autant, la nécessité toujours croissante d'innovation des entreprises va continuer d'ouvrir des opportunités pour certains jeunes d’écoles ou d’universités, notamment ceux issus de disciplines à fort contenu technologique. Dans les secteurs à caractère spécifique, il est vraisemblable que ce facteur pourra venir tempérer les difficultés d’insertion, prévoit ainsi l’Apec dans son baromètre. Selon l’association, la discipline de formation et la spécialisation des juniors devrait constituer un atout significatif pour renforcer leur employabilité. Dans cette optique, la situation la plus difficile sera celle que connaîtront les jeunes des promotions 2019 et 2020, particulièrement les diplômés des disciplines moins recherchées, qui, de plus, risquent de rencontrer un marché de l’emploi embouteillé par leurs aînés de la précédente promotion n’étant pas en poste.
La digitalisation, un facteur d'employabilité
Selon l’Apec, cette baisse des offres d'emploi qui touche également l’IT correspond à la tendance observée sur l'ensemble du marché de l'emploi cadre. Pour autant, il s'agit d'une photographie à date, qui peut évoluer très rapidement, au diapason des effets de la reprise. « Même si nous ne pouvons pas faire de pronostics sur les recrutements de cadres, nous savons que les besoins structurels vont probablement perdurer, projette Philippe Dialynas, directeur général adjoint de l'Apec, dans un communiqué, Dans le même temps, la digitalisation des entreprises, qui s'est accélérée pendant le confinement, va continuer d'offrir des opportunités, notamment aux jeunes issus des filières technologiques, », assure-t-il. Dans ce contexte, le dirigeant appelle les entreprises, une fois les conditions de la reprise d'activité atteintes, à ajuster leurs critères de recrutement, afin de ne pas écarter du marché de l'emploi les profils plus fragilisés, notamment les plus jeunes.
Comme l a dit un intervenant avant moi, la chute actuelle des offres n est pas etonnante. Au moins 80 % des offres emanait de SSII. Celles ci ne recrutent plus car leur activite est de vendre de l ingenieur a la journee (bon je sais c est pas comme ca qu elles se presentent mais c est la realité).
Signaler un abusEst ce que ca va reprendre rapidement ?
Rien n est moins sur. Les SSII ne recruteront que si leurs clients leur commandent a nouveaux des ingenieurs a louer. Sinon une SSII n a aucun interet a embaucher des gens pour les laisser en inter contrat et quasiment aucune SSII ne produit quelque chose hors demande client (susceptible d occuper leur personnel hors AT)
Donc est ce que les clients vont commander des ingés ? Pas evident, certaines branches sont sinistrees (ex airbus), d autres empetree dans des reconversions compliques (PSA, Renault). Le secteur bancaire lui va faire fasse a une vague de faillite et donc ne va pas se lancer dans des projets hasardeux.
D un autre coté cette crise est peut etre une chance pour de nombreux diplomés. au lieu d aller travailler a paris pour une SSII comme leurs anciens, ils peuvent s expatrier et travailler dans des pays ou ils seront mieux payés et mieux traités
Je suis un peu étonné de cette vision très alarmiste pour l'IT. La comparaison date à date a-elle du sens ? Les besoins sont toujours très présents et à mon sens vont encore augmenter. par contre notamment les sociétés de services se doivent de caler des "interventions à distance" pour leurs consultants junior aussi et donc organiser leur accompagnement par des seniors antérieurement "en place" sur site et qui vont les intégrer.
Signaler un abusBonjour,
Signaler un abusvotre article est intéressant. Je travaille depuis plus de 30 ans dans l'informatique. La baisse des offres d'emplois en IT pour les jeunes diplômés est principalement liée au fait que la majorité des offres d'emplois sont publiées par des sociétés de services informatiques qui placent les salariés en mission de régie chez des clients externes. En cette période de COVID-19, les personnes en régie ne pouvaient plus aller chez les clients et sont donc en inter-contrats. Les SSII n'ont pas conséquent pas intérêt (économique) à à recruter des candidats qu'elles ne pourront pas placer chez des clients. Cette période devrait revenir à la normale dans quelques mois. Les besoins en informatique vont croître en raison des attentes pour mettre en place des solutions informatiques adaptées au télé-travail (solutions CLOUD, accès distants, développements d'applications WEB). Après la menace engendrée par le COVID-19, il y aura une véritable opportunité dans les prochains mois pour les experts mais aussi les jeunes diplômés.
Un des enjeux majeurs pour les entreprises (PME, ETI, grands groupes), qui a été mis en exergue lors du confinement, va être d'accélérer encore plus la digitalisation des documents, factures pour gagner des temps précieux notamment sur les processus comptables (traitements, échanges, contrôles) : les normes CHORUS, Factur X ou le scrapping bancaire vont pouvoir être des bases importantes pour l'avenir. Cela va nécessiter des ressources internes, externes (prestataire) pour accompagner cette mutation indispensable.
Cordialement,
Laurent BAUER