CIO. Comment la DSI est-elle organisée au sein du groupe PSA ? La logique bilingue est-elle toujours d'actualité ?
Jean-Luc Perrard. Nous ne nous sommes effectivement pas écartés du schéma mis en place par mon prédécesseur Daniel Zamparini, ce qu'il avait appelé « le bilinguisme IT/métier ». Nous en avons eu un retour avéré. Mais nous avons bien sûr fait vivre ce modèle en alignant le découpage des unités, ce que nous nommons désormais des Business Information Systems (BIS), sur les évolutions des besoins métiers. Pour mémoire, ce schéma fait juxtaposer des entités dédiées chacune à une entité métier et des infrastructures qui, elles, sont mutualisées.
Je peux citer quelques-unes de ces adaptations. Par exemple, il y a eu une croissance de l'importance de l'après-vente et, du coup, nous avons créé une BIS dédiée. Depuis 2015, il y a une BIS consacrée au véhicule et services connectés. A l'inverse, les BIS consacrées à la R&D et au manufacturing ont fusionné pour assurer une meilleure continuité numérique de la recherche à la fabrication. Cette fusion permet également de mixer les deux approches classiques, ce qui a un grand intérêt. Carlos Tavares [Président du Directoire du Groupe PSA depuis avril 2014, NDLR] a mis en place des « régions » (Europe, Moyen-Orient-Afrique, Eurasie, Amérique Latine, Asie et Inde-Pacifique). Aujourd'hui, notre organisation est donc matricielle à trois axes : les régions, les marques (Peugeot, Citroën, DS...) et les métiers. Il existe également des business units transverses dédiées à certaines activités : véhicules utilitaires, véhicules d'occasion, véhicules électriques... La DSI a d'abord pour rôle d'apporter conseils et support aux métiers.
J'ai mis en place une « équipe commando » pour se projeter sur nos implantations hors d'Europe (la région Europe est proche du siège et de ses moyens) et pour mener des projets locaux avant de passer la main. La grande concentration des infrastructures menées depuis les années 1990 fait qu'il y a peu de Shadow-IT. Avec le plan stratégique « Back in the race » [mené par Carlos Tavares lors de son arrivée pour redresser les comptes du groupe PSA, NDLR], la situation a été encore apurée.
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