Pour sa 8e édition, c'est à Port Rambaud à Lyon que la rédaction a donné le coup d'envoi de la première étape de son tour de France IT Tour. A l'occasion de cette matinée, Henri Linière (DSI de Geodis et président de l'Adira), Cyrille Elsen (DSI de Casino et membre du Cesin), Jonathan Cuerq, responsable infrastructure OS, stockage et datacenters du Groupe Casino, Olivier Fallourd-Seywert (responsable filière Innovation du Crédit Mutuel) ainsi que Olivier Simonin (responsable de l'équipe Chroma à l'INRIA-INSA Lyon & Grenoble) et Stéphane Vangheluwe (directeur Général du SITIV) sont intervenus. Cette année, près de 70 participants ont assisté à cet événement rythmé par des contenus au format renouvelé avec toujours des débats (IA et RGPD) mais également des cas pratiques (projets stockage et hyperconvergence chez Casino), ainsi qu'un grand entretien en plateau de 25 minutes avec le DSI de Geodis.
Au coeur des débats, le réglement général sur la protection des données personnelles (RGPD) a permis d'éclairer sur les difficultés rencontrées et le chemin qui reste à parcourir depuis la mise en application officielle du 25 mai 2018. «Les difficultés récurrentes concernent des sous-traitants qui ne veulent pas signer des contrats et des avenants contractuels en conformité RGPD ce qui pose de vrais problèmes », a lancé Raphaël Peuchot en ouverture de cette table ronde. Du côté du Syndicat intercommunal des technologies de l'information pour les villes (SITIV) en région lyonnaise, le RGPD a permis de monter d'un cran la question de la sécurité des données, essentielle au vue de la sensibilité de la nature des traitements effectués : « Le RGPD a constitué une opportunité en termes de gestion de notre patrimoine informationnel qui comprend des données médico-sociales, de vidéosurveillance et d'aide à l'enfance », a fait savoir Stéphane Vangheluwe, directeur général du SITIV.
Le débat consacré au RGPD a fait intervenir (de gauche à droite) : Cyrille Elsen (DSI de Casino et membre du Cesin), Géraud Gonzalez (directeur IT gouvernance, risk et compliance de XPO Logistics), Raphaël Peuchot (Avocat, membre de l'AFCDP et du Clusir Rhône-Alpes) et Stéphane Vangheluwe (directeur général du SITIV). (crédit : LMI)
Geodis travaille sur le rapprochement les datascientists des métiers
Cette année, la rédaction du Monde Informatique a souhaité proposer de nouveaux formats, comme un entretien one-to-one en plateau avec le DSI de Geodis, Henri Linière, par ailleurs également président de l'Adira. Fort d'une équipe IT comptant un peu plus de 1 000 collaborateurs et opérant dans 60 pays, le spécialiste du transport de marchandises a réalisé en 2018 8,2 milliards d'euros de chiffre d'affaires. Pour les années en cours (2019-2023), la société s'est lancée dans un vaste plan stratégique où la robotisation et l'automatisation occupent une place de premier plan. « On a travaillé sur de nombreux usages, comment anticiper les livraisons en pics de saison et les besoins clients, on commence à recruter des datascientists », a expliqué Herni Linière. « On intègre des profils assez différents, plutôt des docteur ès science que l'on rapproche des gens du business pour anticiper la volatilité des prix et travailler sur les 6-9 prochains mois, mais aussi sur la marge nette et le chiffre d'affaires ».
Henri Linière, DSI de Geodis et également présent de l'Adira, a été le grand témoin de la matinée IT Tour du Monde Informatique à Lyon le 26 septembre 2019. (crédit : LMI)
La recherche d'une aptitude plutôt qu'un handicap pour traiter un enjeu métier
Qu'elles soient en simple réflexion ou à un stade beaucoup plus avancé, les entreprises sont très nombreuses à s'intéresser à l'intelligence artificielle dans le cadre de leurs projets, même si la thématique est loin de dater d'hier. « On parle d'IA aujourd'hui avec la vague du machine learning et du deep learning, mais les travaux datent de 50 ans », a souligné Olivier Simonin, responsable de l'équipe Chroma à l'INRIA-INSA Lyon & Grenoble. « On a aujourd'hui de plus en plus d'échanges avec les industriels comme Volvo, Renault, Toyota pour l'automatisation de véhicules [...] on est loin des véhicules 100% autonomes et il y a encore beaucoup de faux positifs bien que la machine soit capable d'éviter bien des erreurs que les humains commettent mais ces derniers leur pardonnent beaucoup plus difficilement ».
Alors que Microsoft a annoncé une deuxième promotion IA issue de son partenariat avec Simplon, l'éditeur avait précisé qu'il allait en parallèle s'engager en 2020 sur le terrain de l'inclusion des « intelligences atypiques », soit des personnes atteintes de syndrome type Asperger. Sans doute à l'avant garde de cette tendance, le Groupe Casino a choisi aussi de tenter l'expérience non sans un certain succès. « Il y a un peu plus d'un an le destin a mis sur ma route un consultant atteint du syndrome d'Asperger qui a appris en 48h Python et aidé à développer notre algorithme de suggestion de produits Casino Max », a raconté Cyrille Elsen. « On n'a pas choisi de chercher un handicap pour traiter un projet handicap mais chercher une aptitude pour résoudre un enjeu métier ». L'émergence de cette « nouvelle » génération de compétences doit cependant en entreprise être accompagnée en entreprise par un management adapté. « Les personnes atteintes de ce trouble n'ont pas d'inhibiteur il faut donc s'attendre à des remarques très directes et personnelles ».
Des bons échanges et partage de points de vue sur les projets et avancées en matière de machine et deep learning sur la table IA avec Olivier Simonin (responsable de l'équipe Chroma à l'INRIA-INSA Lyon & Grenoble) et Cyrille Elsen (DSI de Casino). crédit : LMI
A l'occasion de la matinée IT Tour, le Groupe Casino a également eu l'occasion d'intervenir pour présenter des cas pratiques dans les domaines du stockage et de l'hyperconvergence. « Globalement ce que l'on attend c'est uniquement que les applications fonctionnent et que les clients soient satisfaits. Pour cela, l'infrastructure va fournir principalement du CPU, de la mémoire et du disque », a expliqué Jonathan Cuerq, responsable infrastructure OS, stockage et datacenters de l'enseigne. « Pourquoi on passe à l'hyperconvergence, c'est pour gérer dans une seule enveloppe le stockage en plus qui est géré comme un pool de ressources. Cela a l'avantage de simplifier avec une seule interface pour tout gérer, lever le capot pour voir ce qu'il y a dessous, de consolider, d'automatiser pour avoir des VM en quelques clics sans multiplier les couches et aussi avoir des vraies équipes pluridisciplinaires ».
Une salle studieuse mais également participative a suivi à Lyon les débats, les cas pratiques et démonstrations ainsi que le grand entretien de la rédaction avec Henri Linière (DSI de Geodis) lors de l'IT Tour 2019. (crédit : LMI)
Plus d'une dizaine de clubs utilisateurs de professionnels informatiques apportent leur soutien aux matinées-débats de la rédaction du Monde Informatique en régions. Avec, à Lyon, Henri Linière, président de l'Adira, Yannick Bouchet, président du Clusir Rhône-Alpes, et Didier Savalle, responsable du Club 27001 Rhône-Alpes. L'IT Tour 2019 est réalisé avec le soutien de Fuze, HPE et Intel, Nutanix, PureStorage, Veeam et VMware.
Les associations locales qui accompagnent à Lyon la matinée IT Tour du Monde Informatique pilotée par son directeur des rédactions Serge Leblal (à gauche), avec Mary-José Sylvain (déléguée générale de l'Adira), Raphaël Peuchot (à droite) membre de l'AFCDP et du Clusir Rhône-Alpes ainsi que Didier Savalle (arrière plan) représentant du Club 27001 sur Lyon. (crédit : LMI)
Des instants networking appréciés
L'événement IT Tour fait toujours une belle place aux échanges entre participants lors des deux pauses networking conclues par un cocktail déjeunatoire. (crédit : LMI)
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