Désormais une division d'EMC, Isilon Systems garde encore son indépendance tout en se positionnant comme la solution de stockage big data du groupe. Un peu moins d'un an après l'annonce de OneFS 6.0 et de deux outils de pilotage (SmartPools et InsightIQ), Isilon sort OneFS 6.5, met à jour deux logiciels de gestion des données, SyncIQ 3.0 et InsightIQ 1.5, et deux baies de stockage NAS, les S200 et X200.

Si OneFS intègre toujours les trois couches de stockage (Raid, système de fichiers et gestionnaire de volume) pour créer un espace de stockage unique d'une capacité maximale de 10,8 Pétaoctets avec un maximum de 144 noeuds, il ajoute avec la version 6.5 le support des protocoles NFS 4.0, CIFS plus Kerberized NFS v3, une amélioration de la sécurité et la possibilité d'utiliser des SSD avec des données et des métadonnées.

Une version plus aboutie d'insightIQ

Aurélien Goujet, directeur technique chez Isilon Systems France, nous a détaillé les autres nouveautés : « Avec OneFS 6.5 et SyncIQ 3.0, Isilon fournit désormais en temps quasi réel l'accès aux données et leur réplication. Pour gagner du temps lors des snapshots, seuls les blocs de données modifiés sont transférés et pas l'ensemble des fichiers sauvegardés ». Cet outil de réplication est de plus complètement intégré à Snapshot IQ pour n'afficher qu'une seule interface pour la sauvegarde et la restauration des données.

Pour ce qui concerne la version 1.5 d'InsightIQ, un outil d'analyse de la performance qui permet aux administrateurs d'identifier et d'éliminer les goulets d'étranglement, Aurélien Goujet avoue bien volontiers que cette mouture tient désormais ses promesses. Cette version serait plus aboutie que la précédente pour surveiller le réseau, les disques et les baies.

Dernières annonces, l'arrivée de la baie haut de gamme S200 (à partir de 40 770 euros par noeud), qui remplace l'IQ 5400S, et de la X200 (à partir de 19 440 euros par noeud), qui pousse vers la sortie la IQ 7200X.

Des performances en hausse

Architecturée autour d'un contrôleur Intel Xeon Westmere (2 fois quatre coeurs), la S200 supporte, selon le constructeur, plus de 1,4 million d'opérations (NFS) par seconde en entrée/sortie et offre un débit 85 Go/s à partir d'un seul système de fichiers. Aurélien Goujet précise que le précédent 5400S délivre 600 000 opérations/s (NFS) et autour de 45 Go/s. Les clients peuvent utiliser jusqu'à six SDD 200 Go fournis par STEC et 24 disques durs SAS de Hitachi GST (10 000 t/m) au format 2,5 pouces. Un cluster de S200 peut gérer un cache cohérent global de 13,8 To. Chaque noeud au format 2U (3,5 pouces) peut contenir jusqu'à 14,4 To avec ses 24 unités 2,5 pouces (2,1 Pétaoctets dans un cluster de 144 noeuds) et exploiter un maximum de 96 Go en mémoire vive. La connectivité est assurée par quatre liens Ethernet gigabit ou bien par deux liens gigabit et deux autres 10 gigabit. Ces options sont nouvelles chez Isilon. Auparavant, il n'était pas possible de modifier les baies à la commande pour ajouter de la mémoire vive ou changer les contrôleurs réseau.

Pour le X200 (à partir de 40 770 euros par noeud), le constructeur de Seattle annonce une capacité maximale de 24 To par noeud ou 5,2 Pétaoctets dans un cluster de 144 noeuds, 309 312 opérations (NFS) par seconde en entrée/sortie (288 000 pour le précédent modèle) et un débit de  35,7 Go/s (28,8 Go/s précédemment), avec une mémoire cache cohérente de 6,9 To. Chaque baie est équipée d'un seul processeur Intel Nehalem supportant un maximum de 48 Go en RAM. Les disques durs SATA ou SAS au format 3,5 pouces proposent une capacité de stockage maximale de 24 To par noeud (12 unités max). Avec ces deux baies, il est bien sûr également possible de mixer SSD et disques durs. La réallocation des données en fonction des classes de stockage répondant aux règles établies par l'administrateur justement épaulé par l'outils d'analyse InsightIQ 1.5.

Isilon explique que les noeuds (144 au maximum) peuvent être ajoutés à un cluster en 60 secondes pour augmenter la capacité globale de stockage, toujours dans un volume unique. Les S200 et X200 supportent les clients Microsoft Windows, Linux, Unix et Apple Mac OS X. Ces baies sont bien sûr compatibles avec les précédents modèles du constructeur. Une simple mise à jour vers OneFS 6.5 est nécessaire pour gérer la cohérence du cluster.

Intégration à venir


Si ces annonces d'Isilon sont de simples évolutions, elles apportent toutefois un gain de performances et une amélioration dans la protection des données. Mais rien de nouveau dans OneFS 6.5 du coté de la déduplication globale et de la compression depuis le rachat par EMC. « Nous n'allons pas développer un quatrième algorithme de dédup alors qu'il en existe déjà deux chez EMC avec DataDomain et Avamar. Nos développements sur ce terrain sont pour l'instant retardés et nous discutons avec l'ingénierie de DataDomain et d'Avamar sur ces sujets ». L'intégration technologique avec EMC reste donc à faire car cette génération de produits a été lancée et développée bien avant la finalisation du rachat en novembre dernier. Nous avions d'ailleurs découvert les protos de ces baies lors de notre visite du laboratoire de tests d'Isilon à Seattle, sans pouvoir en parler... Rendez-vous à l'EMC World de Las Vegas, du 8 au 12 mai prochain, pour découvrir les projets du géant du stockage dans ce domaine.

Illustration principale : Trois baies NAS Isilon S200