Le projet d'Internet haut débit par satellites d'Amazon, appelé Kuiper, vise à lancer ses deux premiers satellites prototypes au quatrième trimestre de 2022. La société a déposé aujourd'hui une demande de licence de lancement expérimentale auprès de la Federal Communications Commission. Appelés KuiperSat-1 et KuiperSat-2, les deux prototypes sont censés être lancés sur une fusée expérimentale appelée RS1, actuellement développée par la startup ABL Space Systems basée à El Segundo, en Californie.
Annoncé pour la première fois en 2019, ce projet prévoit le déploiement de 3 236 satellites circulant à une altitude d'environ 600 kilomètres au cours de cette décennie (2020 – 2030). Cette constellation géante « apportera une couverture Internet haut débit à faible latence à la surface du sol », notamment aux communautés rurales et sur d'autres zones où il est difficile de fournir une infrastructure pour les services Internet traditionnels.
Infographie expliquant la séquence de test des communications pour les satellites prototypes. (Crédit : Amazon)
Pendant leur séjour dans l'espace, les satellites KuiperSat-1 et KuiperSat-2 seront testés sur leur capacité à se connecter à quatre des terminaux utilisateurs de Kuiper et à une station terrestre située à McCulloch, au Texas, conçue pour envoyer et recevoir des signaux à haut débit depuis les satellites. L'ensemble de la séquence d'essai ne devrait durer que 10 minutes, au moment où chaque satellite passe au-dessus de nos têtes. Jusqu’à présent, les tests sur le terrain ont démontré des vitesses de débit maximales de 400 Mbps.
SpaceX, une bonne longueur d’avance
Le concept n’est pas nouveau. L’entreprise SpaceX, spécialisée dans ce domaine et développée par Elon Musk, possède un projet similaire avec Starlink, sa constellation de satellites Internet à large bande. Près de 12 000 de ces équipements devraient être lancés en orbite basse autour de la Terre. SpaceX a d’ores et déjà lancé plus de 1 700 de ses satellites (contre 0 pour Amazon). Au 24 août, il a été noté que 100 000 terminaux ont été livrés par Starlink. Le service Internet par réseau satellitaire a ainsi atteint un palier de croissance symbolique.
Les premiers satellites ont été lancés en 2019 et le groupe a même créé un programme bêta pour des centaines d'utilisateurs à 99 dollars par mois. Ce programme annonce des vitesses de téléchargement allant jusqu'à 100 Mbps et 200 Mbps. Ces derniers peuvent se connecter au réseau par internet spatial. Au-delà du coût de l'abonnement, il faut toutefois investir au départ 499 dollars dans un starter kit incluant un terminal utilisateur, un routeur WiFi, une alimentation, des câbles et un trépied avec antenne.
OneWeb, le rescapé
Une autre société basée à Londres, OneWeb, s’est attaquée à la couverture haut débit, dans un premier temps, régionale, puis mondiale. Les premiers prototypes de satellite ont été placés en orbite en février 2019, et en octobre 2021, 358 satellites avaient été placés en orbite. La commercialisation des services devrait débuter en décembre 2021 au-dessus de 50 degrés de latitude et se généraliser fin 2022, lorsque l’ensemble de la constellation sera déployé. Une extension de la constellation à 6372 satellites est prévue sur la phase 2 de la constellation, a annoncé OneWeb en janvier dernier en révisant sa demande à la FCC.
Pour rappel, la société a été sauvée de la faillite en novembre 2020 par le gouvernement britannique associé à Sunil Mittal, le propriétaire de Bharti Airtel. En avril 2021, Eutelstat est devenu actionnaire de OneWeb à leurs côtés, avec un investissement de 550 millions de dollars. L’opérateur de satellites français prend ainsi 24% au capital de la start-up.
Un projet européen pas encore engagé
Cette prise de participation d'Eutelstat a mécontenté le Commissaire européen Thierry Breton qui promeut de son côté un projet de constellation européenne de satellites pour fournir un accès haut débit au sein de l’UE, notamment pour mettre fin aux zones blanches, sans dépendre des Etats-Unis. « Cette constellation en orbite basse permettrait : une couverture intégrale du continent européen ; une duplication des infrastructures informationnelles, si jamais les réseaux terrestres venaient à être vulnérabilisés, notamment par des cyberattaques ; une capacité de cryptologie quantique, notamment pour les communications gouvernementales ou intergouvernementales par satellites », a indiqué Thierry Breton lors d’une audition au Sénat en mars 2021. Un appel à projets a été lancé au printemps.
Mais qu'est ce qu'un chipset madame Serramour ?
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