Début janvier, l'opérateur Free suscitait la polémique en bloquant la publicité sur les sites internet sur son réseau. Les fournisseurs de contenus qui comptent sur ces revenus publicitaires pour vivre ont immédiatement réagit. Face à cette polémique, la vice-présidente de la Commission européenne en charge de la société numérique, Neelie Kroes, a réagit dans une tribune publiée dans le journal Libération en disant que cette polémique illustrait «la complexité de l'économie de l'internet». Elle a plaidé pour que les opérateurs mettent en place des offres d'abonnement internet fonction de l'usage que les internautes en font. «Selon moi, l'intérêt public ne s'oppose cependant pas à ce que les consommateurs s'abonnent à des offres Internet limitées, plus différenciées, éventuellement pour un prix moins élevé.» 

De nombreuses voix se sont alors élevées estimant que ces propos allaient à l'encontre de la neutralité d'Internet. Ainsi Benjamin Sonntag, cofondateur de l'organisation citoyenne La Quadrature du Net, s'est exprimé dans un communiqué: «En défendant ainsi les opérateurs, Neelie Kroes renonce à défendre l'intérêt général et les citoyens, qui doivent continuer à se battre pour défendre un Internet universel permettant l'innovation et la participation démocratique. La neutralité du Net n'est pas une question de marché, mais avant tout une question de libertés fondamentales.» Pour Neelie Kroes, ce n'est pas tant la neutralité du Net qui est importante mais la clarté des offres proposées : «En ce qui concerne la neutralité de l'Internet, les consommateurs doivent avoir un choix effectif quant au type d'abonnement internet qu'ils souscrivent. Cela veut dire une vraie clarté, dans un langage non technique. Doivent figurer les vitesses effectives dans des conditions normales et toute restriction imposée au trafic, ainsi qu'une option réaliste permettant de passer à un service «complet», dépourvu de telles restrictions.» Et c'est uniquement cette clarté qui permettra de maintenir un niveau élevé d'innovation.

Lutter contre la cybecriminalité Par ailleurs, l'UE envisage de mettre en place une mesure qui imposerait à toutes les entreprises de signaler tout problème de perte ou de vol de données dont elles auraient été victimes. Cette proposition, qui est en cours d'élaboration par Neelie Kroes, permettrait d'harmoniser les droits des pays membres par une obligation supra-nationale. Elle étendrait cette obligation de signalement au delà des opérateurs, des entreprises de transports et des services publics, jusqu'ici seuls secteurs d'activités qui dans la plupart des pays européens doivent annoncés les problèmes sur les données. Cette proposition doit être discutée à la fin du mois.

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