Après une prière adressée pour les victimes du conflit ukrainien, Pat Gelsinger, le CEO d'Intel, a précisé ce mardi après-midi le plan du groupe pour renforcer sa présence et ses capacités de production de puces et étendre ses centres R&D partout en Europe. Cette annonce intervient quelques semaines après celle du Chips Act de la Commission Européenne qui a dédié une enveloppe budgétaire de 43 milliards d'euros d'ici 2030 pour jouer un rôle moteur dans la conception et la fabrication des prochaines générations de micropuces, de 2nm et en-deçà. « Il y a une demande insatiable pour les semi-conducteurs et les puces qui sont plus critiques que jamais », a lancé Pat Gelsinger. « 80% des puces sont aujourd'hui produites en Asie mais l'Europe a un plan ambitieux pour peser avec des technologies avancées pour soutenir un plan numérique de nouvelle génération ».
Pour accompagner ce mouvement et varier aussi la localisation de ses sites de production et de R&D - idéal pour soutenir la demande en puces et se protéger de goulets d'étranglements liés à des problèmes conjoncturels de fabrication dans d'autres régions du monde (crise sanitaire, défaillance de la chaine logistique...) - Intel investit donc gros sur l'Europe. Le fondeur américain a ainsi acté un investissement de 33 milliards d'euros sur le sol européen à commencer par 17 Md€ pour construire deux nouveaux sites de fabrication de puces en Allemagne, à Magdebourg en Saxe-Anhalt. Les travaux débuteront en 2023 pour une mise en place opérationnelle en 2027. « 7 000 emplois seront créés pour sa fabrication ainsi que 3 000 postes en technologie de pointe et 10 000 au niveau des fournisseurs et des partenaires », a précisé pat Gelsinger. Le deuxième étage de la fusée se compose d'une enveloppe de 12 Md€ consacrée à l'expansion des sites de production du groupe en Irlande à Leixlip en matière de processus de gravure et de services de fonderie. Une fois terminée, cette expansion portera l'investissement total d'Intel en Irlande à plus de 30 milliards d'euros.
La France, coeur de la R&D d'Intel en Europe
L'Allemagne et l'Irlande ne sont pas les seuls pays dans lesquels Intel va renforcer ses forces. C'est également le cas en Italie (rachat en cours de Tower Semiconductor et projet d'investissement de 4,5 Md€ dans une usine de fabrication back-end avec 1 500 nouveaux emplois créés). Mais aussi en France sur le plateau de Saclay avec plus de 1 000 emplois créés d'ici fin 2024 pour accroitre les expertises dans les domaines du HPC et de l'IA pour constituer son premier centre R&D européen. « En outre, Intel prévoit d'établir son principal centre européen de conception de fonderie en France, offrant des services de conception et des collatéraux de conception aux partenaires industriels et aux clients français, européens et mondiaux », a par ailleurs précisé Intel. Enfin, des investissements en Pologne (agrandissement de ses laboratoires) ainsi qu'en Espagne (renforcement des partenariats avec des laboratoires de recherche et des universités) sont au programme.
« Les plans d'investissement d'Intel permettront d'accélérer les capacités de conception de puces de pointe, de stimuler l'industrie européenne des fournisseurs de matériaux et d'équipements, et de servir la solide base de clients de tous les secteurs en Europe. En outre, ces investissements attireront des milliers d'ingénieurs et de techniciens supplémentaires, ce qui augmentera le nombre d'innovateurs, d'entrepreneurs et de visionnaires qui feront progresser l'Europe vers un avenir numérique et écologique », veut croire Intel.
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