Parmi les fournisseurs de solutions de stockage flash/hybride apparus ces dernières années, Infinidat se distingue du lot grâce à son CEO et cofondateur : Moshe Yanai à l’origine du code Symmetrix chez EMC (VMax aujourd’hui chez Dell EMC) et des baies XIV (Nextra) désormais dans le giron d’IBM. Infinitad, que nous devions rencontrer dans le cadre d’un IT Press Tour en Israël en mars dernier, a transformé sa conférence de presse en meeting virtuel sur Zoom. Moshe Yanai a pu revenir sur l’origine de la création des baies Infinibox, que l'Israélien présente comme des Symmetrix modernes, et sur l’ambition de la start-up sur le marché du stockage.
Au coeur de la proposition de stockage hybride d’Infinidat, on retrouve ses baies série Infinibox F63xx, présentées l’an dernier, qui reposent sur trois serveurs x86 (96 coeurs en tout) auquel sont associés huit JBOD. Cette plate-forme de stockage ressemble à celle inaugurée en 2017 par Facebook - Bryce Canyon - pour ses besoins internes, mais avec 3 microservers et six JBOD. Très souple à utiliser, la machine Infinibox F63xx peut être montée dans plusieurs configurations racks 42U, avec des extensions possibles pour des déploiements futurs. Les baies d’Infinitad supportent jusqu’à 4,1 To de DRAM, 368 To de Flash et 816 disques durs. Soit une capacité de stockage de 10 Po par rack. Infinidat mise toujours sur le stockage hybride avec une combinaison de RAM, flash et disques durs finement pilotés par l’OS maison et son gestionnaire de données modestement baptisé moteur neuronale. Infinidat revendique des performances de 2 millions d’IOPS et une latence inférieure à 130 millisecondes dans une solution qui unifie blocs et fichiers (FC, iSCSI, NFSv3 et SMB). Héritage Symmetrix oblige, Moshe Yanai propose la haute disponibilité (les fameux 99,99999%) avec des fonctions de classe entreprise. La mouture 5.0.11 de l’OS maison améliore la réplication avec les groupes de cohérence active-active, la prise en charge de la norme fédérale de protection des données FIPS-140-2 et une mise à jour du moteur de cache (Neural Cache Engine) afin d’accélérer la lecture et l’écriture des données sur la DRAM/NAND.
Dans un rack 42U standard, Infinidat intègre trois serveurs et huit JBOD. (Crédit Infinidat)
Mais, comme d’autres fournisseurs du marché, Infinidat mise sur les services pour se distinguer sur un marché très encombré (HPE, Dell EMC, NetApp, PureStorage, Kaminario, DDN, Huawei, Fujitsu, Panasas, Qumulo…) avec une proposition segmentée en trois offres : Capex, COD (Capacity On Demand) et FLX (Opex). L’idée est d’accompagner les entreprises, encore plus avec cette épineuse phase de pandémie, en leur proposant des possibilités de facturation plus flexibles : du modèle traditionnel à la vente de capacité à la demande ou à l’abonnement. “On peut augmenter ou réduire la capacité disponible en fonction des besoins demandés”, nous a expliqué Dan Shprung, SVP EMEA . Il y a bien sûr un minimum de stockage pour démarrer avec extension si besoin. “Aujourd'hui, 50% de notre pipeline est réalisé avec l’offre Flex (Opex) pour une question de prix, mais également de flexibilité sans s'inquiéter de la disponibilité du matériel ou de la sécurité”. Et la facturation du stockage consommer sur le cloud (des fournisseurs partenaires) est assurée par Infinitad.
Lors de cette même conférence virtuelle sur Zoom, Eran Brown, CTO EMEA, nous a expliqué que les clients européens cherchaient à mieux défendre la souveraineté des données vis-à-vis des exigences américaines (Cloud Act). “Et, certains DSI sont même prêts à payer un peu plus pour bénéficier d’une plus grande réactivité. Les entreprises veulent avoir le choix entre Capex et Opex. Chez nous, il est possible de commencer avec COD, puis de passer sur un autre modèle, puis encore de réduire la capacité de stockage. Les entreprises ne deviendront pas agiles, si elles ne combinent pas cloud privé et public”. Lors de sa présentation, Infinidat nous a expliqué avoir vendu plus de 6 Exabytes de données dans le monde dont 3,7 EB en Amérique du Nord, 1,9 EB en EMEA et 388 PB en Asie. La croissance d’Infinidat est bien réelle puisque la start-up créée en 2010 est passée de 3,7 EB livrés en septembre 2018 à 6 EB en décembre 2019.
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