IMS Networks passe la seconde. Créée en 1997, l'entreprise castraise s'était d'abord spécialisée sur le déploiement, l'infogérance et la sécurité d'infrastructures télécoms critiques. Mais depuis 2014, c'est dans la cybersécurité qu'elle creuse son trou, tout en maintenant son activité historique. Afin d'accélérer dans ces deux domaines, la société dirigée par Thierry Bardy se réorganise.
Pour mener la division cybersécurité, IMS est allé débaucher Arnaud Pilon de l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (ANSSI). Celui-ci aura la tâche de développer les activités commerciales de ce secteur à l'international. « Pour le moment, la division cyber représente un peu moins de 3 M€ de chiffre d'affaires, nous aimerions passer à 10 M€ d'ici 2022, avec notamment le déploiement d'une filiale pour la zone Benelux », confie M. Bardy. L'entreprise devra par ailleurs renforcer ses process et développer son SI cyber afin d'obtenir la certification PDIS (Prestataire de détection d'incidents de sécurité) de l'ANSSI. Avant d'arriver chez IMS, M. Pilon a par ailleurs occupé la fonction d'auditeur de la sécurité des systèmes d'information chez Thales.
Pour ce qui est de la BU réseaux et télécoms, Nicolas Douville, jusque là CTO d'IMS, prend le poste de directeur général délégué. Il se concentrera particulièrement sur la maîtrise des technologies les plus récentes du secteur, notamment sur les solutions SD-WAN, WDM et NFV. « Nous avons prévu d'investir dans tout ce qui est interface de gestion, dashboards dédiés à la gestion d'infrastructures réseau... » ajoute Thierry Bardy, qui rappelle que cette division représente 9 M€ de chiffre d'affaires pour sa société.
Une plateforme pour anticiper les cyberattaques
Enfin, Mathieu Rigotto, directeur des activités cybersécurité d'IMS Networks depuis cinq ans, est promu à la tête d'une nouvelle filiale, Cyblex Technologies. Il y animera une équipe d'ingénieurs et de chercheurs en charge du développement d'une mystérieuse plateforme logicielle. Pour le moment, pas de nom ni d'informations très précises sur ce projet, qui sera dévoilé en janvier 2020, lors du Forum international de la cybersécurité. « Je peux juste vous dire qu'il s'agit d'un projet qui a pour objectif de cartographier l'infrastructure IT d'un client et de la coupler à des informations prélevées sur le web et sur des réseaux moins officiels type Darknet, afin de prévenir les éventuelles attaques informatiques », détaille Thierry Bardy. « Cela viendra en complément de choses qui existent déjà comme les SIEM. »
La plateforme sera également ouverte aux contributions d'une communauté, qui pourra tester des algorithmes, un peu à la manière des bug bounty. « On considère qu'aujourd'hui, la cybersécurité évolue tellement rapidement que personne n'est assez efficace pour courir seul après les pirates en permanence », justifie le chef d'entreprise. Un démonstrateur devrait être mis sur pied avant l'été. Puis, Cyblex travaillera avec des partenaires dont les données serviront à étrenner la plateforme avant sa V1, à la fin de l'année.
Commentaire