Pour IBM, les clusters de serveurs lamba ne sont pas l'avenir du Web. Alors qu'elles sont couramment utilisées par la plupart des acteurs du Web, ces grappes ne sont pas la solution la plus viable. « Cette approche équivaut à construire une centrale électrique à partir d'une collection de générateurs portatifs », explique Jonathan Appavoo, Volkmar Ulhig et Amos Waterland, trois chercheurs d'IBM dans leur présentation du Projet Kitty Hawk. Ce projet porte sur la prochaine génération de plateforme capable d'héberger des applications Web de toute taille. Pour eux, cette plateforme a déjà une forme matérielle : le super-ordinateur Blue Gene/P. Les trois chercheurs travaillent sur les modifications logicielles nécessaires pour transformer ce Blue Gene en une machine extrêmement versatile capable de faire tourner des milliers d'instances virtuelles Linux pour chaque application Web. Cela ne fera pas pour autant disparaître les clusters du paysage. Ceux-ci seront simplement moins nombreux et composés de mainframes plutôt que des serveurs d'entrée de gamme, plus fiables et plus faciles à maintenir. Puisqu'un cluster de 1024 Blue Gene pourrait être conçu - et vendu ? - comme une seule machine, plutôt que prendre des semaines à assembler des serveurs d'horizon différents. Pour l'instant, le projet Kitty Hawk n'en est qu'au stade du prototype. Il fonctionne correctement avec des applications Web 2.0 basées sur LAMP (Linux, Apache, MySQL et PHP), et en séparant la partie base de données des applications proprement dite. Aucune prévision pour un passage commercial n'est avancée.