IBM pense que la technologie blockchain, et sa capacité à créer un registre d'événements numériques inviolables vont complètement modifier la manière dont les industries effectuent leurs transactions. Mais, avant d’en arriver là, il faut d’abord réunir dans un même écosystème les acteurs de l'industrie. C’est exactement ce que souhaite faire IBM. Hier, l’entreprise a annoncé la mise en place d’un écosystème blockchain pour accélérer l’adoption de la technologie de chaîne de blocs open source reposant sur le projet Hyperledger Fabric de la Fondation Linux. Pour IBM, l’écosystème de chaine de blocs doit être ouvert pour permettre aux entreprises de collaborer, d’où son choix de ce projet.
Hier, dans un communiqué, Bridget Van Kralingen, la vice-présidente senior d'IBM Industry Platforms, a déclaré que « la croissance et l'adoption future de la technologie de chaîne de blocs dépendaient de la mise en place d'un écosystème solide ». Selon elle, « les réseaux d'affaires ne pourront atteindre une masse critique que lorsque les innovateurs, les experts de l'industrie et les fournisseurs d'infrastructures s’associeront pour réinventer les modalités qui régissent les transactions commerciales ». Ajoutant : « La maturité croissante du code du projet Hyperledger est une étape importante. IBM soutient pour cela les développeurs. Mais IBM veut accélérer la création de réseaux Blockchain pour livrer un environnement dans lequel les acteurs de l’industrie pourront travailler ensemble ».
Des experts blockchain pour accompagner les clients
Blockchain est une base de données distribuée qui enregistre des événements numériques de telle manière qu'il est impossible, quel qu’en soit le motif, de modifier ces évènements. Les enregistrements eux-mêmes sont modifiables, mais l'événement original est inaltérable. La chaîne de blocs se compose de blocs d'éléments - chaque bloc regroupe une série de transactions horodatées valides et distinctes avec le hachage du bloc précédent, de façon à créer un lien entre les deux. Chaque marquage comprend l'horodatage précédent dans son hachage, l’ensemble formant une chaîne de blocs. Chaque nouvelle transaction doit être authentifiée sur le réseau distribué d'ordinateurs qui composent la chaîne de bloc avant de pouvoir former le bloc suivant de la chaîne. Le programme de partage de revenus 2017 d'IBM doit permettre aux entreprises qui créent des réseaux de chaînes de blocs de générer des revenus quand elles utilisent la plate-forme blockchain et les services réseaux d'IBM.
Big blue affirme avoir conçu son programme d'écosystème pour les capital-risqueurs (CV), les startups, les intégrateurs de systèmes (SI), les éditeurs de logiciels indépendants (ISV) et les développeurs d'entreprise. IBM propose un accompagnement et des outils pour aider les partenaires à démarrer leurs projets, et ses experts Blockchain seront disponibles aux « heures de bureau » via le canal Hyperliner Fabric Slack. IBM propose déjà sur developerWorks des cours et des modules d'apprentissage aux professionnels et aux développeurs. Mais Big Blue assure qu'il complètera cette offre avec des bibliothèques de code, des modèles de contrats intelligents et des outils.
Plusieurs entreprises participent déjà à l'écosystème blockchain d’IBM :
Cloudsoft. Cet éditeur propose des outils open source pour la gestion d’applications multi-cloud. Il dispose également d’un service de chaine de blocs Cloudsoft Blockchain Service, qui permet aux entreprises de mettre en place des réseaux blockchain Hyperledger dans des lieux géographiques multiples. Ce fournisseur mondial de services d'assurance, de services fiscaux, de transaction et de conseil estime que la chaîne de blocs pourrait perturber en profondeur le fonctionnement des industries et pourrait obliger les entreprises à adopter de nouvelles structures et de nouveaux modèles d'affaires pour survivre et prospérer dans ce nouveau monde du blockchain.
Everledger. Cette entreprise britannique utilise IBM Blockchain pour authentifier et tracer l'origine de produits de valeur ou de luxe, comme les diamants et le vin.
Gliding Eagle. Cette entreprise basée en Californie propose une technologie cloud et mobile pour suivre l’acheminement de produits du producteur au consommateur final, partout dans le monde.
The Hive. Ce très récent fonds de capital-risque axé sur l’intelligence artificielle et les applications Big Data créé des joint-ventures dans l’écosystème Blockchain d’IBM.
IntellectEU. Cette entreprise est spécialisée dans l'intégration financière internationale de chaines de blocs Hyperledger et Ethereum. Elle dispose d’équipes au Portugal et en Ukraine. IntellectEU est membre fondateur du projet Hyperledger de la Fondation Linux. Elle offre des services professionnels spécialisés, des services de développement d'applications et d'intégration.
Loyyal. Cette plate-forme de fidélisation et de remises utilise blockchain et des contrats intelligents (smart contracts) pour offrir une infrastructure interopérable de fidélisation et de remises.
Mooti Blockchain Digital Identity. Mooti utilise une chaîne de blocs pour effectuer une validation avancée de l'identité. L’entreprise est capable d’exécuter des chaînes d'identité dans n'importe quelle chaîne de blocs, d’où une meilleure confidentialité des données. La solution permet aussi d’accéder à des fonctions de révocation temporisée et de signature numérique anonyme.
NetKi. Cette startup de Los Angeles spécialisée dans l'identité numérique fournit une suite de solutions standards basées sur des blocs de chaînes pour construire des applications et des services.
Sensify Security. Cette startup de Palo Alto spécialisée dans la sécurité des appareils IoT permet aux opérateurs de renforcer le contrôle d'accès de leurs environnements opérationnels avec des outils décentralisés.
Skuchain. Cette startup développe une plate-forme de commerce collaboratif basée sur blockchain appelée Brackets.
Commentaire