Avec la disponibilité générale, hier, de son offre d'infrastructure « as a service » sur son cloud public Windows Azure, Microsoft annonce aussi l'arrivée des contrats de niveau de service associés et d'un support assuré par ses équipes. L'éditeur affiche aussi sa volonté d'affronter la concurrence sur les prix. Il cherche à proposer le prix le plus bas du marché en s'engageant sur la performance, affirme Julien Lesaicherre, responsable de la plateforme Windows Azure chez Microsoft France. Jusqu'au 31 mai, le provisionnement d'une VM sous Windows débute toujours à 0,0149 euro par heure avec un processeur partagé, 768 Mo de RAM et la licence de l'OS (soit 7,44 euros par mois). Et à partir du 1er juin, Microsoft minore l'augmentation qu'il avait planifiée pour la fin de la preview. Le tarif débutera alors à 11,18 euros par mois. Il est dégressif (-20% si l'on s'engage sur 12 mois).
Parti sur les services IaaS bien après son concurrent direct Amazon Web Services, l'éditeur de Redmond dit gagner actuellement un millier de clients par jour. « Sur les neuf derniers mois, il y a eu plus d'1,4 million de machines virtuelles au niveau mondial », indique le responsable de Windows Azure pour la filiale française.
Disponible depuis juin 2012 en mode preview, l'offre IaaS de Microsoft comprend Virtual Machine, pour provisionner rapidement des machines virtuelles sous Windows ou Linux, et Virtual Network, pour créer un réseau virtuel permettant à l'entreprise d'installer et de gérer les ressources dans le cloud comme une extension de son système d'information, en liant de façon sécurisée ses environnements déployés sur site avec ses VM dans Azure. Julien Lesaicherre rappelle que Microsoft pousse la logique de cloud hybride avec des outils permettant de gérer ces environnements. La sortie du mode preview s'accompagne aussi de fonctionnalités supplémentaires sur la capacité en RAM, par exemple.
Pénalités financières en cas de non respect du SLA
Concernant les contrats de niveau de service, les entreprises peuvent maintenant bénéficier d'un SLA de 99,95% sur l'offre Virtual Machine et de 99,9% sur Virtual Network. Il s'agit de SLA mensuels et non annuels, souligne Julien Lesaicherre. Si les engagements ne sont pas respectés sur un mois, les entreprises pourront réclamer des pénalités financières à l'éditeur.
Jusqu'à présent, le mode preview de ces services IaaS n'était assorti d'aucun support véritable. En cas de problèmes, les utilisateurs qui les exploitaient devaient se tourner vers les forums pour obtenir des réponses. Microsoft propose maintenant plusieurs niveaux de support en fonction de l'usage des clients. Le premier niveau s'adresse aux développeurs indépendants et aux utilisateurs individuels qui peuvent contacter les équipes de support par téléphone. Les deux autres sont taillés pour les entreprises (avec notamment un accès par e-mail illimité), le plus haut couvrant les environnements critiques, l'entreprise bénéficiant alors d'un interlocuteur nommé. Les très grands comptes ont déjà des contrats Support Premier auxquels s'ajoutera une brique. Parmi les gros consommateurs de Windows Azure figurent notamment Mister Good Deal ou Le Guide.com (28 millions de visiteurs uniques par mois) dont l'intégralité des images (plusieurs centaines de millions d'images) est stockée dans Azure.
SharePoint et Dynamics NAV supportés dans Ws Azure
Avec la sortie des services IaaS du mode preview, Microsoft étend aussi son support à six de ses logiciels dans Azure pour les versions en cours de ces produits et N-1. Cette extension concerne Windows Server, SQL Server, Biztalk, System Center, mais aussi SharePoint et son ERP Dynamics NAV. « C'est important pour les clients qui veulent mixer les environnements privés et publics », souligne Julien Lesaicherre. Le responsable d'Azure pour la France rappelle que Microsoft a formalisé son cloud sur le format VHD qui permet à une entreprise de faire circuler ses images de VM entre ses serveurs et Azure ou vers un hébergeur respectant ce standard.
Malgré le mode preview, ces services IaaS étaient déjà exploités en production par certains clients disposant d'une certaine expérience sur Windows Azure, notamment le site de commerce connecté Compario ou encore Concours Mania (dans le cadre de la campagne autour du film Boule et Bill, par exemple).
Le client choisit son datacenter d'hébergement
Lors du provisionnement de ses VM, le client spécifie, à partir de la console d'administration, le datacenter où ses ressources seront hébergées : Dublin, Amsterdam, Dallas, Singapour, Hong-Kong. Cela lui permettra de réduire les temps de latence sur ses implantations internationales. « Et nous nous engageons à ce que les données ne sortent pas du datacenter choisi », indique Julien Lesaicherre. Enfin, outre trois réplications automatisées des VM effectuées au sein du même datacenter sur des infrastructures différentes, le client peut également choisir de procéder à une géo-réplication de ses données dans un autre datacenter, moyennant un surcoût de 20%. Bien sûr, Microsoft étant un opérateur américain, il reste assujetti au Patriot Act qui le soumet à laisser le gouvernement des Etats-Unis accéder aux données de ses clients en cas d'enquête anti-terroriste.
Avec la montée en puissance de Microsoft et l'arrivée de nouveaux entrants, la concurrence s'annonce de plus en plus vive sur le marché des services IaaS en France. Cette semaine, Lunacloud, un autre opérateur de cloud, annonçait des offres IaaS dans l'Hexagone.
IaaS : Microsoft dope Windows Azure pour concurrencer AWS
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Ouverts depuis juin 2012 en mode preview, les services IaaS de Microsoft sur Windows Azure disposent désormais du support de l'éditeur et de contrats de niveaux de service. Virtual Machine et Virtual Network bénéficient d'un SLA mensuel, de 99,95% pour l'un et 99,9% pour l'autre. Microsoft veut aussi se battre sur les prix, notamment face à Amazon Web Services.
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