L'IA est plus que jamais à l'agenda des entreprises françaises, et celles du secteur numérique n'y échappent pas. Le dernier baromètre Innovation de Numeum - qui représente les intérêts des éditeurs et des SSII - fait ressortir en effet une percée significative de l'IA mais aussi de la cybersécurité en termes de priorités d'investissement en R&D et d'innovation. En 2024, 81 % des entreprises françaises placent ainsi l'intelligence artificielle en tête, alors qu'elles étaient 70 % à le faire un an plus tôt. Idem pour la cybersécurité avec désormais 52 % des membres de Numeum qui en font une priorité d'investissement versus 40 % en 2023. « Face à l’urgence de la prise en compte de l’IA des arbitrages en termes d’investissement R&D sont pris. La cybersécurité est le seul autre axe à progresser. L’ensemble des autres sujets sont en net reculs par rapport à 2023 », indique Numeum.

Ce désir d'investir apparait toutefois quelque peu contrarié, eu égard à un contexte économique compliqué et un climat d'affaires incertain. Ainsi, 66 % des sondés pointent les ressources financières comme étant un frein pour dégager tout le potentiel de leurs innovations. Une part en progression de 6 points par rapport à 2023 (60 %) et même de 14 points sur deux ans (52 %). « Alors que l’accès et les montants des financements publics sont globalement salués par nos adhérents, ceux-ci pointent du doigt les ressources financières comme étant le principal frein à l’innovation. Cela posera un problème si cette source de financement venait à diminuer. » Le rapport pointe par ailleurs un autre problème, les compétences humaines.  « 2024 a été une année de croissance ralentie pour nos adhérents, ce qui a un impact direct sur leurs recrutements ce qui peut être un frein dans le développement de la R&D », poursuit l'organisation professionnelle.

Moins facile d'innover et de récupérer les crédits d'impôts

Parmi les autres enseignements de l'étude, on retiendra que 64 % des répondants indiquent qu'il est facile d'innover en France. Rassurant ? Cet indicateur pourrait l'être s'il n'était pas en baisse de 4 points d'une année sur l'autre. Par ailleurs les entreprises du numérique sont également confrontées à un obstacle de taille : les délais administratifs pour la restitution des créances en crédit d'impôt recherche (CIR) et crédit d'impôt innovation (CII). 48 % des répondant indiquent que ces délais dépassent les sept mois, compromettant leur trésorerie, alors qu'ils étaient 42 % en 2023.