Le cofondateur d’Andreessen Horowitz (a16z), Ben Horowitz, a annoncé que la célèbre société de capital-risque commencerait à faire du lobbying aux États-Unis pour s'assurer que la croissance des technologies à fort potentiel, y compris l'IA et la cryptographie, ne sera pas entravée par des réglementations et des politiques. « Si un candidat se dit favorable à un avenir optimiste basé sur la technologie, nous le soutiendrons. S'il veut étouffer des technologies importantes, nous serons contre lui », a déclaré Ben Horowitz dans un récent billet de blog. Même si Ben Horowitz a affirmé que c'était la première fois que l'entreprise décidait de s'impliquer directement dans le lobbying politique, en octobre 2022, la société avait déjà organisé une collecte de fonds pour soutenir un membre du Congrès de New York favorable aux politiques pro-crypto.
Toujours dans ce billet de blog, Ben Horowitz a expliqué que l'entreprise n'était pas complètement opposée aux réglementations. « Comme nous l'avons vu avec la régulation de l'Internet dans les années 1990, une réglementation de qualité peut permettre à une industrie de prospérer tout en protégeant les consommateurs. Cependant, comme nous l'avons vu avec la réglementation de l'énergie nucléaire, une réglementation malavisée et politisée peut tuer une industrie et exacerber considérablement des problèmes comme le changement climatique ». Ce dernier a également laissé entendre qu'une « mauvaise réglementation » aurait un impact négatif sur le « leadership technologique mondial » de l'Amérique. En outre, le cofondateur d’a16z a déclaré que si les « grandes entreprises IT » sont bien représentées, elles étaient plus préoccupées par la « préservation de leurs monopoles » que par la garantie d'une « réglementation équitable ». « Cependant, notre régime réglementaire et nos processus sont construits sur la base d'un modèle de technologies rudimentaires datant de la révolution industrielle. Par conséquent, nous risquons de nuire à bien plus de personnes que nous n'en sauvons avec nos mesures de sécurité », a encore déclaré Ben Horowitz dans ce billet.
Réglementer ou ne pas réglementer l'IA
Garantir une législation en faveur de l'IA et de la cryptographie serait bénéfique pour a16z, car son portefeuille d'entreprises comprend plusieurs start-ups spécialisées dans l'IA et la cryptographie, notamment Citizen, Coinbase, alchemy, Cryptoys et Character.ai. Au début de l'année, le cofondateur de la société, Marc Andreessen, a publié un manifeste techno-optimiste qui prône un développement non réglementé des technologies. On y lit par exemple : « Tout ralentissement de l'IA coûtera des vies. Ces morts qui auraient pu être évités grâce à l'IA dont on a empêché l'existence sont une forme de meurtre ».
La décision d'a16z de faire pression en faveur d'un développement non régulé des technologies intervient à l'approche des élections présidentielles américaines de novembre 2024. De plus, les États-Unis travaillent à l'élaboration de règles pour encadrer l'IA, car de plus en plus d’entreprises adoptent des systèmes alimentés par l'IA pour améliorer leur productivité. Certaines villes et certains États américains ont déjà adopté des lois limitant l'utilisation de l'IA. En outre, le président Joe Biden a récemment demandé aux agences gouvernementales d'évaluer les produits d'IA afin de s'assurer qu'ils ne constituent pas une menace pour la sécurité du pays. Conformément à ce décret, les principales entreprises IT, comme Microsoft, Amazon et Google, devront communiquer au gouvernement les résultats des tests effectués sur leurs nouveaux modèles avant qu'ils ne soient mis à la disposition du public. Début décembre, l'Union européenne (UE) est devenue la première grande puissance à conclure un accord historique sur la réglementation des systèmes d'IA, lequel prévoit la catégorisation des risques, la transparence et des sanctions en cas de non-respect des règles. La question de savoir si l'IA doit ou non être réglementée suscite toujours plus de débats. D'un côté, certains pensent que l'IA est dangereuse pour l'humanité et doit être réglementée, tandis que d'autres estiment qu'il faut la laisser se développer car elle promet d'apporter des avantages sociaux et économiques à la société.
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