Sans surprise, le mainframe reste solide sur ses fondations, ainsi que le confirme pour la 15ème année de suite l’étude réalisée par BMC. Il est établi et compris que ce système centralisé demeure de façon persistante un composant critique de l’entreprise numérique moderne et un hub émergent de l’innovation devops, pointe le rapport. Alors que les charges de travail augmentent, les grandes organisations continuent à héberger la plupart de leurs données sur les mainframes dont la gestion des opérations évolue rapidement. L’automatisation et l’intelligence artificielle se sont mises en place pour gérer ces plateformes. L’IA et le machine learning ont également accéléré la mise à disposition des applications et amélioré leur qualité, renforcé la sécurité, la disponibilité et la résilience, souligne l’étude de BMC.
Lorsqu’elles doivent lister leurs priorités sur leurs applications mainframe, les personnes sondées par l’étude BMC mettent au tout premier plan la conformité et la sécurité, à 63%, ce qui constitue une augmentation de 7 points par rapport à l’an dernier. L’optimisation des coûts et la modernisation des mainframes suivent avec 52% et 48%. Derrière, la récupération de données monte de façon significative à 46%, soit 7 points de plus qu’en 2019. Le besoin en compétences reste toujours fort mais on va voir qu’il semble maintenant beaucoup mieux maîtrisé. Enfin, on voit également progresser de 8 points la mise en oeuvre de l’IA et de l’apprentissage machine cité par 30% des sondés dans les priorités.
Pour affronter le challenge devops, il faut un outillage spécifique
Concernant l’intégration de cet environnement historique dans les projets de transformation numérique, 78% des répondants estiment qu’il faut que les applications mainframme soient capables de s’adapter à la demande en permettant des mises à jour plus fréquentes qu’actuellement. Cependant, comme l’a indiqué un client européen de BMC évoluant dans le secteur de la banque, mettre en oeuvre devops sur le mainframe peut poser des défis en matière de programmation des applications, en incluant la complexité de l’orchestration multiplateformes, défis qui peuvent se révéler particulièrement difficiles à relever sans disposer d’une visibilité efficace de bout en bout. Pour affronter ce challenge devops, trois exigences s’imposent : 40% des sondés évoquent le développement d’outillage spécifique, 39% le recours à des outils de gestion de code et 34% tablent sur la gestion du changement.
Des équipes plus jeunes et plus féminines
Ces 20 dernières années, le départ en retraite des collaborateurs spécialisés sur ces environnements a constitué l’une des préoccupations récurrentes dans les entreprises. On a beaucoup craint que ce domaine n’intéresse pas la relève et les fournisseurs concernés ont pris le sujet à bras le corps. Il apparaît maintenant que les rênes ont été reprises par la génération suivante et qu’en outre, la disparité de la représentation hommes/femmes se réduit maintenant sur ces sujets. Les chiffres sont éloquents. En 2019, les équipes mainframes étaient constituées à 46% de personnes entre 30 et 49 ans et à 37% de personnes entre 50 et 64 ans. En 2020, le premier groupe est passé à 54% tandis que le second s’est réduit à 30%. Et l’on trouve aussi 14% de personnes entre 18 et 29 ans (15% en 2019). Dans les équipes, la proportion de femmes est par ailleurs passée de 30 à 40%.
En 2020, les équipes chargées des environnements mainframes ont rajeuni. A 68%, elles sont composées de personnes ayant moins de 50 ans. (Source : étude BMC « Explore the state of the mainframe in 2020 ». Agrandir l'image
Quant à l’expérience sur les mainframes à l’oeuvre dans les entreprises interrogés, elle montre à l’évidence que les équipes ont été renouvelées. En 2019, 36% des personnes avaient plus de 20 ans d’expérience et 13% entre 11 et 20 ans de pratique. Ces proportions sont tombées à 18 et 12% en 2020 tandis que 35% des sondés indiquent maintenant une expérience de 1 à 5 ans sur le mainframes et que 28% affichent de 6 à 10 ans d’expérience. A cela s’ajoutent 8% indiquant une expérience inférieure à un an.
41% utilisent AIOps sur mainframe et sur les autres plateformes
L'avant-dernière partie de l’étude porte sur l’automatisation. En tant que colonne dorsale de l’environnement du business digital, le mainframe a vu son activité considérablement augmenter. Cette année, 54% des répondants signalent un volume de transactions supérieur, 47% pointent un volume de données plus élevé et 44% indiquent que le nombre des bases de données de leur mainframe a augmenté l’an dernier. Ces tendances ont contribué à accroître le focus sur l’IA et l’automatisation. Actuellement, 41% des sondés utilisent AIOps (artificial intelligence for IT operations) à la fois sur leur mainframe et sur leurs autres plateformes contre 31% en 2019. Par ailleurs, 31% indiquent que ces deux types d’environnement alimentent les mêmes solutions d’entreprise, contre seulement 20% l’an dernier. Enfin, seuls 17% des répondants disent n'utiliser actuellement AIOps dans aucun de leur environnement. Ils étaient encore 31% à le dire l’an dernier.
Sécurité : 65% utilisent un SIEM dédié au mainframe
Enfin, sur la sécurisation critique des données mainframe, il apparaît que 65% des participants à l’enquête utilisent maintenant un SIEM dédié à leur mainframe ou réfléchissent à en déployer un, contre 57% en 2019 (il reste 13% de sondés qui pensent que ce n’est pas une exigence). Pour ceux qui en ont un, 34% (contre 28% l’an dernier) envoient désormais les données de leur SIEM mainframe vers leur SIEM d’entreprise et 38% évaluent cette approche. « Alors que le mainframe est hautement sécurisable, peut-être plus que toute autre environnement d’entreprise, cette sécurisation dépend toujours des meilleures pratiques actives comme l'analyse des vulnérabilités, les tests de pénétration et les audits de sécurité pour assurer une protection efficace », souligne BMC.
En conclusion de son enquête, le fournisseur de solutions pour mainframes résume les trois thèmes clés qui figurent en ce moment au premier plan de l’agenda du mainframe : l’adaptation, l’automatisation et la sécurisation.
Zoom sur la France
Quelques chiffres de l'étude BMC dressent un tableau des priorités remontées des utilisateurs de mainframes en France. Ainsi 85% des répondants français, contre 90% de l'ensemble des répondants, considèrent le mainframe comme une plateforme essentielle à la croissance de leur entreprise et à l’hébergement d’applications stratégiques sur le long terme. Ils sont tout autant à prévoir d’augmenter la puissance en Mips de leur plateforme. La sécurité et la conformité du mainframe sont mises en tête des priorités de 67% des personnes sondées. Enfin, 58% des entreprises françaises interrogées ont augmenté leur volume de transactions et 40% le volume de leurs données sur leur plateforme mainframe en un an.
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