En choisissant le Campus Cyber ce jeudi matin pour sa conférence de presse, Hub One avait déjà donné le ton de ses orientations dans les prochaines années. Guillaume de Lavallade, directeur général du groupe a en effet dressé les horizons de la société pour 2025. En préambule, il a donné un état des lieux de l’entreprise impactée par la crise du Covid, « en 2020, les résultats ont reculé de 9% », principalement dû à la mise à l’arrêt du transport aérien. « Mais à la fin 2020, il y a eu une accélération des demandes des clients qui voulaient accélérer sur la digitalisation de leurs activités », ajoute le dirigeant. Cette croissance s’est ressentie sur les résultats 2021 en affichant un revenu de 157 M€ (en hausse de 15% sur un an).
En 2025, le groupe a l’ambition d’atteindre 250 M€ de revenus en misant sur la croissance de ses trois métiers phares : télécoms, traçabilité et cybersécurité. Cet ensemble doit répondre à plusieurs tendances du marché. Ainsi sur la partie télécoms, « nous voulons devenir l’opérateur de référence sur la 5G professionnelle », explique Guillaume de Lavallade. Hub One détient une licence délivrée par l’Arcep pour faire de la « 4G évolutive 5G professionnelle ». L’opérateur a commencé à faire ses armes auprès des aéroports parisiens (Roissy, Orly et le Bourget) : rien de plus normal après tout en tant que filiale des Aéroports de Paris. « Nous avons couvert une zone de 55 km² avec pas moins de 130 antennes déployées pour la partie outdoor et près de 2 millions de m² pour la partie indoor », explique Henri Tallon, en charge de l’activité télécom. Fort de cette expérience, Hub One a été retenu dans le cadre du plan de relance pour mener un projet nommé Dev 5G Industrie qui vise à réaliser des expérimentations dans les secteurs portuaire (notamment avec Haropa), aéroportuaire et industriel. « Un récent rapport a montré que la 5G privée était un peu en retard, mais je crois que cela va fortement se développer dans les prochaines années », estime Guillaume de Lavallade.
La traçabilité se verdit de plus en plus et la cybersécurité muscle la réponse à incident
Autre pilier de cette stratégie de croissance, la traçabilité est souvent un aspect un peu moins connue, mais elle a été essentielle pendant la période de la crise sanitaire. « Nous sommes là pour créer, intégrer, maintenir des solutions de bout en bout sur différents secteurs allant de l’industrie sur les chaînes de production à la logistique pour l’optimisation des entrepôts », précise Benoit Duchêne, en charge de la division Traçabilité chez Hub One. Le groupe dispose donc d’expertise en matière d’Internet des objets et de connectivité. Sur ce point, interrogé sur un intérêt éventuel pour le rachat des activités de Sigfox, le directeur général a été formel, « nous n’avons pas candidaté ». Il préfère se focaliser sur des domaines plus porteur comme la maintenance, la réparabilité et le recyclage. Des éléments de plus en plus demandé dans les appels d’offres, « un client dernièrement a demandé dans sa demande de renouvellement de dizaine de milliers de terminaux que 20% soient recyclables ».
Enfin dernier volet et non des moindres de cette stratégie la cybersécurité, une activité relativement récente pour Hub One mais qui est en forte croissance. Le groupe a d’ailleurs mené des opérations de croissance externe en rachetant Sysdream, Ovéliane et Okïalog. « Nous adressons les trois aspects de la cybersécurité : protection, détection et réponse », souligne Grégory Mauguin, responsable de cette division. Il a listé les différents capacité d’audit (pen test, gouvernance), le développement de solution pour vérifier la conformité des endpoints, la mise en place de solutions techniques, les différentes certifications. Hub One dispose de la qualification Passi (prestataires d’audit de sécurité des SI) de l’Anssi et « nous sommes en cours de qualification sur le PDIS (prestataire de détection d’incidents de sécurité) », explique le responsable. Cette activité de détection et de réponse à travers un SOC et un CERT à vocation à se développer dans les prochaines années. Interrogé sur d’éventuelles acquisitions dans ce domaine, Guillaume de Lavallade constate que, « le marché de la cybersécurité est dans une bulle ». Il préfère miser sur le recrutement de talents et consolider le savoir-faire des derniers rachats.
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