Il fut un temps où les disques durs qui tournaient à 10 000 et, même, 15 000 tours/minute étaient considérés comme la plateforme de stockage la plus rapide du marché. Les premiers SSD les ont rapidement détrôné avec l’irruption de purs players comme Texas Memory, Violin Systems ou Pure Storage sur le marché des baies de stockage full flash. Mais il y a encore beaucoup de serveurs qui utilisent des lecteurs mécaniques, et ils pourraient envisager une approche plus moderne. HPE vient, par exemple, d’annoncer un programme baptisé Very Read-Optimized (VRO) pour remplacer les disques durs SATA 6 Gbit/s par des SSD dans ses serveurs Apollo, ProLiant et Synergy. Ces SSD de 2,5 pouces et 3,5 pouces (QLC NAND) utilisent eux aussi une interface SATA6 – quatre fois moins rapide que le protocole NVMe - et sont des remplaçants enfichables dans les serveurs.
La semaine dernière, HPE a affirmé sur le blog des experts de sa communauté d’utilisateurs que les SSD offriront un meilleur TCO que les disques durs à 10 000 tours/minute, bien que ce ne soit pas vraiment une affirmation difficile à faire. D'après les tests de HPE, il est possible d(atteindre les 70 000 IOPS en lecture sur un lecteur SATA VRO SSD, contre 400 IOPS sur le disque dur 10K le plus rapide proposé par HPE. Ce n'est même pas proche. HPE affirme que la mise à niveau reste rentable. Il affirme que les SSD ont un rendement énergétique jusqu'à trois fois supérieur à celui des disques 10K. « Et depuis des années, c'est exactement ce à quoi HPE travaille : vous permettre de faire l'expérience des performances, de la fiabilité et de l'efficacité énergétique révolutionnaires des SSD sur les plateformes HPE ProLiant, Apollo et Synergy - au prix le plus proche possible des disques durs. Il est désormais possible de remplacer les disques durs dans les environnements de travail courants, et c'est exactement ce que nous sommes heureux de vous proposer », a déclaré la société dans son blog.
Capacités disponibles et tarifs
Les SSD VRO sont optimisés pour une utilisation en lecture. Ils sont conçus pour une utilisation en lecture aléatoire à plus de 80 % et en écriture séquentielle à moins de 20 % (large taille de bloc). Ces charges de travail comprennent les vSAN, les bases de données NoSQL, la BI, les plateformes Hadoop et data lake, le stockage objet, l’IA et le ML. Les lecteurs SSD VRO,qui viennent remplacer des disques durs de 1 à 8 To, possèdent une interface SATA de 6GBit/sec, plus lente que le PCI Express/NVMe, mais qui est tout de même beaucoup plus rapide qu'un lecteur mécanique. Ils sont disponibles avec des capacités de 1,92, 3,84 et 7,68 To en 2,5 pouces et 3,8 et 7,68 To en 3,5 pouces.
L'entreprise fait également valoir des arguments similaires pour les cas d'utilisation ciblée :
-Bases de données SQL : Analyse SQL 10x plus rapide pour un coût total d’acquisition plus faible
-Bases de données NoSQL : NoSQL 7x plus rapide sur HPE ProLiant DL380 avec un coût total d’acquisition plus faible
-Hadoop et Big Data : 2 heures de tri plus rapide sur le HPE Apollo 4200 avec un coût total d’acquisition inférieur
-Magasins d'objets : Des magasins d'objets 6x plus rapides à un coût total d’acquisition plus faible
-Réseau de diffusion de contenu (CDN) : desservir 200x plus d'utilisateurs CDN à un coût total d’acquisition plus faible
-Intelligence artificielle (IA) et apprentissage machine (ML) : formation IA/ML 25 % plus rapide à un coût total d’acquisition
Il manque toutefois une chose : le tarif. HPE n'a pas répondu à une demande de prix, mais nous soupçonnons qu'il est plus élevé que les 640€ HT (sur Amazon) d’un SSD Samsung 860 Pro 4 To. Une petite visite sur le site HPE a suffi pour relever un tarif de 1510$ HT pour un SSD VRO SATA de 4 To. Signalons qu’on peut parfaitement faire rentrer un SSD 2,5 pouces dans une cage 3,5 pouces à l’aide d’un simple adaptateur en plastique très bon marché. Pour expliquer l’avantage en termes de coût sur le moyen et long terme, HPE tient simplement compte d'une consommation d'énergie plus faible, d'un temps de lecture des données plus court et d'une durée de vie plus longue que les disques de 10K, qui ont un taux de défaillance plus élevé que les disques de 7200 tours/minute. Rien de bien nouveau, Pure et Violin expliquait déjà ça en 2010, mais avec une bonne dose de déduplication et de compression.
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