C'est un lieu hautement symbolique - la fondation Louis Vuitton - que la filiale française de Hewlett Packard Entreprise (HPE) a choisi comme cadre pour officialiser sa création mardi 22 mars, à l'occasion d'un événement qui a réuni la fine fleur des dirigeants et managers du groupe ainsi que ses grands partenaires et clients. Une date éloignée du 31 octobre 2015, marquant la naissance juridique de l'entreprise, fruit de la scission du géant HP en deux sociétés distinctes à savoir HP Inc (regroupant les activités PC et impression) et HPE, centré sur les solutions et services pour les entreprises (serveurs, stockage, big data...), mais qui s'explique par la volonté du groupe de prendre le temps d'une certaine forme de remise en question sur son parcours et son avenir.
« Les groupes qui vont perdurer sont ceux qui vont voir plus vite que les autres ce qui va se passer », a lancé Gérald Karsenti, directeur général de HPE France. « La disruption nous percute de plein fouet, on est entré dans l'ère de la 4e révolution industrielle qui nous oblige à nous réinventer totalement. »
Les créatifs au pouvoir
Pour HPE, l'ambition n'est donc pas de « simplement » fournir des solutions pour répondre à une demande, mais bien de porter haut les couleurs de l'innovation en ne reniant jamais ses origines de « boîte d'ingénieurs » qui constituent son véritable ADN. Le grand écart entre survivance du passé et nécessité de vision d'avenir est-il conciliable ? HP veut y croire et mise pour cela sur la créativité. « Ceux qui prennent le pouvoir aujourd'hui, ce sont les créatifs. Il n'y a qu'à regarder autour de nous avec ce qui se passe avec Uber, Blablacar, Airbnb. Le moteur n'est plus la reconstruction industrielle, les marchés financiers. Ce qui va guider l'entreprise de demain, c'est l'innovation et la création », analyse Gérald Karsenti.
Du haut de ses 77 ans (52 ans en France), HP est comme une vielle dame qui se donne les moyens de rester jeune et pour cela, elle compte donc plus que jamais sur ses capacités d'innovation et de création, non seulement pour résister face à la concurrence mais tout simplement survivre dans un environnement devenu particulièrement hostile. « Beaucoup de gens doutaient sur notre scission mais il faut parfois casser pour construire. On peut tout copier mais pas la culture d'entreprise qui fonde notre socle, au service de nos clients », a poursuivi M. Karsenti.
La jointure entre objectifs business et IT assurée par la DG
HPE estime ainsi être paré pour la 4e révolution industrielle, celle du cloud, du devops et de l'Internet des objets, que les entreprises traversent actuellement après celle de la vapeur, de la finance et de l'internet des années 90. Mais face aux ravages de l'économie du partage déstabilisant le modèle économique même des entreprises, ces dernières s'adaptent en misant gros sur leur transformation digitale que HPE - le contraire eut été étonnant - souhaite accompagner au travers de ses fameuses « transformation areas » : migration vers une infrastructure hybride, protection du bureau, amélioration de l'expérience digitale et renforcement du pouvoir des données.
Si aucune recette magique n'existe pour en assurer le succès, quelques ingrédients ne doivent pas être négligés : « La direction générale doit faire la jointure entre les objectifs business et la complexité de l'informatique de son entreprise qui doit être un catalyseur à la mise en oeuvre de sa stratégie », a averti Gérald Karsenti. « On ne peut plus séparer la technologie de la transformation qui permettent ensemble de construire une idée disruptive. »
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