Le chemin a été long, mais HP est le premier fournisseur important à proposer un serveur ARM 64 bits à son catalogue. La puce ARM 64 bits est proposée en option avec la nouvelle gamme de serveurs Moonshot d'HP, laquelle peut accueillir différentes architectures processeurs en fonction des charges de travail à traiter. Les clients qui veulent faire tourner des applications web de mise en cache, comme memecache, ou gérer des charges de travail haute performance nécessitant un débit élevé, peuvent désormais acheter un serveur Moonshot intégrant la puce SoC ARM X-Gene d'Applied Micro. HP propose également un serveur avec un processeur ARM 32 bits de Texas Instruments intégrant une puce DSP. Ce système est adapté au traitement en grosse quantité et en temps réel de flux de données complexes, par exemple pour la protection des fraudes sur les réseaux de commerce électronique. Ces solutions à base de puces ARM s'ajoutent aux systèmes Moonshot basés sur les processeurs x86 déjà vendus par HP.
Les puces ARM sont courantes dans les smartphones et les tablettes, mais, du fait de leur faible consommation d'énergie, leurs promoteurs pensent qu'elles peuvent réduire la consommation des serveurs et apporter une puissance de traitement élevée sans prendre trop de place. Ce sont d'ailleurs les principaux arguments de vente de Moonshot. D'autres fournisseurs, comme Dell par exemple, proposent déjà des serveurs à base de puce ARM 64 bits à certains clients, mais HP est le premier gros fournisseur qui le vend comme un produit standard. « Les clients peuvent commander les nouveaux systèmes depuis hier. La livraison sera faite courant octobre », a déclaré Gerald Kleyn, directeur R&D de Moonshot. « PayPal utilise des serveurs X-Gene en production pour l'analyse de données », a-t-il ajouté, et Sandia National Laboratories en utilise pour une application de calcul haute performance. Le Lab fera part de son expérience pendant la conférence Techcon ARM qui aura lieu cette semaine (1-3 octobre, Santa Clara, Californie).
Une mise en production qui a mis plus de temps que prévue
Il y a trois ans, HP avait évoqué la possibilité de mettre des puces ARM dans Moonshot, mais finalement le constructeur a décidé de reporter son projet à plus tard. Et les premiers systèmes, introduits l'an dernier, étaient basés sur des processeurs Atom d'Intel. Entre temps, son partenaire Calxeda a fait faillite, en partie parce que le marché des serveurs ARM ne démarrait pas. La mise en production et la commercialisation des serveurs ARM 64 bits a pris plus de temps que prévu. Leur mise en place a demandé plusieurs adaptations, y compris de développer un logiciel capable de tourner sous l'architecture ARM. Selon Gérard Kleyn, « la partie logicielle est encore assez limitée, mais ce n'est pas grave dans la mesure où la plupart des entreprises vont utiliser les serveurs pour des tâches spécifiques pour lesquelles faible consommation et haute densité sont pertinentes ». Les nouveaux serveurs Moonshot seront livrés avec le système Ubuntu Linux de Canonical préinstallé, plus une pile de logiciels de ngnix comprenant memecache et d'autres programmes Web. Informix d'IBM, seule base de données commerciale actuellement disponible pour Moonshot, est également proposée en option. HP permet également aux développeurs d'accéder à distance à ses systèmes ARM 64 bits afin de faciliter le développement de logiciels.
Selon Patrick Moorhead, analyste principal chez Moor Insights & Strategy, les processeurs ARM et les nouveaux systèmes comme Moonshot ont un gros potentiel. « Les centres de données atteignent des limites de capacité et ils vont être obligés de se tourner vers des plates-formes plus économes en énergie, qui prennent aussi moins de place », a-t-il déclaré. Cependant, les serveurs ARM ne sont pas adaptés à toutes les charges de travail. « Moonshot est adapté à des usages très spécifiques », a-t-il expliqué. Les nouveaux systèmes Moonshot apportent beaucoup de puissance de calcul dans un petit espace. Tous les châssis Moonshot se présentent sous forme de racks 4.3 unités de hauteur (7,5 pouces) et peuvent accueillir jusqu'à 45 cartes processeurs, ce que HP appelle « des cartouches ». Le refroidissement, le réseau, le stockage et autres composants sont partagés pour optimiser la densité. En fait, chaque cartouche est un miniserveur à elle seule.
Le châssis du Moonshot peut accueillir des cartouches Intel Atom ou ARM 64 bits.
La cartouche X-Gene, appelée Proliant M400, est livrée avec un maximum de 64 Go de mémoire associée, plus un petit facteur de forme SSD de 120 ou 480 Go, et d'une carte d'interface réseau dual-port 10 Gigabits Melanox. À noter que c'est la première fois que HP livre un serveur Moonshot en 10 Go Ethernet. « Le prix d'un système M400 Moonshot démarre à 58 000 dollars HT environ, avec 15 cartouches, un commutateur réseau et trois alimentations », a précisé HP. Le prix du système M800 avec la puce SoC 32 bits Keystone de Texas Instruments démarre à 81 651 dollars HT, avec 15 cartouches, un commutateur réseau, 32 Go de stockage m.2 et 4 blocs d'alimentation. Les systèmes M400 et M800 sont disponibles immédiatement.
HP propose un serveur Moonshot avec des puces ARM 64 bits
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En proposant en option une compatibilité avec des puces ARM pour sa dernière gamme de serveurs Moonshot, HP coupe l'herbe sous le pied de ses concurrents. Le constructeur permet également aux développeurs d'accéder à distance aux systèmes ARM 64-bits pour faciliter la conception de logiciels.
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