Après une levée de fonds de 7 millions d’euros réalisée en juin dernier, Hive annonce aujourd'hui la signature d’un partenariat stratégique pour une durée de quatre ans avec l'Inria (Institut national de recherche en sciences et technologiques du numérique). Son objectif ? Créer une offre de cloud souverain. La start-up Hive, active depuis seulement quelques mois, veut faire parler d’elle et n’hésite pas à taper sur les Gafam pour se faire entendre : « Nous allons construire un cloud souverain, capable de rivaliser avec les cloud providers historiques et garantissant des droits de l’homme numériques » indique David Gurlé, son fondateur. Les fonds levés en juin 2022 doivent servir à développer ce cloud de confiance.
Hive propose à ce jour « un cloud distribué et privé qui combine les ressources inutilisées des ordinateurs » précise David Gurlé. Son produit, HiveDrive, est une solution de stockage classique similaire à OneDrive ou Google Drive, destinée au stockage sécurisé des données. « Nous avons livré notre première version au mois de septembre et nous fournissons une nouvelle version tous les mois qui améliore les fonctionnalités de notre produit au fur et à mesure » ajoute-t-il. Dans sa dernière mise à jour, l’entreprise annonce une version MacOS ainsi que des fonctionnalités supplémentaires : renommer des dossiers et des fichiers, déplacer des dossiers et des fichiers, téléchargement de fichiers et de dossiers plus fiable et amélioration de la messagerie d'erreur. Cette version introduit également un programme d'installation avec une installation et une mise à jour plus fiables pour Windows.
Une mise en service sous peu
Reste que pour construire un cloud souverain, la jeune pousse aurait pu se tourner vers une entreprise plus solide et plus expérimentée qu’elle. Choix surprenant mais stratégique, elle s’associe à l’Inria, institut national de recherche reconnu. « Les défis de construire un cloud souverain de taille globale en utilisant la technologie peer to peer sont multiples, Inria a la mission, l'expérience et la compétence reconnues mondialement sur ces sujets. Nous allons collaborer pour trouver des solutions pragmatiques pour soulever ces défis » détaille David Gurlé. L’INRIA pourra ainsi intensifier les travaux autour des clouds décentralisés tandis que Hive bénéficiera de l’expertise de la recherche publique française
Pour proposer une offre qui soit totalement souveraine, l’entreprise ajoute qu’elle utilise « le chiffrement de bout en bout avec les clés de chiffrement qui sont stockées par l'utilisateur et un placement géographique des données en fonction du désir/législation des utilisateurs ». Elle compte cibler dans un premier temps le grand public d’ici fin 2022, puis s’adressera aux professionnels (2023), puis aux SME (2024) et enfin les grandes entreprises (2025). Côté usages, elle proposera le « stockage et partage sécurisé des données sans limites en premier lieu (avec une disponibilité pour le H2 2022 voir le H1 2023), calcul (workloads) et des programmes sur Kubernetes (H2 2023) ». Reste la question de la tarification. David Gurlé précise que « chaque utilisateur peut partager une partie de ses ressources informatiques : disque dur, CPU, GPU. Si l'utilisateur consomme moins qu'il partage il n'y a pas de frais, c'est gratuit et il gagne de l'argent qui sera versé sur son compte Hive. Si l'utilisateur consomme plus qu'il ne partage, il paie la somme moyenne déterminée par le marché. Nous prenons 5 % de frais de transaction ».
L’Inria intensifie ses travaux de recherche
L’institut de recherche, qui co-pilote un PEPR 1 cloud avec le CEA, prévoit d’intensifier ses travaux autour des clouds décentralisés et de les confronter à une mise en œuvre concrète grâce à ce partenariat. Trois équipes projets vont donc travailler avec les équipes Hive et des recrutements sont prévus pour assurer le développement de l’offre rapidement. Le président-directeur général d’Inria, Bruno Sportisse, n’a pas manqué de souligner l’importance de ce partenariat : « Je suis heureux que nous avancions, à travers un défi Inria, avec l’entreprise fondée par David Gurlé, pour accélérer leur feuille de route de conception » avant de conclure « c’est aussi une belle opportunité de mobiliser conjointement des expertises complémentaires de plusieurs équipes-projets conjointes avec nos partenaires, notamment l’Université de Rennes 1 et de l’Université de Lorraine, pour un plus grand impact ».
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