La Norvège... ses fjords, ses plates-formes pétrolières mais il faudra désormais également compter avec ses datacenters presque green. Implanté dans un ancien dépôt de munitions de l'OTAN au coeur d'une montagne sur l'ile de Rennesoy, près de la ville de Stavanger, le centre de calcul de Green Mountain bénéficie de conditions climatiques et géologiques très favorables. La proximité de la mer du Nord pour commencer, puisque le datacenter est idéalement placé en bordure de l'eau. Un point important quand on sait que pour refroidir les salles informatiques, l'installation conçue par Green Mountain et Schneider Electric puise de l'eau de mer à une température de 8° à une centaine de mètres de profondeur.
Les conditions naturelles du site de Rennesoy ont été habilement exploitées par Green Mountain grâce à l'expertise de Schneider Electric (crédit Green Mountain).
Grâce à un système de siphon naturel, l'eau est transportée jusqu'à des bassins pour alimenter des échangeurs thermiques (eau de mer/liquide du datacenter). Les pompes hydrauliques ne sont utilisées que pour l'amorçage. Mais comme le système n'est pas fermé, l'eau de mer finit par être rejetée à une température de 15°, nous a expliqué Knut Molaug, CEO de Green Mountain. L'impact sur l'environnement n'est pas nul mais il est négligeable quand on sait par ailleurs que l'approvisionnement en énergie est fourni par deux centrales hydroélectriques situées en amont du datacenter. Rien d'extraordinaire toutefois quand on sait qu'en Norvège 98,5% de l'énergie électrique est assurée par des ressources hydrauliques. En France, c'est 75% mais pour le nucléaire.
Redondance des équipements critiques
Partenaire incontournable du site, Schneider Electric a également fourni l'ensemble des équipements nécessaires à l'alimentation électrique du site, des cellules moyenne tension en passant par la distribution basse tension jusqu'aux onduleurs modulaires, des Symmetra MW. Tous les équipements critiques sont bien sûr redondants et les batteries électriques qui régulent la tension électrique seraient capables d'assurer 30 minutes d'autonomie aux 3 000 habitants de l'île de Rennesoy, en attendant le démarrage des groupes électrogènes diesel, fournis par Perkins. Des réservoirs de 35 000 litres de carburant alimentent ces derniers si besoin. La distribution du froid est également assurée par un système de climatisation fourni par Schneider de type inrow cooling qui permet d'extraire la chaleur produite par les systèmes informatiques. Le confinement thermique de l'allée chaude des pods est assuré par la solution Schneider EcoAisle qui contribue à améliorer le rendement de la climatisation.
Une seule galerie est exploitée mais le datacenter peut encore s'étendre (crédit Green Mountain).
Le décor posé, place au datacenter qui occupe pour l'instant une surface de 12 000 mètres carrée même si aujourd'hui seuls 10% sont occupés par des clients norvégiens (banque et pétrole). Quinze pods sont en activité mais le directeur commercial, basé à Londres, à bon espoir d'attirer des entreprises américaines qui désirent renforcer leurs activités en Europe. Avec plusieurs liens en fibre optique vers le Royaume Uni et le continent, la compagnie a connecté son centre de calcul aux principales capitales Européennes avec une latence de 3 ms vers Oslo, 8 vers Copenhague, 6,5 vers Londres ou encore 15,5 vers Francfort.
Un des tunnels de service du centre de Rennesoy (crédit Green Mountain).
Une extension est encore possible
Aujourd'hui une seule galerie d'une longueur de 320 mètres de long - parmi les cinq de la base militaire - a été aménagée mais Green Mountain compte bien exploiter deux autres tunnels. Les premières galeries ont été creusées en 1964 par l'Otan et les dernières - sur un total de 5 donc - en 1994. L'investissement de Green Mountain se monte à 50 millions d'euros à ce jour pour le datacenter de Rennesoy et son site de secours à Rjukan dans la région de Telemark en Norvège. Ce dernier a également été conçu pour avoir un impact minimum sur l'environnement. Green Mountain termine la certification Tier III pour ces deux datacenters auprès d'Uptime. Décriée (la note en PUC repose sur une simulation pleine charge), cette qualification reste toutefois un marqueur pour les entreprises même si une alternative commence à se dessiner en Europe avec DCEM.
La salle chaude d'un des pods en activité chez Green Mountain (crédit Green Mountain).
Chapitre sécurité, on retrouve les solutions habituelles, à savoir caméras, accès via un sas avec code pin et lecteur d'empreintes digitales. Le datacenter est piloté grâce à l'outil de supervision StrxureWare for Datacenter, la suite logicielle DCIM de Schneider Electric qui fournit aux opérateurs et aux exploitants les informations utiles leur permettant de garantir le parfait équilibre entre haute disponibilité et efficacité, et ce tout au long du cycle de vie du datacenter.
Une concurrence acharnée
Green Mountain n'est toutefois pas la seule société en Norvège à surfer sur la vague des datacenters green et sécurisés, le site de Lefdal profite également des conditions locales pour exploiter les anciennes galeries d'une mine. c'est pas moins de 120 000 mètres carrés qui pourraient accueillir des équipements informatiques avec le concours d'IBM et Rittal (un des concurrents de Schneider) et le soutien du ministère norvégien du Commerce et de l'Industrie. Pour l'instant seul 10% de cet espace est aujourd'hui exploité. Ici encore, on attend les entreprises.
Green Mountain Rennesoy, le datacenter qui venait du froid
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La croissance continue des besoins en ressources informatiques pour le calcul et le stockage dans les entreprises a entrainé la construction de datacenters de nouvelle génération, un peu plus respectueux de l'environnement. Le centre de calcul de Green Mountain à Rennesoy en Norvège a ainsi été conçu dès l'origine avec le souci de minimiser son impact sur l'environnement.
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La Norvège confirme avec cette annonce sa place dans le domaine de l'informatique, et par un bel effet d'annonce ("Nous on utilise les ressources du site"), joue les "techniciens green".
Signaler un abusC'est bien d'utiliser des sites déjà disponibles (tous ne peuvent pas le faire), et d'etre 'économe'. Reste qu'un data-center (où qu'il soit), pour se valider à besoin de servir (sinon pourquoi le construire).
Il faut juste souhaiter que les process industriels de production soient propres eux aussi (dont l'industrie de l'aluminium, qui reste très polluante et toxique dans ses méthodes).
Ceci étant, à quand l'usage du solaire avec batteries rechargeables pour la fourniture en énergie des sites ?...
Une étude a-t-elle été menée pour comprendre l'impact sur la faune et la flore qui passe de 100 à 30 mètres et de quelques degrés à plusieurs dizaines en quelques minutes ?
Signaler un abus"a surfé" -> "à surfer", merci pour nos yeux de lecteur.
Signaler un abus"Rien d'extraordinaire toutefois quand on sait qu'en Norvège 98,5% de l'énergie électrique est assurée par des ressources hydrauliques. En France, c'est 75% mais pour le nucléaire." Pourquoi éviter à dessein la comparaison avec les 11,4 % d’hydraulique en France ? Pour ne pas froisser les annonceurs EDF ou AREVA ?
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