Pour la 3ème année, les rédactions du Monde Informatique et Distributique, en partenariat avec MyFrenchStartup, ont organisé les Trophées de l’innovation GoToChannel. Dans ce cadre, plusieurs start-ups ont candidaté et ont été soumises à l’appréciation du jury et aux votes en ligne et sur papier lors de l’évènement IT Partners. 4 catégories étaient représentées : cybersécurité, data, digital workplace, green. Un cinquième prix a été décerné en tant que coup de cœur du jury. Tour d’horizon des lauréats de l’édition 2023.
Cybersécurité : ShareID
Fondé en 2020 par Sara Sebti, ingénieure en Statistiques et Finance diplômée de Paris Dauphine et ancienne du secteur bancaire et Sawsen Rezig, docteure en computer vision, ShareID propose une solution de contrôle de l’identité en ligne. « Un jour j’ai changé de numéro de téléphone et j’ai perdu l’accès à mon compte bancaire pendant quelques semaines », se souvient Sara Sebti pour expliquer la genèse de la société. Avec Sawsen Rezig, elle a élaboré une technologie d’authentification forte à base de biométrie aussi nommée « identité digitale ». Concrètement, l’utilisateur enregistre sa carte d’identité et tourne une vidéo de son visage. Une fois l’identité vérifiée et intégrée à la plateforme, ShareID délivre une identité réutilisable sans stocker les données personnelles.
L’offre de la start-up combine 4 briques : une IA entraînée à vérifier l'authenticité des documents d'identité de plus de 120 pays avec un niveau de précision allant jusqu'à 99.9 %, des algorithmes pour la détection du vivant (notamment pour les deep fake, visage en silicone,…), des technologies brevetées d’émission d’une identité digitale et de chiffrement. Sur ce dernier point, le duo a mis au point du « hachage homomorphique » adapté à la biométrie. Parmi les clients, on trouve des organismes gouvernementaux, du secteur bancaire, mais aussi des acteurs de la mobilité. En tout cas, la start-up séduit les investisseurs avec l’annonce d’une levée de fonds de 2 millions d’euros auprès de Newfund et 212founders (CDG Capital) pour « se développer à l’international et notamment aux Etats-Unis », conclut Sara Sebti.
Sawsen Rezig et Sara Sebti ont co-fondé ShareID. (Crédit : ShareID)
Data : Pyxya
L’analyse de données au service du réseau et en particulier du SD-WAN a permis à Pyxya de remporter le prix dans la catégorie data. Créé en 2018 par une équipe de quelques personnes venues de Nextiraone, Pyxya propose des services de SD-WAN en marque blanche auprès d’intégrateurs et d’hébergeurs. Plusieurs solutions du marché de Versa Networks à Nuage Networks en passant par celles de Cisco et Juniper ont été testées. Il a choisi d’implémenter l’offre Contrail devenue Mist de ce dernier.
« Le SD-WAN remonte beaucoup de données, le délai de transit, la gigue, la latence, etc », constate Marc Del Fabbro, président et CEO de Pyxya. Et d’ajouter, « ces données sont sous-exploitées ». D’où l’idée d’intégrer une couche d’analytique à base de machine learning sur ces informations. « Il est alors possible d’automatiser des opérations qui soulagent les équipes d’exploitation et de production, mais aussi d'adapter en temps réel les usages du réseau », souligne le dirigeant. Et de donner l’exemple d’une réunion de direction le lundi sur Teams où la solution propose d’attribuer une meilleure bande passante pendant cette période-là.
Marc Del Fabbro, CEO et président de la start-up Pyxya. (Crédit : Pyxya)
Digital Workplace : Mocka
Le développement du no-code/low-code est au cœur du développement de la start-up Mocka. Très récente, elle a été fondée en décembre 2022 par Sofiane Fertah et Samia Ouldji. Mais les deux créateurs travaillent sur le sujet depuis 2 ans avec pour ambition de faciliter la création de prototype d’application mobile compatible iOS et Android à partir d’une maquette d’UX/UI. La solution fonctionne avec des services de design réputés comme Figma, Adobe Xd, Sketch ou Canva.
L’offre Mockapp Studio se charge de générer un prototype d’application mobile permettant de prévisualiser le résultat final, de tester et valider son interface avant tout développement. « L’application est générée en moins d’une minute » indique Sofiane Fertah, et « les clients des designers UX/UI et des agences peuvent laisser des commentaires, des feedbacks directement sur le design par exemple dans Figma ». Un moyen de fluidifier leur travail commun. La distribution de la solution se fait à la fois en direct sur la plateforme SaaS de Mocka, mais aussi sur les marketplaces de certains éditeurs cités précédemment.
Sofiane Fertah et Samia Ouldji, les deux co-fondateurs de Mocka. (Crédit : Mocka)
Green : Hello RSE
Quand le e-commerce et les exigences RSE se rencontrent, cela donne une marketplace responsable, Hello RSE. Fondée en 2018, la start-up lance une première plateforme en avril 2019 nommé Educ&Co qui va vite se transformer en Hello RSE, se souvient Olivier Perron, fondateur de la société. Le site a donc pour ambition de référencer environ 100 000 produits (d’abord IT puis s’est élargi à d’autres produits) en fonction de leur impact social et environnemental tout en promouvant le caractère local. La marketplace s’adresse notamment aux achats publics, de gré à gré (éducation, collectivités locales).
L’idée de la société bordelaise a séduit les investisseurs car en septembre dernier, elle a annoncé une levée de fonds de 1,4 million d’euros auprès de la Banque des Territoires et BADGE (Business angels des grandes écoles). Elle servira à recruter et à accélérer la croissance de l’entreprise. Sur les prochains chantiers, Olivier Perron évoque « l’élargissement et l’accélération de la plateforme vers la partie BtoB avec des recrutements et l’élaboration d’une stratégie de distribution en marque blanche de la marketplace ».
L'équipe Hello RSE avec en bas au centre, Olivier Perron, le fondateur de la start-up. (Crédit : Hello RSE)
Coup de cœur du jury: 1 km à pied
Fondée en 2020 par Laure Wagner (ancienne de chez Blablacar) et Wai-Ki Wong, 1km à pied propose un logiciel RH en mode SaaS aux entreprises multi-sites pour identifier les employés de terrain qui pourraient faire le même travail plus près de chez eux afin de réduire des millions de trajets domicile-travail. « Nous proposons de la data analyse à partir de l’adresse des salariés et plusieurs API de calcul de trajet », indique Laura Wagner. A partir de ces données, les entreprises multi-sites peuvent ainsi proposer à leurs salariés de travailler dans un lieu plus proche de leur domicile.
La start-up travaille avec des sociétés comme Lidl, Point P, Sodexo ou Eurométropole de Strasbourg. « Cela représente un gain pour les salariés en moyenne de 20,4 km par jour » précise la co-fondatrice. L’outil a donc plusieurs vertus : impact climatique (réduction de CO2 avec la suppression de trajets), axe social (pour le budget des salariés), intérêt pour les employeurs (fidélisation des employés). Concernant l’évolution de l’outil, Laure Wagner donne deux caps : l’automatisation, « avec nos premiers clients, nous travaillons à automatiser plus les process » et l’intégration aux ERP, « pour mettre à jour rapidement les informations à destination des RH ». Elle conclut en soulignant que la jeune pousse continue de grandir et recrute notamment des développeurs Java.
Laure Wagner est la fondatrice et la CEO d'1 km à pied.
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