Selon plusieurs sources concordances outre-Atlantique, Twitter discuterait l’idée d’un rachat avec plusieurs sociétés dont Google, Salesforce et Verizon. Malgré tous ses efforts, notamment dans le domaine de la vidéo sociale, la croissance de l’entreprise est au point mort et les revenus ont diminué au cours des deux dernières années. Précisément depuis le retour de Jack Dorsey au poste de CEO. Malgré les purges, le co-fondateur de Twitter n’est pas parvenu à relancer le service de microblogging qui serait mis en vente au prix de 16 milliards de dollars selon l’agence Bloomberg Technology qui retient comme référence la cession de Linkedin à Microsoft (24 milliards de dollars). Précisons que si Jack Dorsey serait réticent à l’idée de céder l’entreprise, l’autre co-fondateur et membre du conseil d’administration, Ev Williams, pousserait lui à la vente, mais à un prix beaucoup plus élevé. Les banques Goldman Sachs et Allen & Co. ont été retenues pour évaluer les propositions.
Si on comprend bien ce que Google pourrait faire avec Twitter, notamment en termes de recherche et de placements publicitaires, la complémentarité avec Salesforce est moins évidente. La firme de Marc Benioff pourrait analyser plus facilement les sentiments des consommateurs et clients sur les marques avec son outil Radian6. Twitter dispose également de données sur les tweets et les utilisateurs, permettant de cibler plus directement les professionnels influents et les départements marketing des entreprises. Mais Salesforce - qui a déjà racheté Buddy Media en 2012 sans réussir à en faire grand chose et qui affiche un cours d’action au plus bas depuis six mois (-5,6% vendredi dernier) – est-il vraiment prêt à débourser 16 Md$ pour le service de microblogging ?
Twitter pourquoi faire ?
Verizon, qui est en passe de finaliser l’acquisition de Yahoo, regarde aussi le dossier Twitter mais qui de Google, Salesforce ou de l’opérateur pourra relancer l’entreprise qui a connu un turn-over important à sa direction depuis cinq ans. La croissance des utilisateurs est en berne depuis six mois, notamment aux États-Unis. Les annonceurs ne dépensent pas autant que prévu, et la suspicion légitime quant aux audiences des médias sociaux vient d’être renforcée par les récents aveux de Facebook qui a gonflé les chiffres de visionnage de ses vidéos. Twitter ambitionnait de devenir un passage obligé et omniprésent utilisé quotidiennement par tous les internautes mais la multiplication des abonnements et les tweets promotionnels - imposés par l’entreprise - aboutissent à un bazar sans nom que même TweetDeck ou d’autres outils n’arrivent plus canaliser.
Reste le bon vieux moteur de recherche mais alors pourquoi utiliser Twitter ? Pour l’effet caisse de résonance : protester conte un régime oppressif, brandir ses idéaux humanistes ou réactionnaires, crier sa haine du monde, de l’autre ou de la société du spectacle. Guy Debord n’est plus des nôtres mais les situationnistes sont présents sur Twitter… Enfin, ce qu’il en reste.
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