Après avoir réorganisé son top management, Thomas Kurian, CEO de Google Cloud a lancé l’évènement Next 21 qui une fois encore se déroule en virtuel. Cette conférence est l’occasion pour le fournisseur de cloud de dévoiler les derniers produits et aussi d’accompagner les tendances du marché. Sur ce dernier point, le dirigeant s’est arrêté avec la presse sur le marché européen en insistant sur la problématique de souveraineté, « notre portefeuille évolue pour être en conforme à ces exigences ». Il a bien sûr mis en avant les deux accords signés récemment : Deutsche Telekom (via T-System) et Thales. Il a aussi évoqué le partenariat avec OVH et les différentes régions qui vont ouvrir, dont Paris (prévu au début 2022).
Une offre de cloud hybride plus structurée
En dehors de ce focus sur le vieux continent, Next s’est arrêté sur le sujet du cloud hybride en présentant un portefeuille de solution. « Nous constatons que plusieurs facteurs empêchent les clients de passer immédiatement au cloud public », précise Sachin Gupta, vice-président des produits IaaS. Parmi ces contraintes, il liste les besoins de faible latence ou des grands volumes de données à traiter, ainsi que des exigences en matière de sécurité, de résilience. Pour adresser ces revendications, la firme a présenté l’offre Google Distributed Cloud (GDC) Hosted. Elle peut être installée dans le datacenter de l’entreprise, de partenaires (colocation ou opérateur) et en périphérie (Edge)
Il s’agit d’une architecture de référence comprenant du matériel et des logiciels. Sur l’aspect matériel, elle comprend des serveurs et du stockage issus de partenaires comme HPE ou Dell, ainsi que NetApp. La brique logicielle est assurée par Anthos, l’outil de déploiement et de gestion des workloads Kubernetes aussi bien dans des environnements sur site que cloud. Les clients peuvent en local utiliser les services de Google Cloud (base de données, analytique, machine learning, …). L’offre n’est pas sans rappeler OutPosts d’AWS ou Azure Stack. Dans ce cadre-là, Google tente de rattraper son retard sur ses concurrents. Google Distributed Cloud Hosted sera disponible en avant-première au cours du premier semestre 2022. Les opérateurs télécoms ne sont pas oubliés avec la déclinaison Edge de GDC en intégrant des fonctions d’accès réseau notamment 5G au plus près des clients pour réduire la latence nécessaire aux applications. L’offre s’appuie notamment un partenariat avec Ericsson et Nokia, mais utilise aussi les 140 réseaux edge de Google. Elle est disponible dès maintenant en preview.
La sécurité s’étoffe
En dehors de la question technique sur la migration des applications dans le cloud, la problématique de la sécurité demeure en filigrane de chaque projet. Google Cloud insiste depuis quelques années sur ce point en faisant des propositions autour des clés de chiffrement par exemple. Aujourd’hui, la firme s’attaque à l’accompagnement des entreprises de toutes tailles sur ces sujets.
Dans ce cadre, elle a créé la Cybersecurity Action Team qui regroupe des experts de l’ensemble des divisions de la société. Ce groupe doit soutenir la sécurité et la transformation numérique des gouvernements, des infrastructures critiques, les grandes entreprises et les PME-PME. Ce soutien passe par la réalisation d’ateliers, mais également par un service de réponse à incident, de préparation d’exercice de crise. Toujours sur la sécurité, Google Cloud a dévoilé le programme Work Safer qui a pour vocation de sécuriser les environnements de travail dans un contexte hybride (présentiel et distanciel). Cette initiative combine plusieurs offres dont BeyondCorp Enterprise de Google Cloud, mais également la protection des endpoints via un partenariat noué avec CrowdStrike et Palo Alto Networks.
L’aide à la décarbonation des entreprises
Pour beaucoup d’entreprises, le développement durable est devenu un élément important y compris sur l’aspect IT. Google Cloud l’a bien compris et met à disposition des services spécifiques pour les aider dans cette démarche. Ainsi, il fournit un tableau de bord de l’empreinte carbone du cloud, réalisé en collaboration avec HSBC, Atos et l’Oréal. Ce tableau retrace les émissions de gaz à effet de serre de l’utilisation de GCP. « Les clients peuvent surveiller leurs émissions de gaz à effet de serre au fil du temps par projet, par produit et par région, ce qui permet aux équipes informatiques et aux développeurs de disposer d'indicateurs qui les aident à réduire leur empreinte carbone », explique Jenn Benett, CTO de Google Cloud.
Autre initiative, la firme annonce Unattended Project Recommender, une extension d’Active Assist Recommender de GCP qui utilise l'apprentissage automatique pour rechercher les projets inactifs qui peuvent être supprimés et ainsi éviter une facturation inutile ainsi que des émissions dommageables. Citons enfin la mise à disposition auprès de certains clients de Google Earth Engine (combinant BigQuery, Cloud AI, Google Maps Platform et Earth Engine). Cette plateforme permet aux entreprises de suivre, surveiller, et prévoir les changements à la surface de la Terre dus à des événements météorologiques extrêmes ou à des activités d'origine humaine. Elles appréhenderont mieux les risques et de prendre des actions spécifiques : proposer un approvisionnement responsable en matières premières, une gestion durable des terres, une réduction des émissions de carbone, etc.
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