Un coup de poker, voilà ce que Google a tenté hier en prenant la décision d'orienter les recherches sur le site Google.cn, vers son voisin Google.com.hk, basé à Hong Kong et non soumis à la censure des autorités chinoises suite aux accords sino-britanniques de septembre 1985 sur le retour de l'enclave à la Chine. Cette décision intervient à un moment de grandes tensions entre le pouvoir chinois et le géant de l'Internet. Ce dernier accuse la Chine d'être à l'origine de plusieurs attaques contre son service de messagerie, Gmail, et de pratiquer une censure systématique sur des sujets sensibles (droits de l'Homme, Tibet, Falulong, etc.). Il ya quelques jours des rumeurs indiquaient que Google pourrait quitter la Chine à partir du 10 avril. En redirigeant les recherches, Google choisit donc une voie légale comme il l'explique dans son blog, en soulignant que les autorités chinoises peuvent prendre la décision à tout moment de bloquer l'accès aux services fournis par la plate-forme de Honk Kong.
Une once de diplomatie et un soupçon de business
Les autorités chinoises ont réagi vertement dans un premier temps en condamnant l'initiative de Google. Elles l'estiment contraire au contrat signé par les sociétés qui désirent s'installer en Chine. Dans un deuxième temps, Pékin a cherché à minimiser l'affaire, car elle a des implications diplomatiques. Hillary Clinton, secrétaire d'Etat aux Affaires Etrangères, s'était récemment entretenue du sujet avec son homologue chinois. Depuis, la Chine a expliqué que l'action de Google n'aura pas d'impact sur les relations sino-américaine, sauf « si certains veulent le politiser » a souligné le ministre des affaires étrangères Qin Gang et de rappeler qu'il s'agit « d'un dossier commercial particulier ».
Goggle est un simple outsider en Chine
En effet, Google ne devrait pas complètement quitter la Chine. Sur son blog, la société de Mountain View indique qu'elle gardera une antenne commerciale ainsi qu'un laboratoire de R&D. Le nombre de personnes affectées dépendra du blocage ou non du portail à Hong Kong. Sur le marché de la recherche sur Internet, Google est un simple outsider qui a un concurrent de poids, le champion local, Baidu. Il n'en demeure pas moins que la Chine représente un potentiel économique important et que la décision de Google lui laisse la porte ouverte pour un retour dans quelques années sur ce marché, qui aura certainement changé.
Google ferme son site chinois et se replie sur Hong Kong
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Réaction
Le géant de l'Internet a pris la décision hier de rediriger les requêtes de son site chinois, vers son site de Hong Kong (également en Chine mais toujours régi par un statut particulier), pour éviter la censure des autorités chinoises. Ces dernières ont minimisé cette action, tant sur le plan diplomatique que sur le plan technique.
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