Avec son offre Distributed Cloud, Google Cloud étend sa portée dans les datacenters des entreprises et à la périphérie. Le fournisseur cible surtout les entreprises qui ont des exigences spécifiques en matière de souveraineté des données, de latence ou de traitement local des données. Les deux options Google Distributed Cloud Edge et Google Distributed Cloud Hosted annoncées cette semaine reposent sur le produit Anthos de GCP, lequel permet aux clients de déployer et de gérer des charges de travail Kubernetes dans des environnements divers. « Google Distributed Cloud est un portefeuille de logiciels et de matériels entièrement gérés qui permet d'étendre nos capacités aux datacenters des clients », a déclaré la semaine dernière, lors d'une conférence de presse, Sachin Gupta, vice-président et directeur général de l'infrastructure ouverte de Google Cloud.
Le matériel sera fourni par des partenaires comme Cisco, Dell, HPE et NetApp. Quant au logiciel, il est sous-tendu par l'outil d'orchestration de conteneurs open source Kubernetes, développé à l’origine par Google en 2014. L’offre combinée permet à Google Cloud de mieux concurrencer les rivaux que sont AWS et Microsoft Azure, ses clients disposant de plus de choix sur la manière et le lieu où ils exécutent et gèrent les charges de travail d'entreprise. « Cette initiative représente une alternative solide aux propositions Azure Arc de Microsoft et Outposts d'AWS », a déclaré Nick McQuire, analyste de CCS Insight.
Google Distributed Cloud Edge
Dénommée Distributed Cloud Edge, la première option permet aux clients d'exécuter des applications dans plus de 140 sites edge mondiaux de Google, dans des environnements d'opérateurs de télécommunications partenaires, dans leurs propres datacenters ou dans des installations de colocation, et dans des sites périphériques, une usine par exemple, tout en exploitant les multiples capacités de traitement et d'analyse des données de Google plus près du lieu où ces données sont générées et consommées. Cette solution est destinée aux applications qui nécessitent une faible latence à la périphérie, qui ont des exigences en matière de traitement des données locales impossibles à satisfaire dans un cloud public, ou pour les charges de travail privées émergentes 5G ou LTE.
L'extension des capacités de Google à la périphérie s’inscrit dans la tendance actuelle des fournisseurs de cloud qui veulent permettre aux clients de connecter des dispositifs toujours plus variés - depuis les capteurs d’usine jusqu’aux capteurs des appareils industriels - à un hub central où les charges de travail peuvent être gérées de manière cohérente. « L’edge en mode cloud public présente un avantage unique : il permet d'étendre l'architecture et les services de cloud sous-jacents, en particulier pour les clients déjà fortement investis dans un cloud public ou un autre », a écrit Isaac Sacolick, président et DSI de StarCIO. « Les architectes et les développeurs cherchent-ils à tirer parti des services AWS, Azure ou Google Cloud déployés à la périphérie ? C'est le pari que font les clouds publics, qui ont également dans l’idée de s’étendre aux applications mobiles compatibles avec la 5G qui nécessitent des données à faible latence et un traitement d'apprentissage machine au niveau des points d'extrémité des opérateurs de télécommunications », a-t-il ajouté.
Dans ce domaine, Google a été quelque peu à la traîne par rapport à ses rivaux. Mais récemment, le fournisseur a fait en sorte de combler cet écart, en lançant notamment Anthos pour les télécoms, en nouant des partenariats avec AT&T, Nokia et Ericsson sur la connectivité 5G, et en développant sa stratégie edge en mode cloud Google Mobile Edge Cloud. Distributed Cloud Edge est disponible en aperçu dès maintenant.
Google Distributed Cloud Hosted
La deuxième option appelée Distributed Cloud Hosted s'adresse essentiellement aux entreprises qui ont besoin de fonctionner dans un modèle hybride et qui ont des exigences locales strictes ou des charges de travail particulièrement sensibles. Selon Google, cette solution va permettre de moderniser les déploiements sur site en accédant aux services GCP via un ensemble d'API cohérentes, mais sans connectivité directe à Google Cloud. « Nous offrons aux clients cette option hébergée à exécuter dans leurs propres datacenters de façon à répondre à leurs exigences de faible latence, de résilience et de confidentialité », a déclaré Thomas Kurian, CEO de Google Cloud
Concernant l'exécution de Google Kubernetes Engine (GKE) sur site via Anthos, Sachin Gupta a expliqué que la différence se situait uniquement au niveau du plan de contrôle. Quand les clusters sont « sur site ou hébergés, c'est exactement le même Kubernetes mais avec un plan de contrôle local [fourni par Anthos], ce qui signifie que Distributed Cloud s'appuie sur un plan de contrôle entièrement local », a encore déclaré le vice-président et directeur général de l'infrastructure ouverte de Google Cloud. Les futures mises à jour seront publiées par Google Cloud via un référentiel sécurisé dédié, où le client pourra les analyser et les valider lui-même avant de les transporter par voie aérienne pour les appliquer à son environnement local.
Ces options vont dans le sens des engagements pris par GCP l'année dernière en matière de souveraineté des données. « Chez Google Cloud, nous considérons ces questions, souvent abordées sous le terme générique de souveraineté numérique, au sérieux. Nous travaillons assidûment dans trois domaines : la souveraineté des données, la souveraineté opérationnelle et la souveraineté des logiciels, afin de contribuer à résoudre la question de la souveraineté numérique dans le contexte du cloud. Et nous continuons à écouter les clients et les décideurs politiques et à intégrer leurs commentaires sur la meilleure voie à suivre », avait écrit à l'époque le CEO de Google Cloud Thomas Kurian. Distributed Cloud Hosted ne sera pas disponible en avant-première avant le premier semestre de 2022.
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