L’extension Github Copilot de Visual Studio Code qui utilise l'intelligence artificielle pour aider les développeurs à écrire du code, a provoqué la colère de la Free Software Foundation (FSF). Et celle-ci réclame des livres blancs répondant aux questions juridiques et philosophiques soulevées par cette technologie. GitHub Copilot est « inacceptable et injuste, de notre point de vue », a ainsi écrit la FSF dans un billet de blog demandant des livres blancs sur les implications que peut avoir Copilot pour la communauté du logiciel libre. Au cœur de cette polémique : « Copilot nécessite l'exécution d'un logiciel qui n'est pas libre, comme l'IDE Visual Studio ou l'éditeur Visual Studio Code de Microsoft », affirme la FSF, qui considère que l’extension est un « service qui se substitue à un logiciel », ce qui signifie que c'est un moyen de prendre le pouvoir sur l'informatique d'autrui. Construit par GitHub en collaboration avec OpenAI, l’extension Copilot de Visual Studio Code, actuellement disponible sous forme d’aperçu technique limité, utilise l’apprentissage machine entraîné sur des logiciels open source sous licence libre pour suggérer des lignes de code ou des fonctions aux développeurs quand ils écrivent des logiciels.
Selon la FSF, l’extension Copilot pose des questions juridiques qui n’ont pas encore été explorées. Ainsi, l'organisation finance un appel à livres blancs pour examiner les questions juridiques et éthiques posées par Copilot, le droit d'auteur, l'apprentissage machines et les logiciels libres. La FSF a déclaré que l'utilisation par Copilot de logiciels sous licence libre a de nombreuses implications pour la communauté du logiciel libre et qu'elle a reçu de nombreuses demandes d’avis sur ces questions. « Les développeurs veulent savoir si l'entraînement d'un réseau neuronal sur leur logiciel peut être considéré comme un usage loyal. D'autres personnes qui pourraient vouloir utiliser Copilot se demandent si les extraits de code et autres éléments copiés à partir des référentiels hébergés par GitHub pourraient entraîner une violation des droits d'auteur. Et même si tout pourrait être légalement copié, les intéressés se demandent s'il n'y a pas quelque chose de fondamentalement injuste dans le fait qu'un éditeur de logiciels propriétaires construise un service à partir de leur travail », a écrit la FSF.
Des réponses attendues
La FSF estime que les questions suivantes nécessitent des réponses :
- L’entraînement de Copilot sur les référentiels publics enfreint-il le droit d'auteur ? Peut-on le considérer comme un usage loyal ?
- Dans quelle mesure les résultats de Copilot peuvent-ils donner lieu à des plaintes pour violation des travaux sous licence GPL ?
- Les développeurs utilisant Copilot peuvent-ils se conformer aux licences de logiciels libres comme la licence GPL ?
- Comment les développeurs peuvent-ils s'assurer que le code dont ils détiennent les droits d'auteur est protégé contre les violations générées par Copilot ?
- Si Copilot génère du code qui enfreint le droit d'une œuvre sous licence de logiciel libre, comment le détenteur du droit d'auteur peut-il avoir connaissance de cette violation ?
- Un modèle AI/ML formé est-il protégé par le droit d'auteur ? Qui détient ce droit d'auteur ?
- Des organisations comme la Free Software Foundation devraient-elles plaider en faveur d’un changement de la loi sur le droit d'auteur en rapport avec ces questions ?
GitHub ouvert à la discussion
En réponse à la protestation de la FSF, GitHub a déclaré être ouvert sur tous les problèmes. « C’est un nouvel espace, et nous sommes désireux d'engager une discussion avec les développeurs sur ces sujets et d’aider l'industrie à établir des normes appropriées pour l’entrainement des modèles d'IA », a déclaré GitHub. La FSF paiera 500 dollars pour les livres blancs qu'elle publiera et examinera également les demandes de financement pour effectuer des recherches plus approfondies en vue de la rédaction d’un article ultérieur. Les soumissions sont acceptées jusqu'au lundi 21 août. Elles doivent être envoyées à cette adresse. Toutes les directives pour la rédaction des articles sont disponibles sur le site de la fondation.
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