Pour étayer sa déclaration concernant l’explosion de plusieurs Galaxy Note 7 en 2016, Samsung a réuni plusieurs experts de TUV Rheinland, Exponent et UL. Ces derniers ont affirmé que la fabrication et les défauts de conception des batteries, y compris, parfois, l’absence de bande isolante, étaient à l’origine des problèmes de batterie rencontrés sur les Galaxy Note7 défectueux et non la conception elle-même des téléphones. Dans certains cas, l'électrode négative située à l’intérieur de la batterie du « fabricant A » non identifié qui a fourni les batteries des smartphones Note7 était endommagée et pliée, le volume de l’étui de la batterie était insuffisant pour contenir tous les éléments de la batterie », a ainsi déclaré lors d'une conférence de presse diffusée sur le Web, Kevin White, expert scientifique de Exponent.
« Les cellules de cinq des appareils endommagés présentaient des signes de court-circuit interne », a déclaré pour sa part Sajeev Jesudas, président du département Consommateur chez UL. Ce dernier a également fait état d’une déformation dans les coins supérieurs des batteries, relevé l'absence de bandes isolantes sur les languettes et pointé des séparateurs trop fins. Tous ces défauts ont pu favoriser la survenue de courts-circuits.
Un second fournisseur également incriminé
Après les premiers incidents, Samsung s’était adressé à un autre fournisseur, désigné par le constructeur comme le « fabricant B ». Mais les experts ont trouvé des défauts de soudure dans « certaines cellules, assez importants pour établir un pont entre les deux électrodes, « et créer les conditions pour provoquer des courts-circuits et un auto-échauffement », a déclaré Kevin White. Selon le Wall Street Journal, qui cite des personnes proches du dossier, quand des problèmes ont été signalés avec les batteries fournies par la filiale Samsung SDI, le constructeur s'est tourné vers l’entreprise hongkongaise Amperex Technology pour obtenir des batteries de remplacement pour ses téléphones Note 7.
« Pour identifier l’origine des explosions, les enquêteurs délégués par Samsung ont effectué plusieurs tests sur les Note7, ils ont notamment vérifié la charge rapide, la résistance à l'eau et le tout nouveau scanner d'iris. Mais ils n’ont rien découvert d’anormal », a déclaré D.J. Koh, président de la division Mobile Communications Business de Samsung. « Pendant plusieurs mois, plus de 700 chercheurs et ingénieurs de Samsung ont testé plus de 200 000 smartphones Note7 et plus de 30 000 batteries de téléphone avant de présenter leurs conclusions », a-t-il ajouté.
Samsung a effectué différents tests sur les batteries des Note7 (Crédit : Samsung)
Début septembre, suite aux nombreux incidents de surchauffe des batteries au lithium-ion, Samsung avait annoncé un rappel global du Note 7, reconnaissant un « problème de cellule de la batterie ». Le 15 septembre, la « United States Consumer Product Safety Commission » (CPSC), une agence indépendante du gouvernement américain - créée en 1972 par le « Consumer Product Safety Act » - dont le but est de protéger les personnes contre les risques déraisonnables de blessures de produits grand public, annonçait un rappel d'environ 1 million de téléphones Note 7 aux États-Unis. La France immédiatement suivi avec une campagne de rappel organisé par Samsung et les opérateurs français. Les mobiles de remplacement expédiés par Samsung présentaient également des défauts de batterie, obligeant le constructeur à rappeler les nouveaux mobiles et à stopper la production de son smartphone.
Le 13 octobre, la CPSC a élargi ce rappel pour inclure cette fois les téléphones de remplacement Note 7 que Samsung avait livrés aux clients dans le cadre du premier programme de rappel. Samsung a déclaré alors qu’environ 96 % des 3 millions de téléphones Galaxy Note 7 « vendus et activés » avaient été retournés par les utilisateurs. Pour les clients n’ayant pas retourné les téléphones malgré l’offre d'échange avec d'autres appareils Samsung ou de remboursement, le constructeur a dû demander à des opérateurs, aux États-Unis et en Australie, de déconnecter les téléphones de leurs réseaux.
Un impact direct sur les bénéfices en baisse de 95%
Le rappel du smartphone Note 7 a été une débâcle, aussi bien en terme d’image, qu’en terme financier pour Samsung. Au troisième trimestre 2016, le chiffre d’affaire de sa division IT et Mobile Communications a baissé de 15 % par rapport à l'année précédente, à 22,5 trillions de wons coréens (19,8 milliards de dollars). L’arrêt de la production du Note 7 a fait chuter son bénéfice de 95 %, à 100 milliards de wons. Au quatrième trimestre, le constructeur coréen espère maintenant un revirement, en grande partie grâce à la bonne tenue de ses activités de puces mémoire et à ses écrans. Dans une évaluation publiée plus tôt ce mois-ci, l’entreprise avait indiqué qu’en une année son bénéfice avait augmenté de près de 50 % au cours du trimestre. Le chiffre d'affaires du trimestre devrait être à peu près le même qu'au quatrième trimestre de l'année précédente. Samsung pourrait réussir à prendre ses distances avec cette débâcle du Note 7.
Selon Patrick Moorhead, président et analyste principal de Moor Insights & Strategy, « la plupart des utilisateurs, aux États-Unis et en Europe, ont déjà oublié cet épisode malheureux ». Mais, c'est en Chine que Samsung a vraiment besoin de faire son retour. Pour rassurer les clients, Samsung a également exposé les mesures qu'il avait prises pour assurer la qualité des produits à tous les niveaux de leur développement, dont un test de sécurité en huit points pour les batteries. Par exemple, les équipes se concentreront sur des composants clés et travailleront avec des conseillers externes pour effectuer des contrôles préventifs et mettre en évidence les éventuels problèmes. Un groupe consultatif de conseillers externes composé d'experts universitaires et de chercheurs devrait fournir à l'entreprise une « perspective claire et objective sur la sécurité des batteries et l'innovation ». Samsung a également amélioré les algorithmes qui gèrent la température de charge de la batterie, le courant de charge et sa durée.
Des contrôles renforcés
« L’ajout de nouvelles procédures et le contrôle de sécurité en 8 étapes sont une bonne chose », a déclaré Patrick Moorhead. Le nouveau logiciel est également très intéressant, et l’équipe de conseillers pourra aussi apporter sa contribution dans les décisions futures. « L'avenir sera encore plus difficile, car les consommateurs exigent des appareils plus minces offrant toujours plus d’autonomie », a ajouté l’analyste. À court terme, et après les révélations de Samsung sur « les défauts de batteries de deux fabricants », les consommateurs pourraient être préoccupés par la qualité des batteries au lithium-ion. « Ces déclarations autour des dispositifs Li-ion permettent de faire une pause, mais comme pour la plupart des rappels, tout sera oublié dans six mois », a déclaré Patrick Moorhead par courriel à nos confrères d’IDG.
pas très surprenant que l’emballement thermique des batteries Lithium - ion apparaisse lors d’échauffement excessif, et puisse provoquer des réactions chimiques exothermiques, qui risquent de produire aussi un incendie ou une explosion (et entraîner l’émission de fumées particulièrement toxiques et corrosives) : " La prévention des risques des piles électriques " : officiel-prevention.com/protections-collectives-organisation-ergonomie/risque-chimique/detail_dossier_CHSCT.php?rub=38&ssrub=69&dossid=526
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