Selon le patron du principal département de recherche de Fujitsu, ce serait une erreur de réduire les investissements dans les nouvelles technologies à cause de la crise économique. « Parce que la recherche travaille sur le long terme, il est important que les fonds qu'on lui consacre ne soient pas trop dépendant de conditions économiques à court terme », a déclaré Tatsuo Tomita. Celui-ci s'exprimait la semaine dernière au cours de la journée portes ouvertes que les laboratoires de l'entreprise ont organisé à Kawasaki, dans la proche banlieue de Tokyo.
Fujitsu, qui a développé le supercalculateur K le plus rapide du monde, est connue pour ses travaux de recherche et de développement. Quels que soient les bénéfices réalisés, l'entreprise japonaise a consacré en moyenne 5% de ses revenus annuels à la création d'une nouvelle technologie. Et d'ailleurs, ses revenus ont fortement chuté au cours du récent ralentissement économique. Selon Tatsuo Tomita, le financement de la recherche ne doit pas être basé sur les bénéfices, mais plutôt sur les recettes, qui « reflètent mieux l'état de l'entreprise. » Celui-ci a réaffirmé que Fujitsu continuerait ses efforts dans la recherche, et que celle-ci se concentrerait notamment sur les technologies cloud et serveur, alors que l'entreprise cherche à prendre de la distance avec son image historique de fabricant de matériel électronique.
Analyse prédictive des défauts à venir
Un certain nombre de projets de recherche montrés lors de la journée portes ouvertes dans les laboratoires de Fujitsu reflètent ce changement. Les chercheurs ont montré des technologies qui permettent d'analyser rapidement de grands ensembles de données collectées à partir de milliers de capteurs installés sur le terrain, ainsi que des logiciels pour prédire les défauts de certains produits à partir de l'analyse de documents publics et de rapports, et un système pour réduire le nombre de lectures nécessaires sur les disques durs hébergeant des bases de données volumineuses.
Fujitsu a également montré le prototype d'un nouveau type de centre de calcul conteneurisé. Ces datacenters sont toujours plus populaires, car ils peuvent être rapidement installés et configurés. Mais les versions occidentales, généralement de la taille d'un conteneur de transport standard, sont souvent trop grandes pour être utilisées dans les espaces plus réduits de Tokyo. La version proposée par Fujitsu occupe l'espace d'une voiture de taille moyenne. Le constructeur a également choisi l'option peu répandue d'intégrer des serveurs sans ventilateurs internes. Le système préfère compter sur l'ajout d'une grosse unité de refroidissement chargée de surveiller les températures des CPU de chaque serveur et de l'ajuster en conséquence. Fujitsu prévoit de tester son prototype de datacenter conteneurisé au Japon pendant la saison d'été, chaude et humide. Avec une température extérieure de 35 degrés Celsius, le constructeur estime qu'il peut théoriquement réduire la consommation électrique de 40% par rapport aux versions traditionnelles.
Des assistants robotiques pour rester en contact avec des parents âgés
L'entreprise japonaise a également montré ses « teddy robots» expérimentaux, qui peuvent accompagner des personnes grâce aux caméras logées dans leurs narines et répondre au toucher ou à la pression. Ces ours-robots sont destinés à devenir les compagnons de personnes âgées et handicapées. Fujitsu leur ajoute toujours plus de fonctionnalités, comme la capacité à identifier l'humeur de leurs propriétaires et celle de stocker des données en ligne. Selon Toshiko Morita, qui dirige le département concsacré à l'interaction humaine, Fujitsu espère pouvoir utiliser les informations sur l'humeur pour aider les familles à rester en contact avec leurs parents âgés, aussi bien ceux séjournant dans des centres de soins, que ceux vivant à domicile. « Les données peuvent être envoyées à la famille, de sorte que celle-ci peut rester en contact avec un parent à distance, » a t-il expliqué.
Fujitsu ouvre les portes de ses labs
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Lors de sa journée portes ouvertes organisée dans ses laboratoires de recherche - ils sont situés dans la banlieue de Tokyo - l'entreprise japonaise a répété que la situation économique ne devait pas avoir d'impact sur le financement de sa R&D.
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