Le président Barack Obama a commué la peine de prison de Chelsea Manning, le soldat américain qui avait été condamné en août 2013 à 35 ans de prison pour avoir transmis trois ans plus tôt au site WikiLeaks des données classées secret défense, relatives à la guerre engagée par les Etats-Unis en Afghanistan en octobre 2001 et en Irak à partir de 2003. Entré en prison sous le nom de Bradley Manning, le jeune homme s’est par la suite déclaré transgenre et a modifié son prénom en Chelsea. Sa libération interviendra le 17 mai prochain, soit 7 ans après sa mise son arrestation au Koweit par l'armée américaine.
Les documents adressés à WikiLeaks en 2010 par le jeune militaire, alors âgé de 22 ans, comportaient des vidéos sur les attaques aériennes en Irak et en Afghanistan, ainsi que des documents classés envoyés au département d’Etat des Etats-Unis. Bradley Manning avait été arrêté et emprisonné la même année. Les données fournies ont permis à WikiLeaks de se faire largement connaître comme une source diffusant des informations gouvernementales secrètes, rapidement condamnée pour ses révélations par les responsables politiques américains. Barack Obama a commué la peine de Chelsea Manning à 7 ans parce que celle-ci a reconnu sa responsabilité dans cette affaire et exprimé des remords, ont indiqué des représentants officiels de la Maison Blanche qui ont également précisé que la durée de la peine déjà effectuée était comparable à celle purgée pour des délits similaires.
L'asile accordé par la Russie à Edward Snowden prolongé de 2 ans
L’annonce de cette prochaine libération est intervenue quelques jours après un tweet de WikiLeaks indiquant que le fondateur du site, Julian Assange, accepterait une extradition aux Etats-Unis si le président Obama accordait une remise de peine à Chelsea Manning. Jusqu’à présent, Julian Assange a trouvé asile dans l’ambassade équatorienne de Londres pour échapper à une extradition vers la Suède où il est accusé de viol. Mais la Maison Blanche assure que la décision de Barack Obama n’a rien à voir avec Julian Assange, même si les services secrets américains ont reproché à WikiLeaks d’aider la Russie à influencer les résultats de l’élection présidentielle en 2016.
On ne sait pas si l’informaticien australien réfugié à Londres respectera la promesse faite sur Twitter. Hier, il a simplement remercié les personnes ayant soutenu Chelsea Manning dans son rôle de lanceur d’alerte. Edward Snowden, réfugié de son côté en Russie après avoir révélé la surveillance exercée par la NSA - la Russie vient de lui accorder deux années d'asile supplémentaires - a de son côté remercié Barack Obama pour son geste. Tout le monde n’est évidemment pas de cet avis. Aux Etats-Unis, le Républicain Paul Ryan, président de la Chambre des représentants a jugé « scandaleuse » la clémence de Barack Obama. « La trahison de Chelsea Manning a mis des vies américaines en danger et exposé quelques-uns des secrets les plus sensibles de notre nation », a-t-il déclaré dans un communiqué.
Concernant le cas d'Edward Snowden, il est peu probable qu'il soit reconsidéré malgré la demande faite par des membres de la commission Church. Constituée après l’affaire du Watergate, cette commission est chargée de contrôler le fonctionnement des services d’espionnage. Fin 2016, certains d'entre eux ont demandé au président Obama d’autoriser Edward Snowden à rentrer aux Etats-Unis sans craindre une peine de prison prolongée. En novembre, le lanceur d'alerte craignait qu'il puisse faire l'objet d'une négociation entre son pays d'accueil et le nouveau président Donald Trump. La prolongation de son droit d'asile lui apporte un répit.
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