Faire émerger des leaders technologiques français de rang mondial. Telle est la vocation du French Tech Next40/120, lancé en 2019 par l’Etat pour accélérer chaque année le développement et le financement de 120 entreprises en hypercroissance. « C’est un enjeu déterminant aussi bien pour la création d'emplois que pour le renforcement de la souveraineté », insiste Cédric O, secrétaire d’Etat au Numérique, dans la présentation du 2ème appel à candidatures qu’il vient de lancer pour la promotion 2021. L'appel est ouvert jusqu’au 6 décembre 2020. Sur cette édition, Euronext entre dans la boucle. La place boursière de la zone euro a signé un partenariat avec le ministère de l’Economie, des Finances et de la Relance pour accompagner les sociétés du Next40/120 qui envisagent de financer leur croissance par la Bourse. Autre nouveauté, une initiative portera sur 20 start-ups Greentech à fort potentiel dont un jury définira prochainement les critères de sélection les plus pertinents.
Le programme Next40/120 consiste à renforcer la visibilité des entreprises retenues auprès des administrations, des banques et des acteurs industriels. Un référent identifie leurs besoins pour activer les dispositifs publics les plus pertinents et en assurer le suivi auprès des administrations. Le volet financement associe plusieurs partenaires publics : Bpifrance, DGFIP, Banque européenne d’investissement, Banque de France et, désormais, Euronext. A cela s’ajoutent les fonds d’investissement de l’initiative Tibi (résultant du rapport Tibi du 17 juillet 2019 sur le financement des entreprises technologiques), soit 6 milliards d’euros d’investisseurs institutionnels. Parmi les dispositifs du programme, l’Urssaf propose un service d’accompagnement. Le bilan de la 1ère promotion Next40/120 a révélé de façon inattendue que 60% des entreprises l’avaient sollicité (hors crise) en lui attribuant une note moyenne de 4,2/5, l’une des meilleures parmi les services proposés.
A l'international, une concentration de plusieurs leviers
Concernant le développement international, la valeur ajoutée du programme réside dans l’activation conjointe de plusieurs leviers : le suivi proactif de Business France, le lien avec les 56 communautés French Tech situées à l’international, les réseaux des services économiques (DG Trésor) dans les ambassades, le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères pour faciliter la mobilité des salariés étrangers vers la France ou l’inverse, la participation à des délégations internationales du Président de la République et des ministres, ainsi que l’accompagnement proactif de la douane pour sécuriser l’import/export.
Certaines des entreprises ont par ailleurs été engagées dans les travaux de l’Etat comme OVHcloud et Blade qui participent au projet Gaia-X, Younited Credit aux côtés de Bpifrance sur le prêt à taux zéro ou Mirakl qui a créé une marketplace pour les solutions de santé pendant le confinement. La 1ère promotion a également permis de révéler l’importance des enjeux industriels qui concernent 20% des entreprises de la sélection (Afyren, Aledia, Keranova, Microphyt, Treefrog Therapeutics, Cityscoot, Crosscall, Recommerce…). Certaines montrent un ancrage local très fort ayant le soutien des collectivités territoriales et de la Banque des Territoires. Dernier point et non des moindres, le programme Next40/120 a aussi permis d’apporter, au sein même des services de l’Etat, une compréhension plus fine des enjeux des start-ups à travers un réseau d’interlocuteurs dédiés à ce sujet.
Licornes, grosses levées, forte croissance et représentativité régionale
L’année dernière, la sélection s'était effectuée en deux temps. Le Next 40 avait d’abord été constitué en septembre, suivi en janvier du French Tech 120 qui le complétait. En tout, 123 entreprises ont bénéficié du programme. Cette année, il n'y aura qu'un seul appel à candidatures. La sélection se fera avec Bpifrance et la Mission French Tech. Parmi les candidats, les entreprises valorisées au moins 1 milliard d'euros, qui ont fait une levée de fonds importante ou enregistré une croissance d’au moins 30% sur leur chiffre d’affaires rejoindront le Next40. Pour la sélection du FT120, l’objectif est, d’une part, de cibler les start-ups deeptech ou les projets industriels qui ont une importante phase de R&D avant la commercialisation, et d’autre part des start-ups du numérique à croissance rapide (l’existence d’une levée de fonds n’est pas obligatoire). Comme pour la 1ère promotion, un critère régional assurera qu’il y a au moins deux start-ups sélectionnées par région. L’annonce des entreprises retenues pour la 2ème édition du programme French Tech Next40/120 se fera au cours du mois de janvier 2021.
Parmi les entreprises du 1er Next40, l’éditeur Mirakl a réalisé en septembre une levée de fonds de 155 millions d’euros, soit le tour de table le plus importante réalisé jusqu’à présent par une start-up française. L’entreprise créée en 2012 développe une plateforme permettant à des distributeurs ou à des industriels d’ouvrir une marketplace sur laquelle embarquer des vendeurs tiers et leurs produits. Elle prépare l'interconnexion de ses marketplaces.
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