(Source EuroTMT) Pour justifier son point de vue, le trésorier a mis en avant trois raisons : la capacité du groupe à renouer avec la croissance commerciale, une amélioration des revenus (avant impacts réglementaires) dans toutes les zones géographiques où France Télécom est présent et des marges détériorées certes, mais dans les limites prévues par l'opérateur, c'est-à-dire inférieures à 1 %.
Il est vrai que, sur l'ensemble du groupe, la base de clients de France Télécom enregistre une progression de 5,1 % à 203,4 millions. Mais la situation, notamment en France, n'est pas aussi rose qu'indiquée. Certes, après un premier semestre 2010 assez catastrophique dans l'hexagone, l'opérateur historique affiche une réelle augmentation de ses parts de marché dans le haut débit DSL. Il présente ainsi un gain de 97 000 clients au troisième trimestre. France Télécom revendique une part de marché instantanée de 32,8 %. Ce niveau n'avait pas été atteint depuis le premier trimestre 2008.
Ceci dit, cette croissance de part de marché trimestrielle peut aussi s'expliquer par un autre motif que la seule performance commerciale des équipes de l'opérateur. Compte tenu des chiffres présentés, on peut ainsi estimer que le marché du DSL a crû, au troisième trimestre, de quelque 300 000 nouveaux abonnés. Sur les neuf premiers mois de l'année, la progression de ce marché s'établirait donc à 864 000 clients. Ce chiffre confirme le net ralentissement de la croissance du haut débit en France car sur les neuf premiers mois de 2009, le nombre d'abonnés DSL avait augmenté de 1,2 million. Ce marché est devenu mature et les dernières poches de croissance se situent dans des zones peu ou pas couvertes par les opérateurs alternatifs. Il semble donc logique que France Télécom puisse enregistrer une augmentation, assez mécanique, de sa part de marché. D'autant que l'opérateur sait que cette amélioration demeure, pour le moment, fragile.
Quelques incertitudes
La hausse de ses recrutements côté DSL au troisième trimestre, s'explique en effet en partie par le succès de son offre quadruple-play (le forfait Open). Environ 99 000 clients y auraient souscrits, selon l'opérateur. Seul problème : l'Autorité de la Concurrence est en train d'examiner cette offre pour savoir si elle ne contient pas des risques anticoncurrentiels pour le marché. Or l'une de ses principales clauses est la signature d'un engagement de 24 mois, une durée que l'Autorité de la Concurrence pourrait juger excessive, car cela rend le marché peu fluide.
Autre explication possible de la relative bonne performance de France Télécom : la forte baisse qui était attendue des recrutements de Free, ses clients potentiels attendant la commercialisation de sa nouvelle box annoncée depuis plusieurs mois pour novembre 2010. Par ailleurs, les activités de France Télécom dans la téléphonie mobile demeurent modestes : un gain de 78 000 clients au troisième trimestre, ce qui ne permet toujours pas à l'opérateur de retrouver le niveau atteint à la fin de l'année 2009. Malgré des signes d'amélioration, les performances commerciales de l'opérateur sur son marché domestique demeurent donc fragiles.
Illustration: Gervais Pellissier, directeur financier de France Telecom
France Telecom, une solidité financière hexagonale toute relative ?
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Si on se contentait d'écouter les dirigeants de France Télécom, les résultats du troisième trimestre 2010 de l'opérateur seraient « très bons », comme l'affirme Gervais Pellissier, le directeur financier du groupe. Cependant quelques incertitudes planent autour de ces performances.
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